J'ai été surprise que tu parviennes à partir de la citation de wiki à rétablir un raisonnement intéressant et à le proposer d'une manière utile.
En effet, les lignes proposées par wiki n'étant pas pertinentes dans le sens qu'elles listent plutôt les conséquences qu'un facteur à l'origine de l'empathie.
Pour notre bonheur intellectuel, tu as proposé des causes pour l'empathie.
Je répond à ce que tu écris en survolant alors que tu mérites une réponse qui soit proche du texte:
L'empathie est une faculté plus qu'une attitude, en tant que telle elle est d'abord "instinctive", dans le sens de "je réfléchis pas" , j'éprouve ce que l'autre est en train de vivre émotionnellement.
C'est cet aspect qui n'est pas disponible de manière intacte chez les personnes autistes; les empêchant ainsi de pouvoir se relier à l'autre spontanément.
Néanmoins, une personne autiste est empathique mais dans une moindre mesure physiologiquement (et ça dépend de la "programmation" personnelle de chaque individu autiste) par rapport à une personne non-autiste.
(J'enlève le cas des psychopathes (NTs) qui sont un cas très intéressants pour comprendre l'empathie.
En tant que module, l'empathie a 2 composantes:
a. cognitive, ce que le psychopathe (tueur en série...) maitrise très bien et c'est ainsi qu'il piège (trompe et capture) ses futures victimes;
b. affective, ce dont le psychopathe est dépourvu et qui fait de lui un monstre (quelqu'un qui est le contraire d'empathique).
La notion de Théorie de l'Esprit c-à-d de capacité à se représenter ce que l'autre éprouve ou pense ou souhaite, joue un rôle premier dans l'empathie. C'est à ce niveau que la personne autiste a du mal.
Dans ton analyse, tu pars de l'état où être empathique consiste à réagir aux demandes de l'autres. C'est passionnant.
Parce qu'une personne réellement empathique (il y a plusieurs degrés d'empathie possible) n'aura pas besoin que l'autre demande ou dise quoi que ce soit pour s'aligner justement sur ce qu'elle ressent.
Voici une proposition de définition actuelle de l'empathie d'après une recherche de l 'INSERM U713.
"C’EST DE MANIÈRE immédiate et intuitive que nous compatissons à une douleur que nous avons endurée. Les plus empathiques d’entre nous sont même capables de le faire pour une douleur sans l’avoir jamais éprouvée
...
Les sujets empathiques seraient donc capables d’imaginer une douleur sans en avoir d’expérience personnelle"
Enfin, puisque ton analyse est un guide pratique pour comment se comporter de manière empathique, je souhaite dire que le fait de ne pas etre empathique n'empêche pas d'apprendre à se comporter de manière empathique.
Source:
titre: Quand on n’a jamais souffert. La capacité d’empathie active des circuits spécifiques
Dr Irène Grogou
http://www.flutrackers.com/forum/showthread.php?t=92955
titre: NEURON: Volume 61, Issue 2, 29 January 2009, Pages 203-212
Can We Share a Pain We Never Felt? Neural Correlates of Empathy in Patients with Congenital Insensitivity to Pain
Nicolas Danziger, Isabelle Faillenot, and Roland Peyron
http://www.sciencedirect.com/science?_o ... 758069dfb9
Ici, se situe tout le travail de mise à niveau des qualités empathiques chez une personne autiste ou pas ou peu empathique, travail de cérébralisation d'abord pour acquérir par le raisonnement ou par l'énonciation par l'autre de ce qui ne va pas chez lui ou de ce qu'il veut.
C'est à partir de là, il me semble, que tu poses ton raisonnement, Noémie.
Pour prendre une image de sciences technologiques, les capteurs des personnes autistes sont plutot tournées vers les objets que vers les personnes donc la dite personne autiste doit parcourir volontairement tout le chemin qui la mènera à
1. voir l'autre personne dans ce qui l'anime.
2. comprendre ce que cette personne pense ou ce qu'elle éprouve ou ce qu'elle veut mais ne formule pas.
3. savoir comment répondre justement à cette disposition qu'a cette personne.
Je vais terminer en m'adressant à Asiafan2046 qui demandait pourquoi était-ce si long pour un autiste pour qu'il rencontre quelqu'un (un compagnon)?
(cf http://forum.satedi.org/viewtopic.php?p=85008#85008)
Je propose la réponse suivante:
Hormis le fait que même pour certains NTs il est dificile de rencontrer quelqu'un, pour une personne autiste la tâche est d'autant plus ardue
que l'empathie comme module de communication ne se déploie pas naturellement.
Il faut donc le savoir puis travailler activement à acquérir ce qu'il faut pour se relier à l'autre.
Certes, si l'autre ne participe pas ç'est d'autant plus dur!
nana