Kasper a écrit :Ca m'énerve ce genre de débat. Car, on discute de choses interessantes et on ouvre plein de pistes à explorer. Et je pense pas que j'aurais l'énergie pour mener le débat à son terme. Mais bon essayons quand même.
Bon sur le point de la "tiers-mondisation" de la France. C'est loin d'être le cas. Premierement, il ne faut pas confondre tiers-monde et quart-monde. Il y a toujours eu un quart-monde en europe. La preuve les restos du cœur existent depuis 20 ans. Mais d'après les chiffres de INSEE, le nombre de pauvres n'est pas considérablement plus élévés que dans les années 90. Entre les années 70 et 90, ce nombre avait même fortement diminué. Et ça c'est bien le quart-monde. C'est à dire les gens pauves des pays riches.
Mais on ne peut pas dire que la France soit un pays pauvre donc un pays du tiers-monde ! Au contraire, depuis 58, le PIB français à triplé. Alors j'aimerais Nana que tu m'explique où tu vois que la france devient un pays du tiers-monde.
Je crois encore une fois que tu exagères et que tu es trop pessimiste.
Bon pour le reste, j'ai pas le courage de continuer le débat.
J'ai juste envie de dire que je ne vous ai pas traité d'alarmiste, je parlais en général !
T'énerve pas, kasper! On débattait.Kasper a écrit :
Tu n'es pas d'accord avec le fait que la France se tiersmondise. En revanche, tu dirais qu'elle se quartmondise.
J'ai travaillé pour ATD-quart monde en banlieue parisienne et je te dis à titre privé que quelque soit le nom que tu donnes au fait de *ne pas avoir de toit, à manger (ou mal ou irrégulièrement), de ne pas pouvoir t'habiller chaudement quand il fait froid, d'avoir honte de ton apparence ou de ce que tu es, d'etre illétré devant les autres et ce, dans un pays dit riche et éduqué, cela m'a donné à moi l'envie de pleurer et j'ai été marqué à vie.
J'avais 19 ans, j'étais bénévole.
Je ne suis pas une spécialiste mais nous pouvons nous mettre d'accord sur le Plus Petit Dénominateur Commun qui est, je suggère, que la France s'est appauvri dans les faits socialement, moralement, et économiquement en terme de "rayonnance" mondiale. Ceci, avant même l'avènement de la crise financière.
Pour le reste, je dirais que même si vivre en France c'est 1000 fois mieux que de vivre au Tchad, par exemple, et que selon Charles Aznavour "La misère est moins triste au soleil" il me semble que pour évaluer cette dégringolade à la française il y a au moins 2 moyens:
1. Une approche statique et théorique: utiliser des trucs (indicateurs officiels) du genre PIB càd comparer les pays à partir de critères qui soient comparables et supposés pertinents; ici, ce serait ceux de la pauvreté.
2. Une approche dynamique (théorique et pratique) laquelle évaluerait la véritable perte pour les français dans la vie de tous les jours et en terme d'hypothèque sur leurs perspectives d'avenir.
Dans ce cas, cela permettrait de peser combien la France et les français possédaient comme richesse matérielle et immatérielle VS combien ils ont aujourd'hui. Aux statistiques viendraient ainsi s'ajouter le sentiment de (comment les français perçoivent) la perte. Par exemple, le moral, la combativité et autres atouts impalpables mais déterminents pour un peuple. (La France: peuple de dépressifs etc.; taux de suicide très élevé chez les jeunes et jusqu' 34 ans).
Depuis des années, *les experts français n'arrivent pas à se mettre d'accord pour dire ce qu'est "etre pauvre en France" pendant ce temps rien n'était officiellement fait et le nombre de pauvres augmentait. L'ennui c'est qu'il n'étaient pas visibles parce qu'il n'étaient pas évaluables, cernables. En revanche ils étaient affublés de litotes telle que l'expression "Sans Domicile Fixe" (# pauvres).
Actuellement, il y a par ailleurs un débat sur la validité de sacro saints benchmarks tels que le PIB, la Qualité de la Vie en rapport au phénomène de la crise. Question posée: permettent ils vraiment de voir ce qui se passe?
Une réponse tangible est le phénomène répandu et reconnu de la corruption en France mais comment ça s'évalue sur le papier?
Une autre, est l'importance des valeurs telles que l'éducation, l'idéologie (humaine ou non), l'auto-critique etc. lesquelles sont devenus des piliers presque impalpables de la misère morale française actuelle.
ça ce n'est pas dans les chiffres publiés par les ministères que tu les trouveras. Pourtant, il est cité que les français sont méfiants les uns envers les autres. Difficle base pour un peuple qui prétend vivre ensemble.
Je sais que je ne devrais pas recourir à un exemple particulier mais je vais quand même le faire.
Va faire tes courses à Carrefour un 31 décembre et fait toi refuser l'accès à 17h41 alors qu'ils avaient affiché sur pencarte que les portes fermaient à 18h; explique au directeur lequel t'interdit d'entrer avec une armée de vigiles que tu n'as nulle autre alternative pour faire tes courses en ce 31 décembre et que tu as la charge de 2 personnes handicapées (tu ne pouvais pas venir 1 minute plus tôt) et entends toi répondre un 31 décembre "Désolé nous devons rentrer chez nous et bon réveillon!".
Cet état d'esprit n'est rien quand c'est un individu qui l'a mais quand c'est 1 personne sur 3 et que tu les rencontres à chaque niveau de ta vie (travail , administration, metro etc) et que leur langage prend toutes les formes...
Bon, je n'ose pas dire , pour ne pas être taxée d'etre pessismiste que sont exclus du système de la société française donc susceptibles de s'appauvrir très vite:
- les vieux (plus de morts pendant la canicule en France que lors du crash des avions le 11sept2001 aux USA),
- les pauvres & les inactifs,
- les jeunes (étudiants et drop-outs inclus),
- les classes moyennes (dans la mesure où leur pouvoir d'achat a fondu comme neige au soleil); là c'est un phénomène mondiale.
- les personnes perçues comme étant handicapées (càd handicapées ou non conformes).
Bien que je regrette que tu n'ai pas eu envie de répondre à la question de l'information (media gavage= seule possibilté?), je comprends que discuter sur internet prends du temps. Cf ma résolution 2010.
Ce fut un plaisir d'argumenter avec toi, kasper sur qui je ne perte aucun jugement paersonnel ni intellectuel, défavorable, bien au contraire;
Apprendre: je suis là pour ça.
nana.