Être "Handicap Friendly".
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- Publication : dimanche 16 mai 2010 14:29
Introduction
Intégration et Insertion ? Ces choses ne sont réellement possible qu’avec capacité et la volonté réciproque des gens à vivre ensemble et leur volonté d’apprendre.
Pourquoi ces choses peuvent paraître si difficiles, en particulier la France ? Qu’est ce qu’il manque pour y arriver ?
Reponse temporaire d’Emmanuël
La capacité et la volonté de vous accommoder des différences qu’il y a entre vous et la personne avec handicapée, et savoir tenir compte de ses difficultés. C’est aussi le fait d’avoir l’attitude qui facilitera les échanges et l’(entr)aide. Reconnaître le handicap de la personne sans toutefois la stigmatiser.
Ce n’est donc pas une conception communautariste. Il s’agit d’apprendre à vivre "ensemble" !
En réalité ce que l’on évoque là, ne doit pas se limiter aux TED’s par exemple mais à toutes les personnes handicapées et même celles qui ne le sont pas.
Cette interopérabilité (variable) semble dans les faits bien exister, j’ai pu l’observer moi même dans ma vie courante et d’autres aussi l’ont fait.
Mais, c’est plutôt le contraîre qui est facile à observer car elle apparaît quand il y a des "problèmes" dans l’attitude de la personne confrontée à la personne avec TED (les TED’s ne sont qu’un exemple !) même quand cette dernière fait des efforts conséquents pour ne pas faire de problème. Ce problème peut apparaître bien sur avec d’autres personnes handicapées.
Indéniablement, l’effort d’insertion ou d’intégration de la personne TED ne dépens pas que du bon vouloir de la personne TED ni exclusivement de celle des gens qui l’entourent.
Le degré de handicap peut avoir son rôle mais n’est pas pour autant déterminant. Chaque personne étant unique, c’est mission impossible d’écrire une "recette miracle" de l’intégration, l’insertion et la cohabitation des "personnes TED" et "personnes pas TED" ( Handicapée et pas handicapée ).
On peut quand même tirer quelques généralités sans qu’elles aient force de loi.
Ce que j’ai pu aussi observer, c’est qu’il serait imprudent d’essayer de systématiser en créant une "échelle de compatibilité" Il est facile de se tromper en faisant soit même ce genre d’échelle ou d’étalonnage car on peut confondre les incompatibilité dues à ce qui caractérise le handicap de la personne en général ( voir DSM IV et CIM pour ce qui concernen les TED’s ) , avec ce qui caractérise l’individu en particulier. N’oublions pas que nous avons tous été fait en exemplaire unique.
La théorie se heurte souvent au mur , de la pratique. *crash !*
Il y a par exemples des personnes qui arrivent à être "Emmanuël incompatibles", cela peut-être du simplement à des incompatibilité d’opinions, conviction où de caractère, de mode de vie - sans qu’il y aie toujours un lien clair avec le fait que je soit une personnes avec autisme.
Il existe de même des parents de jeunes handicapés qui ont l’air "incompatibles" mais cela ne les empêche pas d’aimer leur enfant, ni d’être aimé de leur enfant. Les différences de tempérament ont aussi leur rôle.
Car l’interopérabilité, est aussi une question de patience.
L’ "interopérabilité" ne dépend ni de la condition de la personne (handicapée ou pas) ni de son caryotype ni encore de sexe, ni sa "phénotypie", ni sa couleur, ni sa religion, son obédience philosophique, ni l’obédience de son école de "psymachin", ni son émotivité, ni nécessairement du degré de rationalité qu’elle croit avoir, ni même des sentiments familiaux ( ou amoureux ) porté envers une personne avec handicap.
Mais alors , comment devient-on "Handicap-friendly ?" Je ne peux pas vous fournir de tableau rigides de cela.
Mais je vais décrire de manière très très caricaturale 3 types de personnes.
La première personne, positive et parfois même proactive envers la personne handicapée.
La deuxième personne, qui est totalement indifférente et qui n’est pas confrontée ou peu confrontée aux personnes avec la personne handicapée ( La majorité des gens y compris ceux qui regardent Jean-Luc Delarue sur France2 ).
La troisième personne, avec parfois une attitude franchement "hostile". ( Dans le cas des TED , peut-être même TED :phobique ) cette attitude est possible envers d’autres personnes handicapées.
La première peut-être régulièrement confrontée aux personnes handicapées ( même si cela n’est pas obligatoire ). Elle a peut-être appris littérairement beaucoup de choses sur le handicap de la personne avec aussi un peu de pratique (Cours ? Livres ? Accompagnement d’une personne handicapée), a sûrement une grande ouverture d’esprit et la volonté de s’adapter à autrui.
La troisième peut-être sporadiquement confrontée aux personnes avec handicap ( même si cela n’est pas obligatoire ). Elle a peut-être appris des littérairement des choses sur les personnes handicapées (Cours ? Livres ? Accompagnement d’une personne handicapée ? ), mais n’a probablement pas une grande ouverture d’esprit ni la volonté de s’adapter à autrui. Elle est peut-être même parfois psychorigide et dogmatique., allez savoir...
Elle s’accommode très mal des traits qui sont communs et notoires chez la personne handicapée , dans le cas des personnes TED par exemple : leurs besoins de "sameness"et leurs rituels, la sensibilité à certains stimuli sensoriels et les imprévus qui peuvent causer des crises , le manque d’expressivité faciale, ou encore l’atypisme de l’expressivité, les possibilités sont très nombreuses. ).
L’école , par exemple, est malheureusement un lieu privilégié ou vous aurez de bonnes chance d’observer ce 3eme type de personne. Cette personne, peut-être manquant de pragmatisme, exige aussi que la personne TED s’adapte sans tenir compte de ce qui caractérise les personnes avec TED, ni tenir compte de son degré de handicap.
Hé oui, si il y a des problèmes très communs chez la plupart des types de handicap, la manière d’appréhender le handicap peut différer en fonction du handicap...
Le handicap de la personne TED, par exemple, pouvant à la fois être causé par ce qui est intrinsèque aux TED et les "surhandicaps", car il n’est donc pas forcément question de déficience intellectuelle.
On peut ne pas être "handicap-friendly" dès le départ, mais il est possible de le devenir, pour certaines personnes cela peut sembler plus difficile... Le modèle du "handicap friendly" comme toutes les autres formes d’interopérabilité entre les gens quelles que soient leur différence est donc en grand partie une affaire d’éducation et de formation et de la volonté de balayer certaines idées que l’on tenait pour des vérités inébranlables. On a jamais fini d’apprendre, ni de se former, ni de s’éduquer.
Le mal bien français
Le facteur aggravant est qu’elle puisse être française se disant très cartésienne. ;-)
A cause du lourd passé (français) de la théorie Bettelheim de la psychogenèse de l’autisme, dans les écoles formant les enseignants et aussi le secteur paramédical ; des gens continuent de penser que l’autisme est une déviance derrière laquelle se cacherait des enfants et des "adultes normaux" ou pensent que les autistes sont des "psychotiques" ou ont en fait des troubles de la personnalité - alors qu’il s’agit bien d’un handicap intrinsèque, aux causes biologiques certes multiples mais aussi de mieux en mieux attestée par la recherche.
Le courant psychanalytique n’est hélas pas le seul à avoir considéré l’autisme comme une déviance, avec la connotation négative que cela revêt dans l’oreille de l’auditeur.
En ce qui concerne les TED’s si on commence vraiment à parler de handicap au lieu de déviance beaucoup de chose par effet de cascade peuvent changer.
La non-interoperabilité commence, aussi au moment ou l’on refuse de remettre en cause ce que l’on a appris ou étudié par le passé. A d’autre moments l’incompatibilité est d’origine plus "personnelle". Ce qui fait la différence des gens ne doit pas nécessairement les séparer.
Egalité ne veut pas dire formater dans un moule, ni se débarrasser et parquer ceux qui sont moins valides pour mieux les oublier.
Ces gens, qui ne veulent pas de "déviants"ou de mystérieux psychotiques près d’eux, ils ont en réalité déjà du mal à s’accommoder des handicapés qu’ils osent à peine regarder ! Ils s’enferment dans l’idée que l’on ne peut rien pour les autistes (enfants ou adultes) car pour eux les autistes sont au mieux des originaux , ou bien des rainman ou parfois encore "des fous débiles bon pour l’asile". Je caricature ?
Que tous le monde aie la capacité et la volonté de s’accommoder des différences qu’il y a entre les personnes avec TED (et les autres handicapés), et de savoir tenir compte des difficultés, ne relève pas tout à fait de l’utopie.
Le défaut de l’utopie n’est pas l’inaccessibilité ou le manque de réalisme - car par rapport aux gens du 16-17eme siècle, nous vivons dans un monde utopique. C’est d’abord que c’est loin.
Le rejet , est souvent causé par l’ignorance et les préjugés. C’est donc un important premier pas que constituent l’ information et la sensibilisation.
Pour mieux vivre ensemble , il faut commencer par mieux se connaître, mieux connaître la personne avec TED (en se formant) - et mieux se connaître mutuellement, si le degré de handicap de la personne avec TED le permet.
Tout ne se resume pas à juste changer d’attitude individuelle, il serait difficile de prévoir tout les aménagement possibles pour tout les types de handicaps - mais on peu réfléchir et aménager le monde ("le terrain") pour qu’il soit le plus "handicap-friendly" possible en général.Il n’y a aucun mal à faire mieux.
Voilà c’est tout ce que j’ai à écrire sur le sujet, je ne manquerai pas de compléter, faire des ajouts et des correction si cela était nécessaire.
Emmanuël