Mouais… Encore une fois je ne connais pas la situation française, ma démonstration est à adapter en fonction, mais il me semble que les budgets se font en fonction de la fréquentation.
- Pour la psychiatrie, c'est une question de remboursement par la sécurité sociale. Si on croit que la psychiatrie institutionnelle doit être moins financée, il faut éviter d'aller voir un psychiatre en institution hospitalière.
- Si on veut que l'enseignement soit mieux financé, il faut aller à l'école.
- Si on veut que le psycho-médico social soit mieux financé, il faut fréquenter les structures psycho-médico sociales.
Je crois que c'est aussi simple que ça.
Personnellement, ça fait longtemps que je fréquente ces lieux associatifs. Pour l'instant, j'y ai ma psy et un lieu de parole (rendez-vous jeudi prochain pour une balade dans la campagne jusqu'à une jardinerie car c'est ma proposition. C'est tous les 15 jours à cause du désintérêt des participants : ici aussi, moins de fréquentation = moins de service car moins de subsides). La consultation est à 10 euros sur base volontaire, j'estimais que ça le vaut bien, mais ma psy me demandait 2 euros. L'espace de parole est gratuit. L'ensemble est subsidié par la COCOF (Commission Communautaire Francophone - compétences régionalisées en Belgique).
Je fréquente également une maison médicale où la consultation coûte 1 euro en tiers-payant.
Par contre, mon fils va chez une psychologue spécialisée privée : 50 euros/consultation.
Ce type d'associations est ± bien subsidié grâce aux chiffres qu'elles peuvent présenter. Si elles ont des « usagers » (terme officiel en Belgique francophone), elles peuvent présenter des demandes de subsidiation ad hoc. Elles sont reconnues sur base d'un chiffre de population à traiter : 1 centre de santé mentale pour 100 000 habitants susceptibles d'avoir besoin du service. Évidement, en province, particulièrement en zone rurale, il n'est pas facile de se prévaloir de tels chiffres. Si ça peut changer, c'est en cherchant à influer politiquement et en démontrant par la fréquentation (l'usage) qu'un centre de santé mentale pour 100 000 habitants, ce n'est pas assez. Si on veut que ça bouge, il ne faut pas rester prostré dans sa coquille, il faut aller vers les services PMS, aller vers le politique, vers les associations.
Selon le simple principe « Aide-toi et le ciel t'aidera. »
Cas pratique…
Pour mon fils, je suis à la recherche d'un centre de jour : il termine théoriquement sa scolarité en juin, il sera incapable de travailler vu ses troubles et son bagage (CEB adulte, l'équivalent des études primaires), il est hors de question qu'il s'enferme dans ses intérêts particuliers (la télé) à la maison car je sais ce que ça donne pour moi (l'addiction informatique).
Il est important que je lui trouve un centre de jour reconnu pour la simple raison que s'il quitte l'école, il ne touchera plus ses allocations familiales majorées et j'aurai du mal à payer notre loyer.
Il faut donc que je me bouge les fesses, que je sois proactif.
Il y existe bien une quantité non-négligeable de centres de jour car nous sommes à Bruxelles, mais on me dit partout qu'il y a des listes d'attente de 3/4 ans ! Donc, je cherche et je cherche. Plus je cherche je trouve de nouvelles pistes.
Mais pour l'instant ce n'est toujours pas suffisant.
Heureusement, je ne suis pas seul. La maman fait partie du monde médical
ET politique.
On y revient donc : il est obligatoire de faire pression sur la politique. Or rien n'empêche qui que ce soit de contacter les élus politiques. Rien n'empêche de leur mettre la pression citoyenne. Chaque citoyen en a les moyens à son échelle.
Puis, rien n'empêche d'adhérer à une association d'usagers, de citoyens, comme SAtedI, ça donne plus de poids qu'individuellement.
Par la fréquentation et l'engagement, la pression doit se faire via le monde associatif sur le monde politique.
Et hop on revient au titre du sujet, pour ça il y a une arme démocratique supplémentaire essentielle : la presse.
La solution passe donc par l'ouverture, par le dialogue, par l'affirmation qu'on existe, en se donnant plus de poids de manière associative, politique. Nous sommes des voix qui devons pousser notre gueu-lante, nous sommes des voix qui devons mettre la pression sur les élus. Que l'on soit autiste ou pas.
Or je vois au prix que je paye la psy de mon fils que si on n'agit ou n'existe que comme cas particulier, on a moins de voix, moins de poids, moins de subsides. Dès lors, je crois que les associations pour autistes devraient s'associer de manière plus large.
CQFD.