Le bravo c'est par ce que c'est touchant, je trouve l'impossibilité drôlement bien cerné et représenté, le mur infranchissable de l'émotion, qui au fond sépare comme le corps de l'esprit.
Le rire c'est pour l'inverse du forum, la connexion non pas d'esprit à esprit mais ... bah de corps à corps quoi, ou plus précisément entre les couches les plus "physique", les plus liées au physiologique de l'esprit.
Et si c'était ça :
J'ai dans l'idée que cette connexion idéal, préservée de l'esprit perturbateur, c'est exactement ce qui se passe lors d'une conversation de machine à café sur le temps qu'il fait, vous savez ce truc aussi absurde et ridicule qu'une conversation d'amoureux dont on est témoins dans un train par exemple (ça m'est arrivé), que tout autiste fuis comme la peste.
C'est que c'est vide, désespérément désert pour l’intellect, et pourtant les protagonistes s'y adonnent avec un plaisir évident et non dissimulé. Ils en jouissent littéralement, et après ils vont mieux, en reprenant le boulot, ils peuvent lâcher un petit soupir ou un petit sourire dans l'espace de temps où ils reprennent leurs esprit.
D'ailleurs si c'est l'inverse du présent échange, de ce dernier message précisément, c'est au contraire un truc qui était très présent dans d'autre forum, sur le même sujet, avec des parents d'autistes qui déployait une énergie folle à entretenir et valoriser ce lien émotionnel dans chaque échange, voir à le protéger de la penser (pas méchamment, bien au contraire, mais comme une maman pourrait vouloir prendre dans ces bras son enfant qui essaye de lui expliquer un truc, c'est si ce besoin de lien émotionnel était ressentis intensément, mais sans réaliser ou accepter l'impossibilité.)
C'est extraordinaire ce besoin de relation présenté comme ça, exposé par la raison autistique qui est comme amputé de son "corps social", qui en est comme isolé par un mur d'émotion infranchissable, mais de mon point de vue c'est pourtant bien exactement ça le monde social commun, celui là même qui est bien souvent dénigré par les autistes et autres asperger qui jugent décadent et dégradant ce genre de "simulation de comportement amis".
Simulation, mauvaise fois, c'est pas hors sujet, mais précisément au cœur de la traduction pour le regard autistique sur ce qui fait le socle social commun. Les gens passent leur vie à faire et refaire cette connexion "limbique" en toute indépendance des restrictions "corticales". (voir plus bas le sujet des couches cérébrales pour comprendre pourquoi j'utilise ces termes).
Car la mauvaise fois ambiante n'est souvent en réalité que l'emportement du commun des mortels qui se laisse aller dans
un espace de rencontre non soumis au impératif de logique intellectuel pour
faire ainsi des expériences de partage purement relationnelles, et donc
non soumises à l'isolation mentale.
Elle est belle cette description de l'envie de vivre cette expérience de partage, vraiment, mais s'y abandonner c'est perdre toute rationalité, toute bonne fois, toute la raison qui constitue le cœur de l'être, de l'individu autiste, abandonner de tapis de planche de salut qui permettent de rester en lien avec le monde extérieur ...
Les cerveaux :
J'ai lu tout ce message en visualisant les couches cérébrales :
_ Le cerveau reptilien, le siégé de cette l'envie émotionnelle, associé aux émissions physiologique des régulateurs en tout genre par intermédiaire des hormones. celui qui portent des centaines de millions d'années d'évolution et qui semble débranché du reste chez les autiste, les envies restant entières.
_Et le cortex celui des perception et des actions, dont les couches les plus récentes (le néocortex) permet de traiter les information de façon purement intellectuelle.
L'émotionnel (reptiliens) est cassé, ou trop dangereux, ou de toute façon impossible à utiliser, alors le rationnel (cortical) tente de prendre le relais, mais il casse tout.
Il n'est pas apte à suivre les millions d'années de co-évolution que les cerveaux reptiliens on élaboré entre eux, ni a rester en phase avec "l'esprit du corps", car celui ci baigne dans l'émotionnel tandis que l'esprit autiste hyper logique s'en prémunis pour éviter son auto-destruction.
Alors
il faudrait disposer d'un espace de rencontre dans un cadre où depuis le début ... où il n'y ai pas de cerveau rationnel quoi ...
Mais cet espace est lui même une création du rationnel, il est imaginaire mais purement logique, et permet d'éviter ce terrible et insurmontable mur de l'émotion qui met a distance ... qui met a distance quoi? ... un sorte de jardin d'éden, un monde ancien et perdu ou la pomme de la raison n'était pas encore venu tout perturber, ou les fonctionnement émotionnels des cerveau reptilien suffisaient à guider les corps.
Certains, s'en accommodent avec une franche mauvaise foi, si je puis dire, car c'est leur état émotionnel, leur cerveau reptiliens qui président toujours à leurs actions ; tandis que d'autres, plus dans l'intellectualisation des choses, ont perdu cette possibilité, jusqu'au cas extrême de ceux dont l'émotion semble pouvoir démolir la raison, et se trouve donc interdite.
Universalité du sujet:
Alors je n'ai pas de solution toute faite, mais j'ai l'absolue certitude que si ce sujet est intensifié à l'extrême dans le cas de l'autisme, il n'en est pas moins celui qui est le plus sérieusement traité depuis des siècles à travers une multitude de représentations symbolique. Les grands sages de tout temps on tenté de résoudre cette équation :
Comment faire cohabiter sans heurt raison et émotion.
Pour clore cette réponse ou j'ai utilisé une symbolique "du livre", de la bible, j'ai envie de parler de l'apocalypse chrétienne. Ce mot du grec ancien qui signifie lever le voile. Et lever le voile, y voir claire, voir le monde sans filtre, est devenu synonyme de fin du monde.
Comme si d'y voir claire, de réveiller la raison, de fuir la mauvaise foi au fond, on est toujours dans le sujet, poussait vers une sorte de destruction, ou d'auto-destruction, la fin du monde ou plutôt la fin d'un monde connu, ou d'un agencement interne.
Elle me touche cette expression de l'autisme car elle exprime un état extrême de cette rupture entre raison et émotion, et il me semble que ça incarne parfaitement le sujet de l'apocalypse, ça répond à pourquoi y voir claire, pourquoi libérer son esprit logique de l'influence émotionnel est aussi synonyme de souffrance, et de la perte de l'état ou le corps s'adonne à l'insouciance de ces demandes relationnelles internes.
Est-ce le bon chemin, cette prééminence de la raison pour accéder à une nouvelle forme de relation corps esprit ou un cul de sac qui demande à faire taire la raison et son acuité pour rééquilibrer le rapport entre ces deux états de notre pauvre esprit scindé.
Je n'en ai pas la moindre idée, mais en tout cas s'il y a une solution à la difficulté si bien décrite dans le message précédant, s'il y a un moyen d'autoriser la réunion de la bonne fois rationnelle et les besoins de relations primaires sans que l'un contrarie l'autre, alors je suis certains que cette solution est absolument salutaire à l'échelle universelle, bien au delà du sujet autistique.
[dernière relecture et "chapitrage" mardi 23 à 10h20]