L'autisme régressif porte-t-il bien son nom?

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Marin
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Re: L'autisme régressif porte-t-il bien son nom?

Message par Marin »

Norme -> Loi statistique qui décrit la moyenne comportementale d'un système ou d'une société. Comme toute loi, la norme est une entité abstraite, dont la vocation est justement de ne correspondre à personne.

Normal -> Caractère de ce qui s'inscrit dans une norme.

Anormal -> Caractère de ce qui ne s'inscrit pas dans une norme. Hors-norme.
un processus de normalisation ne peut pas émaner d'un esprit philanthrope, du moins quand la normalisation devient règle qui punie ceux qui n'y obéissent pas.
Personne ne punit personne. La norme est une formule statistique qui sert de point de repère. Il y a des normes dans la loi, l'économie, la physique, et dans l'intégralité du comportement de tout un chacun. Que les gens soient assez bêtes pour être les jouets de ces normes, sans jamais s'en rendre compte, c'est une réalité. 10 000 ans de civilisation n'ont rien pu contre ça, alors autant se faire une raison tout de suite.
La normalisation devient alors ou est déjà quelque part en soi uniformisation
C'en est une, ça fait partie de sa définition.
on empêche aux personnes d'exprimer leurs véritable natures
Non, on les empêche de l'exprimer de la manière la plus spontanée, la plus brute, parce qu'il s'agit souvent aussi de la plus inefficace. C'est la norme qui exige que l'on parlemente au lieu de cogner. C'est la norme aussi qui exige que l'on dise bonjour avant de demander quoi que ce soit, et merci quand on l'a obtenu. C'est également elle qui veut qu'on s'habille quand on sort dans la rue et que l'on n'arrache pas le baladeur d'un passant au seul motif qu'il nous plaît.
L'apprentissage des normes, c'est tout l'objet de TEACCH et du comportementalisme. C'est justement ce qui a permis à des gens comme Temple Grandin et à de nombreux autres autistes de contribuer à cette norme, de faire un retour de leur expérie—nce. C'est ainsi que les mentalités - donc la norme - évoluent. Sans cet effort d'intégration, ces gens auraient certainement végété toute leur vie durant au sein d'obscurs instituts.
un principe stupide qui veut que chacun corresponde a un certain modèle tiré du néant qui ne correspond au fond a strictement personne
C'est sa raison d'être. En tant que convention, la norme ne peut être qu'abstraite. C'est une erreur de penser que la norme veut assimiler qui que ce soit. La norme n'est pas une machine à laver le cerveau. Le but n'est pas de correspondre à la norme. Le but est d'être dans la norme, c'est-à-dire dans l'intervalle qui borne les comportements les plus courants. Cela n'exige qu'un apprentissage, et certainement pas une mue intérieure ou un reniement de soi.
Et bien sûre, rien de cohérent et de justifiable dans ce procédé qui nuit a tout le monde, sans forcément que les gens s'en rende compte. On y adhère par convenance même si celle-ci ne crée pas le bonheur au moyen et long terme.
Tout est au contraire très cohérent. Justifiable je n'en sais rien ; il n'y a rien à justifier. Aucun autre comportement n'a jamais été observé dans aucune autre société humaine. Ce qui est, est. On y adhère effectivement par convenance, et parce que l'homme est normalement câblé pour, même si ce n'est pas notre cas. Quant au bonheur, ça n'a jamais été son but, ni celui de la société. Le bonheur est une affaire privée.

Pour finir, je n'ai pas le sentiment d'être « soumis au terrorisme social » comme vous dites. Bien loin de là. Je suis un solitaire qui n'aime pas les interactions sociales, et je n'ai jamais eu l'ambition de changer ce trait de caractère. Mais lorsque j'ai besoin des autres, ou que je suis forcé d'aller vers eux, j'ai l'avantage de ne pas passer pour un extra-terrestre uniquement par revendication narcissique. Je vis très bien au quotidien, je suis tout à fait heureux.


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Marin
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Re: L'autisme régressif porte-t-il bien son nom?

Message par Marin »

samoju83 a écrit :Est ce que l autisme est l'observation de plusieurs comportements caractèristiques donc la cause peut être multiple ?
Justement, il y a deux manières de définir un phénomène: soit à partir de ses causes, soit à partir de ses symptômes. Si l'on décide de le définir par ses symptômes, alors votre assertion est correcte.
samoju83 a écrit :Est-ce une différence de mode perceptif ?
Il y a clairement des différences perceptives entre les diverses formes d'autisme. À mon sens, c'est normal, puisque ce ne sont pas les mêmes pathologies.
samoju83 a écrit :Pourquoi employer un même mot pour des choses différentes?
Parce que dans la mesure où l'on ne dispose pas d'une connaissance suffisante pour caractériser chaque pathologie, les désigner à l'aide d'un mot-valise est plus commode. Cette facilité n'est pas négative en soi: elle permet de dresser un tableau clinique général, d'appréhender le phénomène.
Il arrive toujours un moment où les informations qui manquaient deviennent disponibles. Les progrès de la recherche finissent par rendre possible la caractéristation de pathologies qui n'étaient jusque-là que vaguement définies. Là où c'est grave, c'est lorsque l'on refuse d'opérer cette caractérisation, afin de faire perdurer le flou et de profiter de la confusion.
samoju83 a écrit :Ma fille a eu un retard de developpement constant depuis l enfance elle a un diag d autisme.
Mon fils a eu un developpement ordinaire avec néanmoins un profil sensoriel hors norme depuis bébé, il a ensuite eu une perte des acquis trés marquée a 18 mois.
Son diag est également autisme.

Dans le cas de mes enfants si je commence a envisager ces pistes alors je me dis que la seule constante probable pourrait être un gène qui prédispose mais que le facteur associé déclenchant est différent pour chacun d entre eux étant donné que la forme est différente.
En ce qui concerne l'autisme de vos enfants, les causes sont extrêmement complexes à découvrir. La recherche a bien avancé, mais elle est encore loin d'avoir identifié tous les mécanismes.

Ce que je peux vous dire, sans être un expert en la matière, c'est qu'il ne s'agit pas d'un seul gène, mais d'un ensemble de gènes en interaction, dont une partie reste à identifier. L'expression de ces gènes, et les conséquences de cette expression, varient d'une personne à l'autre, surtout entre les deux sexes.

Si l'on sait depuis longtemps que les garçons sont 4 fois plus touchés que les filles, l'on commence seulement maintenant à comprendre pourquoi. Autrefois, l'on a exploré la piste d'anomalies hormonales in utero (M. Baron-Cohen y a largement contribué), en pensant qu'un taux anormal de testosterone pouvait entraîner un développement anormal du cerveau (théorie du cerveau hyper-masculin). Le rôle particulier joué par la testostérone dans le développement des enfants garçons expliquerait leur prévalence statistique. Cette théorie a toujours cours mais n'est jamais allée au-delà de la simple hypothèse.

Des études plus récentes (2010-2011) montrent que la prévalence des garçons pourrait s'expliquer par une vulnérabilité du cerveau masculin à certaines anomalies de développement. Cette vulnérabilité n'aurait rien à avoir avec les hormones, mais serait un particularisme génétique intrinsèque à la condition masculine. Ces études tendent à montrer qu'au-délà de ses symptômes, l'autisme implique surtout des particularismes neurofonctionnels (particularismes qui ont été observés à maintes reprises, notamment par M. Zilbovicius), liés à la spécialisation des zones corticales: contrairement à un cortex neurotypique, le cortex autistique serait moins spécialisé.

Cela expliquerait une partie des symptômes de l'autisme (troubles de cognition sociale et du langage): ces fonctions cérébrales sont en effet ordinairement assumées par des zones corticales très spécialisées (traitement de la voix, traitement des situations sociales, aires du langage...) qui dans le cas de l'autisme seraient absentes ou déficientes.

L'hypersensibilité, elle aussi typique de l'autisme, serait elle aussi d'origine génétique, et liée à une anomalie dans la réactivité des neurones. Toutefois, sur ce point, les études sont moins nombreuses, et les chercheurs manquent de recul. D'autres chercheurs pensent que le réseau qui connecte les différentes aires corticales serait différent chez les sujets avec autisme. Il est trop tôt pour dire si les différences qui ont été mises en évidence sont liées à l'absence de spécialisation du cerveau dont je parlais plus haut, mais c'est possible, voire même probable.

Mais au final, ce qu'il est important de noter, c'est que deux individus avec le même génome ne développeront pas nécessairement les mêmes pathologies. L'épigénétique joue bien plus que ne le pensaient les chercheurs. Dire aujourd'hui que certains aliments, certaines substances, ou certains environnements pourraient favoriser (ou inhiber) le développement de l'autisme chez des personnes prédisposées n'a plus rien de tabou. De plus, les gènes responsables de cette prédisposition ne sont pas seuls: ils interagissent avec les autres gènes de l'individu, si bien que deux personnes avec une même prédisposition et exposées à un environnement identique peuvent très bien évoluer différemment.


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samoju83
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Re: L'autisme régressif porte-t-il bien son nom?

Message par samoju83 »

Merci pour ta réponse :)
Ce que je peux vous dire, sans être un expert en la matière, c'est qu'il ne s'agit pas d'un seul gène, mais d'un ensemble de gènes en interaction, dont une partie reste à identifier. L'expression de ces gènes, et les conséquences de cette expression, varient d'une personne à l'autre, surtout entre les deux sexes.
Ca je le savais déjà j ai commencé malgrés tout a m intéresser un peu au coté génétique pour répondre a des questions légitimes que mes enfants se sont posé sur leur chance d avoir un enfant autiste.
Des études plus récentes (2010-2011) montrent que la prévalence des garçons pourrait s'expliquer par une vulnérabilité du cerveau masculin à certaines anomalies de développement. Cette vulnérabilité n'aurait rien à avoir avec les hormones, mais serait un particularisme génétique intrinsèque à la condition masculine. Ces études tendent à montrer qu'au-délà de ses symptômes, l'autisme implique surtout des particularismes neurofonctionnels (particularismes qui ont été observés à maintes reprises, notamment par M. Zilbovicius), liés à la spécialisation des zones corticales: contrairement à un cortex neurotypique, le cortex autistique serait moins spécialisé.
Ca tu me l apprends, je n ai pas lu ces études. J'ai assisté a des interventions de Madame Zilbovicius mais elle n a pas abordé ce sujet de la prévalence. J'avais par contre entendu une émission de radio ou ils expliquaient que le second X d une fille prenait le relai sur le premier qui présentait des problèmatiques. Je n ai pas le langage correct pour l expliquer je le dis simplement comme je l ai compris.

Qu'appelles-tu hypersensibilité ?


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Marin
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Re: L'autisme régressif porte-t-il bien son nom?

Message par Marin »

Les pistes les plus récentes s'orientent sur une résistance accrue du sexe féminin aux pathologies autistiques. Il y a un commentaire dans le Nature du 16 juin 2010 à propos de cette hypothèse. L'article est public et le lien est ici. En gros, certains chercheurs se sont aperçu que l'apparition d'un syndrome autistique chez un sujet de sexe féminin nécessitait un nombre important de particularismes génétiques, bien plus que pour qu'un syndrome équivalent soit observé chez un garçon.

La question du chromosome X, que les filles ont en double, est intéressante. Oui, le second X d'une fille prend souvent (mais pas systématiquement) le relais en cas de défectuosité sur le premier. Les garçons, qui ne possèdent qu'un seul X (l'autre est Y) sont dépourvus de ce mécanisme auto-correcteur. Dans l'article sus-cité, les chercheurs s'intéressent davantage au chromosome n°7, qui est celui sur lequel ils ont constaté les plus grandes altérations. Mais l'on sait par exemple que le syndrome de Rett, qui fait partie des six Troubles Envahissants du Développement reconnus par le DSM, trouve son origine dans l'altération d'un gène sur le chromosome X. Ce syndrome touche les deux sexes, mais les garçons (XY) meurent avant l'âge de deux ans, quand les filles peuvent espérer atteindre l'âge de 40 ans, avec des troubles cérébraux et moteurs sévères. Là encore, la résistance féminine est plus importante, et c'est d'autant plus surprenant que le gène qui cause la maladie est dominant: autrement dit, même si seul l'un des deux chromosomes X est touché, le gène normal devient récessif, et n'obstrue pas l'expression du gène malade.

La principale étude sur les différences de spécialisation du cortex liées à l'autisme est aussi parue dans Nature, même numéro. J'ai extrait l'article, si ça vous intéresse. C'est uniquement en anglais, comme toujours, et disponible ici.

Pour ce qui est de l'hypersensibilité, j'entendais par là la sensibilité accrue aux stimuli sensoriels (lumière, sons, goût...), qui est caractéristique des personnes autistes. Il est aujourd'hui supposé que cette hypersensibilité trouve sa source directement dans les neurones, dont la réactivité serait plus importante chez les personnes autistes, probablement en vertu d'un autre particularisme génétique. Plusieurs études sont parues pointant des défauts dans la synthèse protéinique propre au cerveau (hypersécrétion de certains neurotransmetteurs) ou bien encore des anomalies de la cytoarchitectonique corticale (trop ou trop peu de cellules gliales, etc...). Pour être franc, tout ceci n'est pas encore assez convaincant pour qu'on puisse en tirer grand chose. À l'heure actuelle, on ne sait pas quelle est la part de l'inné et de l'acquis dans le développement de l'hypersensibilité. La piste des neurotransmetteurs semble à l'heure actuelle être la plus privilégiée, mais certaines études pointent une possible influence de l'alimentation.


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Re: L'autisme régressif porte-t-il bien son nom?

Message par Nouvelle »

Ce post est passionnant. Personnellement, je trouve toujours dommage que les scientifiques passent leur temps à décrypter la moindre anomalie, à chercher le moindre dysfonctionnement organique, physique, neurologique, mental. L'autisme ne serait-il pas issu d'une multitude de facteurs ? Moi je crois volontiers que l'autisme trouverait son origine : dans un vaccin, dans des troubles intestinaux réccurents, une catastrophe nucléaire qui a pollué l'atmosphère à un moment donné, le traitement aux anti-dépresseurs que prît la maman durant sa grossesse, un grave accident que l'enfant a peut-être vécu, une intoxication, un dysfonctionnement quelconque qui génère soudain un autisme que vous mentionnez de "régressif". Je crois plus fortement encore à la génétique et dans chaque génération d'une famille, il y a quelqu'un qui porte ce gène qui se développe en autisme ou pas.

De mon point de vue chaque chose que la recherche trouve pour expliquer et trouver un "remède" à l'autisme - permettent au moins de donner une chance d'essayer diverses possibilités pour améliorer les conditions de vie d'une personne autiste. Parce qu'après tout il s'agit bien de la vie d'une personne qui compte.

Je pense que ce qui n'est pas juste dans toutes les émissions qui se font sur l'autisme c'est qu'on ne laisse pas les gens autistes s'exprimer ou en tous cas on ne met pas en valeur leur discours. Il existe des témoignages, des gens qui ont écrit leur histoire, mais on ne raconte pas assez comment ça se vit au quotidien.
A mon avis, on devrait passer une nouvelle étape où l'on devrait faire parler ensemble les autistes et ceux/celles qui les accompagnent.

On pourrait alors commencer à comprendre qu'il s'agit de personne (les autistes) et non pas de problèmes scientifiques et que les normes en vigueur dans la société ne sont plus ce qu'elles étaient...

Heu, j'espère que je n'ai pas trop écrit à "côté" du sujet, tout à coup. Sinon excusez-moi.


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samoju83
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Re: L'autisme régressif porte-t-il bien son nom?

Message par samoju83 »

De mon point de vue chaque chose que la recherche trouve pour expliquer et trouver un "remède" à l'autisme - permettent au moins de donner une chance d'essayer diverses possibilités pour améliorer les conditions de vie d'une personne autiste. Parce qu'après tout il s'agit bien de la vie d'une personne qui compte.
Ou pas. Le problème avec les études c'est qu elles doivent être financées et qu elle le sont souvent dans un but commercial de rentabilité future.
Pour ce qui est de l'hypersensibilité, j'entendais par là la sensibilité accrue aux stimuli sensoriels (lumière, sons, goût...), qui est caractéristique des personnes autistes.
Je dirai qu elle est reconnu être fréquente mais je ne pense pas qu elle les caractérise , elle se retrouve dans d'autres handicaps résultant eux aussi d un problème neurologique.

Merci pour les liens.


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Re: L'autisme régressif porte-t-il bien son nom?

Message par nana »

Message pour Kain:
norme, normatif. Sans norme pas d'anormal, pas de repère non plus.

Comment imagines tu vivre en France avec 65 349 millions autres personnes sans "processus" commun à tous et vécu ou reconnu comme tel?

Ce processus qu'est la normalisation c'est disons, le résultat d'une nécessité pour vivre en société.

Toutefois, il y a des sociétés ou il y a un nombre plus ou moins important d'individus dans la société qui sont ouverts d'esprit ou tolérants.
Ou encore certaines valeurs humaines sont plus appréciées dans certaines sociétés par exemple, l'inventivité, la créativité, l'originalité ou autre exemple, la solidarité sociale. Dans ces cas là, une personne différente de la norme a non seulement le droit d'exister mais elle a la place de vivre heureuse.

Bref, une société ne peut échapper au fait d'élaborer un modèle donc de fabriquer des citoyens selon ce modèle. Ce qui rend une société vivable c'est sa capacité à valoriser ce qui fait qu'un homme/ une femme sont humains et respectés ainsi que ce qui permet à l'humanité d'y (sur)vivre. Ce, à l'intérieur d'un modèle normatif qui permet de vivre ensemble.

Quand je réfléchis, je me dis que le plus dur combat en France n'est peut être pas celui d'être différent par rapport à une majorité d'autres français mais c'est la difficulté à être soi ou comme on dit d'être à "l'aise dans ses baskets".

Nana.


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Re: L'autisme régressif porte-t-il bien son nom?

Message par Kain »

Marin a écrit :Norme -> Loi statistique qui décrit la moyenne comportementale d'un système ou d'une société. Comme toute loi, la norme est une entité abstraite, dont la vocation est justement de ne correspondre à personne.

Normal -> Caractère de ce qui s'inscrit dans une norme.

Anormal -> Caractère de ce qui ne s'inscrit pas dans une norme. Hors-norme.
un processus de normalisation ne peut pas émaner d'un esprit philanthrope, du moins quand la normalisation devient règle qui punie ceux qui n'y obéissent pas.
Personne ne punit personne. La norme est une formule statistique qui sert de point de repère. Il y a des normes dans la loi, l'économie, la physique, et dans l'intégralité du comportement de tout un chacun. Que les gens soient assez bêtes pour être les jouets de ces normes, sans jamais s'en rendre compte, c'est une réalité. 10 000 ans de civilisation n'ont rien pu contre ça, alors autant se faire une raison tout de suite.

Bien sûre que si, on est puni en quelque sorte quand on sort de la norme. Marginalisation, préjugés, incompréhension, mauvais traitement, etc... Penser différemment ou même être un peu laid est un prétexte suffisant pour en faire les frais. A un moment, on fais des efforts de socialisation a sens unique, ça ne rime a rien et surtout ça ne sert a rien. Le problème a un moment, c'est qu'on est obligé de socialiser, rien que pour survivre, il faut travailler, mais voilà ça devient impossible, il faut faire quoi alors? Devenir clochard et se laisser crever? Ou se débrouiller pour vivre des aides autrement, avec les préjugés qu'on va subir derrière, mais bien qu'on s'en fiche, on veut peut-être vivre autrement, travailler dans des conditions vivables.
L'argument des 10 000 ou même 1 milliard d'années n'ont rien pu contre ça sonne creux je trouve, je ne l'ai entendu que trop souvent. Rien n'est certain dans l'histoire, d'autant que ce sont les vainqueurs qui l'écrivent de leurs points de vues.

La normalisation devient alors ou est déjà quelque part en soi uniformisation
C'en est une, ça fait partie de sa définition.
on empêche aux personnes d'exprimer leurs véritable natures
Non, on les empêche de l'exprimer de la manière la plus spontanée, la plus brute, parce qu'il s'agit souvent aussi de la plus inefficace. C'est la norme qui exige que l'on parlemente au lieu de cogner. C'est la norme aussi qui exige que l'on dise bonjour avant de demander quoi que ce soit, et merci quand on l'a obtenu. C'est également elle qui veut qu'on s'habille quand on sort dans la rue et que l'on n'arrache pas le baladeur d'un passant au seul motif qu'il nous plaît.
L'apprentissage des normes, c'est tout l'objet de TEACCH et du comportementalisme. C'est justement ce qui a permis à des gens comme Temple Grandin et à de nombreux autres autistes de contribuer à cette norme, de faire un retour de leur expérie—nce. C'est ainsi que les mentalités - donc la norme - évoluent. Sans cet effort d'intégration, ces gens auraient certainement végété toute leur vie durant au sein d'obscurs instituts.

La plus inefficace? Parce que ça doit forcément être efficace? On peut parlementer au lieu de cogner sans qu'on oblige a coup de loi, de coercition, une bonne éducation suffit, comme pour tout les autres exemples que tu as donné. Apprendre le respect et a être intègre, mais aussi la valeur la plus importante, celle du groupe, plus que des normes qui ne fonctionnent pas et qui détruisent des gens parce que trop coercitive et mal pensées(a moins que ce soit voulu ainsi).

un principe stupide qui veut que chacun corresponde a un certain modèle tiré du néant qui ne correspond au fond a strictement personne
C'est sa raison d'être. En tant que convention, la norme ne peut être qu'abstraite. C'est une erreur de penser que la norme veut assimiler qui que ce soit. La norme n'est pas une machine à laver le cerveau. Le but n'est pas de correspondre à la norme. Le but est d'être dans la norme, c'est-à-dire dans l'intervalle qui borne les comportements les plus courants. Cela n'exige qu'un apprentissage, et certainement pas une mue intérieure ou un reniement de soi.

Peut-être que ce n'est pas une machine a laver le cerveau, en principe, mais c'est devenu ainsi. On doit correspondre a un masque social et oublier qui on est, sans quoi on fini seul. La norme est maintenant trop puissante, trop souvent admise, sans réflexion de surcroît. On est bien souvent plus que des machines vides d'âmes et de sens. C'est un gâchis pour tout le monde parce qu'on ne peut plus partager nos qualités intérieurs, inhérentes et différentes pour chaque personne vu qu'on a perdu ce qui faisait de chacun une personne unique. Pour devenir des personnes uniquement matériel, sans fond, uniforme.
Et bien sûre, rien de cohérent et de justifiable dans ce procédé qui nuit a tout le monde, sans forcément que les gens s'en rende compte. On y adhère par convenance même si celle-ci ne crée pas le bonheur au moyen et long terme.
Tout est au contraire très cohérent. Justifiable je n'en sais rien ; il n'y a rien à justifier. Aucun autre comportement n'a jamais été observé dans aucune autre société humaine. Ce qui est, est. On y adhère effectivement par convenance, et parce que l'homme est normalement câblé pour, même si ce n'est pas notre cas. Quant au bonheur, ça n'a jamais été son but, ni celui de la société. Le bonheur est une affaire privée.

Si, il y a a justifier quand on veut imposer un "uniforme" une façon de penser et d'être a tout le monde. Et si, on a vu d'autres comportements dans des sociétés humaines, celles que l'on traite avec mépris et par préjugés de primitive, certaines sociétés sans pouvoir coercitif Amérindiennes par exemple, ou Africaines encore. C'est juste qu'on ne voulais pas comprendre par ethnocentrisme probablement qu'ils ont une meilleur vision sur des tas de choses comme la notion de groupe qui importe infiniment plus que celle de l'individu, ou la spiritualité encore. Il y a peut-être des normes ici, mais informelles et sans pouvoir de contrainte. L'homme est câblé pour ces normes? Non, pas forcément, qu'on soit autiste ou neurotypique. Il suffit d'être en soi suffisamment différent pour y échapper ou pousser la réflexion parfois. Le bonheur n'est pas une affaire privée, il regarde tout le monde dès lors qu'on fait partis d'un groupement humain. Pourquoi? Pour garantir la pérennité du groupe, sa solidité, éviter les dérives dangereuses ou nuisibles. Le malheur peut entraîner bien des folies. Venant d'une société profondément individualiste et matérialiste, ce n'est cependant pas étonnant d'entendre que le bonheur est une affaire individuel, c'est même très logique.

Pour finir, je n'ai pas le sentiment d'être « soumis au terrorisme social » comme vous dites. Bien loin de là. Je suis un solitaire qui n'aime pas les interactions sociales, et je n'ai jamais eu l'ambition de changer ce trait de caractère. Mais lorsque j'ai besoin des autres, ou que je suis forcé d'aller vers eux, j'ai l'avantage de ne pas passer pour un extra-terrestre uniquement par revendication narcissique. Je vis très bien au quotidien, je suis tout à fait heureux.
On dirait que tu ne travail pas pour dire ça. Peu importe. On ne peut pas le subir quand on est d'accord avec, c'est certain, encore plus quand on est solitaire. Vous ne pouvez pas le revendiquer, vu que ça ne vous atteint pas, ces normes ne vous dérangent pas. Vous êtes heureux? Fort bien, c'est peut-être la seul chose qui vous importe après tout.


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Re: L'autisme régressif porte-t-il bien son nom?

Message par voile de chine »

je me permet juste de relancer le sujet pour apporter certaine informations
Marin a écrit :
Je ne nie pas pour autant la réalité des cas cités par ces reportages et leur cortège d'études. Je pense simplement que leur caractérisation en tant que cas d'autisme est fausse. L'autisme régressif n'a d'autisme que le nom et quelques symptômes. La proximité s'arrête là. D'ailleurs, il ne fait pas partie de la catégorie des TSA.
c'est faux
disons que oui il n'existe pas officiellement une case autisme régressif dans les TSA mais un diagnostique de TSA peut très bien être poser après une régression
voir les critère de diagnostique de la CIM 10
http://www.legislation-psy.com/spip.php?article445
F84-1 Autisme atypique

Trouble envahissant du développement, qui diffère de l’autisme infantile par l’âge de survenue ou parce qu’il ne répond pas à l’ensemble des trois groupes de critères diagnostiques d’un autisme infantile-
F84-3 Autre trouble désintégratif de l’enfance

Trouble envahissant du développement caractérisé par une période de développement tout à fait normale avant la survenue du trouble,
et quelque lien qui en parle
une page en anglais sur wikipédia
http://en.wikipedia.org/wiki/Regressive_autism
traduction dune étude portant sur la régression dans l'autisme sur asperansa
http://forum.asperansa.org/viewtopic.ph ... &start=405
une étude cherchant a trouver des différence dans le cerveau des autiste précoce et régressif
http://www.santelog.com/modules/connais ... irelasuite
une autre étude qui démontre que des anomalie neurologique sont visible avant que les symptômes autistique soit présent
http://www.psychomedia.qc.ca/autisme/20 ... a-six-mois
de ce que j'en ai retenue
-il n'existe pas vraiment un autisme précoce et régressif mais plutôt un continuum entre les deux et le fait que ces deux trouble soit bien distinct n'est pas vraiment trancher même si certains élément semble en faveur d'un oui.
-le cerveau de ces enfants se développe anormalement et ces anomalies sont déjà visible bien avant la régression.
- il y a des enfants qui sont qualifier d'autiste régressif alors qu'il présentait des anomalie dans leur développement bien avant la dit régression.
- ont peut trouver des régressif et des précoces au sein d'une même familles
en faite je pense que chez beaucoup d'enfant il a un stade ou les anomalies sont très marqué alors qu'ils en présentaient déjà dans la petite enfance mais que les parents ne les ont pas forcément remarquer,de l’aveu de ma mère, elle a bien remarquer des anomalies très tôt chez moi(15 jours à peine) mais ces anomalie ne l'aura pas choquer si elle n'avait pas eu d'autre enfant avant.

A final je ne vois pas pourquoi ces enfants seraient moins autiste que les autre puisque dans les deux cas le cerveaux se développe de manière atypique et que ne l'oublions pas les TSA sont très hétérogène.

Maintenant le fait que l'on puisque guérir l'autisme c'est une autre histoire.


Neuro-atypique
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