Posté : 16 oct. 2010, 09:13
Toutes les comédies se servent de clichés.
Bon flic/mauvais flic, adulte/jeune dans sa tête, blanc/noir, etc.
Vous ne trouvez pas qu'Eddie Murphy surjoue systématiquement le black ? Je peux vous dire que mes voisins de race noire ne correspondent absolument pas à ses personnages.
Les policiers de mon quartier ne correspondent pas du tout à un bad lieutenant ni à Starky & Hutch.
Mes voisins d'origine maghrébine n'ont rien de terroristes barbus, ni de guides serviles.
Même Marc Dutroux, condamné pour meurtres d'enfants, ne ressemble en rien à Hannibal Lecter.
Et moi, qui aime la relation très amicale avec mon fils, je suis très loin de correspondre aux personnages de Robin Williams.
Ken Loach doit aussi en quelques dizaines de minutes faire passer tout les drames et les espoirs de ses personnages.
Le cinéma, c'est du spectacle. Il s'agit toujours d'en mettre plein la vue. S'il s'agit de montrer la monotone solitude d'un personnage, le réalisateur ne disposera que d'une minute ou deux, et sera obligé de mettre l'accent sur les temps forts, spectaculaires, là où le sujet pète les plombs, où il subit des frustrations, mais jamais il ne nous montrera le personnage occupé dans sa solitude quotidienne à regarder la télé ou participer à des forums sur le web pour échapper à son ennui.
Ça à la limite, c'est encore possible dans les livres. Mais en lisant Fernando Pessoa, le « Livre de l'intranquillité », j'ai rapidement cessé de lire, tellement je connaissais cet état, ces situations de se faire salement tarter tout seul.
Personne n'arriverait à montrer au cinéma mon incapacité pour la paperasse. Je ne pourrais que le traduire par l'écriture si j'arrivais à me réunir dans la constance à écrire un sujet aussi vaseux.
Il y a certainement mieux que Rain Main pour aborder plus ou moins le thème de l'autisme, mais je ne suis pas sûr que l'autisme soit même le sujet du film.
Pour moi Raymond est un second rôle, le film ne juge pas l'autisme et les autistes. Il parle de Charlie, un personnage égoïste, haineux qui grâce à sa rencontre avec quelqu'un de différent (et dont on a forcé la différence pour des questions de spectacle) arrive à s'humaniser.
Je ne crois pas que le réalisateur ait cherché à ce qu'on s'identifie à Raymond. Il s'adresse à la société ultra-libérale et c'est à elle qu'il cherche à faire la morale (comme tout film hollywoodien doit avoir une morale).
Alors, oui, il y avait le risque, vite balayé, puisque les teds n'étaient pas le public visé, de les choquer par cette caricature. Mais au départ, il aurait pu s'agir de n'importe quel autre personnage atypique comme dans « Le Huitième Jour » de Jaco Van Dormael qui met en scène une confrontation avec un trisomique.
Évidemment, n'est pas Jaco Van Dormael qui veut. Et sans doute qu'il est plus facile de cerner un profil trisomique qu'autistique.
Surtout, il était possible de trouver Pascal Duquenne, un acteur trisomique, pour interpréter le rôle de Georges.
Qui aurait pu jouer le rôle de Raymond en lui apportant le côté nécessairement spectaculaire ?
Bon flic/mauvais flic, adulte/jeune dans sa tête, blanc/noir, etc.
Vous ne trouvez pas qu'Eddie Murphy surjoue systématiquement le black ? Je peux vous dire que mes voisins de race noire ne correspondent absolument pas à ses personnages.
Les policiers de mon quartier ne correspondent pas du tout à un bad lieutenant ni à Starky & Hutch.
Mes voisins d'origine maghrébine n'ont rien de terroristes barbus, ni de guides serviles.
Même Marc Dutroux, condamné pour meurtres d'enfants, ne ressemble en rien à Hannibal Lecter.
Et moi, qui aime la relation très amicale avec mon fils, je suis très loin de correspondre aux personnages de Robin Williams.
Ken Loach doit aussi en quelques dizaines de minutes faire passer tout les drames et les espoirs de ses personnages.
Le cinéma, c'est du spectacle. Il s'agit toujours d'en mettre plein la vue. S'il s'agit de montrer la monotone solitude d'un personnage, le réalisateur ne disposera que d'une minute ou deux, et sera obligé de mettre l'accent sur les temps forts, spectaculaires, là où le sujet pète les plombs, où il subit des frustrations, mais jamais il ne nous montrera le personnage occupé dans sa solitude quotidienne à regarder la télé ou participer à des forums sur le web pour échapper à son ennui.
Ça à la limite, c'est encore possible dans les livres. Mais en lisant Fernando Pessoa, le « Livre de l'intranquillité », j'ai rapidement cessé de lire, tellement je connaissais cet état, ces situations de se faire salement tarter tout seul.
Personne n'arriverait à montrer au cinéma mon incapacité pour la paperasse. Je ne pourrais que le traduire par l'écriture si j'arrivais à me réunir dans la constance à écrire un sujet aussi vaseux.
Il y a certainement mieux que Rain Main pour aborder plus ou moins le thème de l'autisme, mais je ne suis pas sûr que l'autisme soit même le sujet du film.
Pour moi Raymond est un second rôle, le film ne juge pas l'autisme et les autistes. Il parle de Charlie, un personnage égoïste, haineux qui grâce à sa rencontre avec quelqu'un de différent (et dont on a forcé la différence pour des questions de spectacle) arrive à s'humaniser.
Je ne crois pas que le réalisateur ait cherché à ce qu'on s'identifie à Raymond. Il s'adresse à la société ultra-libérale et c'est à elle qu'il cherche à faire la morale (comme tout film hollywoodien doit avoir une morale).
Alors, oui, il y avait le risque, vite balayé, puisque les teds n'étaient pas le public visé, de les choquer par cette caricature. Mais au départ, il aurait pu s'agir de n'importe quel autre personnage atypique comme dans « Le Huitième Jour » de Jaco Van Dormael qui met en scène une confrontation avec un trisomique.
Évidemment, n'est pas Jaco Van Dormael qui veut. Et sans doute qu'il est plus facile de cerner un profil trisomique qu'autistique.
Surtout, il était possible de trouver Pascal Duquenne, un acteur trisomique, pour interpréter le rôle de Georges.
Qui aurait pu jouer le rôle de Raymond en lui apportant le côté nécessairement spectaculaire ?