Âme à nue
C'est impossible.
Ce qui m'arrive est impossible.
C'est l'évidence même, comme chacun sais.
Ce qui m'arrive ne m'arrive pas, c'est dans la tête tout ça.
Bon, ceci étant posé réfléchissons ...
Décomposons ce qui se passe dans mon esprit face à une tâche.
Je doit agir, je me motive pour, je le dis pour me coincer, je m'accule à la tâche et …
Mais qu'est-ce qui ce passe entre ce moment et le suivant où je réalise que je n'ai pas agis,
qu'est-ce qui dans mon psychisme me met une barrière, une interdiction manifeste de faire ?
Voilà 5 ans aujourd'hui que je travaille peu ou proue cette problématique avec des psy.
Pas que j'aime parler de moi, mais à un certain âge quant on arrive plus à rien on essaye.
L'improbable deviens envisageable, quant de toute façon sa propre vie est faite d’inenvisageable.
La première fois que j'ai vu un psy c'était il y a donc 5 ans, 7 ans après avoir fait faillite, par ce que si j'avais réussi à créer une entreprise je n'avais pas réussi à la faire tourner comme on dis.
Ce que je n'avouais à personne c'est que j'étais dans l'incapacité de faire mes papiers. Aucuns.
Non, au lieux de ça j'avais commencé à faire des recherches sur la dyslexie, entre autre.
J’œuvrais très efficacement en fait dans un travail d’archéologie, à ma recherche.
C'est fou ça, à peine en autonomie légale de fonctionnement, en entreprise individuelle, je n'ai pu travailler qu'a une seule chose, essayer de comprendre l'individu qui la composait, moi.
~ Autisme? ~
Alors oui c'est très « psy » vue comme ça, un problème qui doit avoir un nom et être identifié et soigné comme n'importe quel autre.
La dyslexie est une réalité connue, mais j'ai découvert avec cet intérêt restreint pour un sujet que je ressemblais pour beaucoup aux autistes dit « Asperger », ceux que Hans Asperger appelait les petit professeurs, et dont Lorna Wing a fait à partir de son nom un syndrome cliniquement identifiable.
Il faut dire que pour analyser un sujet, vue mes difficultés à ingurgiter sans régurgiter, je me faisait un pense bête à usage collectif.
La création de mon entreprise correspond aux début de Wikipédia, et j'ai tôt fait de participer, au début n'importe comment, puis petit à petit très activement.
J'ai même fini par refaire complètement l'article Autisme à force de corriger des inexactitudes, de rajouter des références, de coincer sur des correspondances affirmé gratuitement, à m'élever contre des représentations incomplètes, tendancieuses voir carrément absurdes.
Bref, je suis devenu une sorte d'expert autodidacte de ce sujet, pour essayer de comprendre non pas l'autisme ou l'autiste, mais ce qui entrais ou pas dans ce cadre théorique, ce qui est sensiblement différent.
Il a même été nécessaire pour clarifier et désenvenimer les choses d'établir un article qui retrace l’émergence de cette notion.
J'ai réussi avec cet article à éteindre toutes les pulsions déchaînés que soulevait des sujets comme le rapport à la schizophrénie ou pire, à la psychanalyse.
Oui mais moi dans tout ça ?
Je ne sais toujours pas si j'ai quelque chose de ce syndrome qui de toute façon n'existe déjà plus dans les classements.
Est-ce que c'est ce problème que j'ai dans la tête et qui m'empêche d'avancer ?
J'avais une phrase de l'emblématique Francoise Dolto qui expliquait que l'autisme s'explique très bien par une séparation d'avec la mère … moi j'entrais bien dans ces critères.
~ Trauma ! ~
En effet j'ai été hospitalisé à 5 moi et demi, pour un moi entier.
Un jour à la sortie de la crèche j’étais « cyanosé », avec des marbrures bleue sur le corps.
Ma mère a demandé ce qui m'étais arrivé, mais elle n'a pas pu avoir la moindre info, elle ne savaient pas, était occupé, c'était le début des vacances de pâques, elle étaient pressés et encombré par cette mère et cette question.
J'ai reconstitué le déroulement exacte auprès de ma mère. C'était le vendredi 13 mais 1977, à la crèche de l'hôpital de Champcueil où elle travaillait, j'étais cyanosé avec des taches purpuriques sur les jambe, et le lendemain j'ai eu des mouvement spasmodiques.
Puis les symptômes ont d'abord disparus avant que mon état au bout de quelques jours n’entraîne ma mère en direction de l’hôpital le 19 mai.
Résultat : hématome sous dural, une sorte de bleue dans la tête qui se développe doucement, mais fini par comprimer le cerveau avec de potentielles graves conséquences. Le délais de déclarations des troubles grave est donc assez typique.
Il paraît que je suis un miraculé d'après le psychiatre …
~ Dans la tête ~
J'en étais à aller voir le psy, à 35 ans, vous savez pour ce qui est dans la tête, quant j'ai petit à petit fait réémerger cette histoire que je n'imaginais pas aussi constitutive de ce que je suis.
Il faut dire qu'on a quand même essayé de me tuer !
Et oui, un hématome sous-dural c'est le truc typique du bébé secoué, un bébé qu'on essaye de faire taire en le secouant violemment d'avant en arrière.
10 % en meurent, au moins, certaines estimations vont jusqu’à 40 %.
Et donc je porte en moi ce geste subis, mais pas seulement.
Car c'était en 1977 cette hospitalisation, 10 ans avant que le nourrisson soit déclaré officiellement apte à souffrir.
Non, je n’affabule pas, j'ai aussi beaucoup travaillé ce sujet là, c'est un anesthésiste pédiatrique qui a officiellement prouvé que le nourrisson était apte à ressentir la douleur, et que des anti-douleurs améliorait les pronostiques vitaux lors des chirurgies cardiaques lourde. C'était un 1987. C'est insoutenable.
Mais cette aberration c'est aussi mon histoire.
Une mère à rapporté à la mienne que pour me faire les ponctions, c'est à dire pour me planter cette seringue destiné à ponctionner le sang qui comprime le cerveau dans la boite crânienne, ils s'y mettaient à 4 soignant, au sol, pour arriver à bien m'immobiliser et ne pas toucher le cerveau.
J'ai toujours cette tendance à me débattre avec toute l'énergie du désespoir, y compris près de 40 ans plus tard en mettant mon âme à nue.
C'est dans la tête bien sur, mais l'entièreté du monde humain est dans la tête des hommes, et ce que l'on pense de moi c'est dans la tête de l'interlocuteur aussi.
~ Séquelles ~
Bref, 5 ans de psy divers et varié, je voulais voir des médecins psychiatre, j'en ai à peine vu ; des neuro-psy, j'en ai jamais vu.
J'ai vu un psychologue devenue psychanalyste qui me laissait parler une fois par semaine. J'ai pu reconstituer les connexions entre mes histoires de vie et cet événement, identifier les points qui font remonter en moi une émotion extrême, sans m'y replonger non plus, je suis pas maso.
Lui est partis en retraite, moi j'ai déménagé, et je me suis retrouvé ailleurs à essayer de travailler ce qui me coince au présent.
Psychologue cognitiviste, tentative de voir un psy qui fait de l'hypnose, un psychiatre … et puis rien … grosso modo c'est dans ma tête … et je n'ai pas la moindre pathologie psychiatrique … il faudrait savoir …
Et oui, c'est ce que je me tue à expliquer, et qu'on refuse de me reconnaître.
J'ai des séquelles. Je le sais. Je ne connaît pas leur natures mais je vie leurs effets au quotidien.
Au final c'est la découverte du trauma crânien qui m'a le plus fait avancé, car ce que j'ai vécu en est un, un trauma crânien, je l'ai découvert il y a 3 ans.
On découvre doucement que ce type de trauma crée un handicap invisible, d'autant plus grave et discret à la fois qu'il est survenu tôt.
Problème de gestion de l’énergie, perte de capacité, incapacité à agir, les difficultés sociales, trouble de la cognition qui permet d’anticiper ce que l'autre veux ou cherche, comme dans l'autisme donc, et difficulté à évaluer ces propres incapacités aussi, l'anosognosie, et j'en passe mais tous y est.
Tout y est mais moi je n'y suis pas. Je ne suis pas reconnu comme faisant partie de cette ensemble.
~ Preuve fragile ~
C'est qu'on ne m'a pas vraiment suivit, et la seule preuve que j'ai de ce qui m'est arrivé c'est quelques pauvre lignes dans mon carnet de santé soigneusement conservé. Date d'entrée, date de ponction blanche, date de sortie. 5 lignes en tout.
C'est pourtant pour préserver cette seule et unique preuve de l’indicible que ma mère m'a toujours demander d'y faire très, très attention quant il fallait l'emmener à l'école pour des vaccinations.
J'en savais alors l'importance sans vraiment comprendre pourquoi à l'époque. Maintenant oui.
Un jeune psychiatre qui a commencé par me dire « je ne vous donnerais aucun nouveau diagnostique ni aucun médicamentent » _ j'imaginais de la ritaline pour empêcher mon esprit de passer du coq à l'âne du matin au soir jusqu’à l'épuisement _ puis une ou deux séance plus tard il m'a dis « on ne sais même pas si ça à vraiment eu lieu ». Je croyais bêtement être cru, et sans cette ultime et unique témoins des événements j’aurais été démuni, acculé à la seule sortie de secours possible : me prendre pour un fou, effacer ce sujet, le refouler, entrer dans un déni actif de ce qui pourtant fait tellement partis de ce que je suis et ce que je vie aujourd'hui.
~ Et preuve scientifique ~
J'ai arrêté ces rendez-vous psy, que je suivais aussi par ce que mes contrat RSA imposait de continuer un suivit médicale, mais seul les psy acceptaient de me prendre … imaginez arriver chez un généraliste pour puis expliquer qu'a bientôt 40 ans vous vous découvrez handicapé …
J'ai essayé, j'ai demandé a être orienté vers des spécialiste, et à la place il m'a sortie une fiche de déclaration de handicap. Au bout d'un quart d'heure de visite. Je ne cherche pas la complaisance, mais la vérité. Et dans mon histoire c'est pire qu'un bon polard.
Et puis ...
Un cours récent a destination des psychiatres en formation m'a permis de recouper toutes les données que j'avais excavé depuis 10 ans avec une réalité médicale reconnue.
Toutes les donnés complexes que j'avais identifiés et exposé pour aider les psy a m'aider en me sentant regardé de travers, comme si je m'inventais des problème, tout était dans
ce papier.
Je suis pas fou, loin de là même puisque j'ai réussi à extirper un à uns ces constats d'un univers où tout pousse à les maintenir profondément enterrés, tant ils bousculent les préjugés.
~ De l'invisible ~
Pourtant c'est possible.
Ce qui m'arrive est possible.
C'est invisible, et personne ne sais.
Alors dans la tête des autres ça ne m'arrive pas.
J'ai beaucoup de handicaps, mais celui là n'est pas le miens.
Non, ce handicap là est celui de la société dans laquelle je vie.