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Re: Comment parler du SA aux contacts professionnels

Posté : 26 juil. 2012, 18:58
par Marin
Updating-Boy a écrit :Et dans la solutiond 'idéfix on se heurte à un truc:la mentalité de certains recruteurs.Qu'ils sortent de HEC,ENA,science po,c'est tous pareils:jamais montrer de points faibles sinon vous ne savez pas vous mettre en avant donc vous ferez pas l'affaire,tant pis si vous avez une super compétence qui vous rendra plus efficace.
C'est sur, les recruteurs sont un gros problème. En ce qui me concerne, j'ai toujours eu de gros soucis lors des entretiens d'embauche, bien plus que durant le travail proprement dit. Comme nous sommes dans le règne du "20 minutes pour se vendre", si l'on foire le premier contact, on peut toujours attendre pour être rappelé. Au bout d'un moment, j'en ai eu ras-le-bol, et en désespoir de cause, je me suis permis de préciser que j'avais le SA dans quelques-unes de mes lettres de motivations, lorsqu'elles concernaient des postes dans des institutions à vocation médico-sociale (le SA étant en rapport avec leurs activités, je me suis dit qu'ils seraient peut être plus en mesure de comprendre la chose). Je ne sais pas si c'est dû au hasard où à cette forme d'audace, mais j'ai décroché mon boulot actuel avec une de ces lettres de motivation. L'avantage c'est que ça a fait le tri: ça m'a évité des entretiens foireux qui auraient été des tortures et n'auraient débouché sur rien. Ne sont restés que les employeurs vraiment intéressés, et sans préjugés.

M.

Re: Comment parler du SA aux contacts professionnels

Posté : 26 juil. 2012, 19:25
par Inconnu992
C'est sur, les recruteurs sont un gros problème. En ce qui me concerne, j'ai toujours eu de gros soucis lors des entretiens d'embauche, bien plus que durant le travail proprement dit.
Ce qui y'a bien dans la fonction publique c'est que y' a un recrutement contractuel.Mais comme ca coute cher,ils se permettent de sélectionner plus drastiquement que les concours.
Comme nous sommes dans le règne du "20 minutes pour se vendre", si l'on foire le premier contact, on peut toujours attendre pour être rappelé.
Il faut valoriser tes points faibles en montrant que tu peus les compenser ça c'est ma méthode et les pros de l'autisme te le diront aussi .
Oui bonne démarche.Après y'aura toujours des imbéciles qui refuseront de comprendre...
Si c'est possible pour un concours si tu contactes la MDPH avant : tiers temps ..... car un concours tu t'y inscris pas du jour au lendemain certe c'est difficile mais pas impossible moi pour le BTS je l'ai fais .

Ce n'est pas de la triche : c'est normal
Du temps supplémentaire pour composer :oui.Maintenant pour les oraux:la présence d'un psy expliquant....

Honnêtement ca c'est jamais trop vu pour les concours,que ce sois la territoriale ou l'état.

Maintenant justement le piège de l'oral il est là:montrer au jury qu'on sait surmonter le handicap et ne pas se complaire dans un espace de marasme plaintif tout en étant hônnete.Et quelque part c'est une bonne chose d'avoir passer des entretiens pour les recrutements contractuels car les jurys posent les mêmes questions que pour les externes...

Je sais a peu près le genre de questions pièges qui me déstabilise justement c'est autour du handicap:bien que la question soit ouverte, j'ai pas suffisament de recul pour trouver un angle d'approche suffisament précis mais pas "triste"....

Tient y'en a d'ailleurs un à la trésorerie de Paris,il a vraiment appuyé là ou ca fait mal et a chercher à me tester:j'ai litteralement réagis en le prennant comme agression et plus tard j'ai su que c'était juste un moyen de me tester....(je donne pas plus de détails,pas envie ensuite d'avoir des soucis juridiques)...

Je m'obstinne pas sur un échec:je m'obstinne surtout sur la manière dont je me suis vendu face à certaines questions délicates qui sont très variables....

C'est là ou j'ai le plus de mal:vendre ma propre image.Euh ouais bon principe mais bon ma propre image,la perception que j'en ai,elle change souvent! Je risque pas de me faire un truc rigide....

J'ai une infinité de possibilités mais une seule chance...

Re: Comment parler du SA aux contacts professionnels

Posté : 01 août 2012, 10:18
par nana
  • - COMPENSER
Compenser veut dire *Equilibrer un effet par un autre; neutraliser un inconvénient par un avantage.

Pouvez vous donner un exemple où vous avez compensé dans une situation donnée?

Ce, pour visualiser comment dans sa vie, on peut être amené à compenser.

Nana

NB: *définition du Petit Larousse Illustré 2004.

Re: Comment parler du SA aux contacts professionnels

Posté : 02 août 2012, 21:28
par nana
Nouvelle a écrit :
nana a écrit : Pouvez vous donner un exemple où vous avez compensé dans une situation donnée?
1er exemple : exprimer son désappointement car une nouvelle ne me convient pas = cela sera considéré, jugé comme du stress, de la panique et inadéquat...
Conséquence : j'apprends à ne rien exprimer et si ça ne me convient pas je réfléchis pour trouver la meilleure façon de l'exprimer même si après c'est trop tard et si par malheur je m'exprime quand même je me vois immédiatement dans l'obligation de me justifier et m'expliquer pour qu'on comprenne ma réaction....
C'est intéressant, Nouvelle.

Je reviens au sujet qui est compenser c'est-à-dire équilibrer un effet par un autre, neutraliser un inconvénient par un avantage.

Dans le 1er cas que tu cites: exprimer son désappointement ou se retenir?
Il faudrait un contexte car vu ainsi , en général, je ne vois pas en quoi exprimer son désappointement serait déséquilibrant.

Cela me rappelle autre chose:
Dire de suite ce qui nous passe par la tête suite à ce qu'on a vu, un échange qu'on a, bref, suite à une stimulation extérieure.
Dans 9 cas sur 10, ce type de réaction impulsive que j'ai est inappropriée à dire donc j'ai appris à me retenir.
Mais ce que je décris là, n'a pas de rapport avec compenser. C'est plutôt en rapport avec l'expression française : "Il faut tourner sa langue 7 fois dans sa bouche avant de parler".

Nana

Re: Comment parler du SA aux contacts professionnels

Posté : 10 août 2012, 13:58
par nana
Je réfléchis avant de réagir/de répondre, Nouvelle.

Bonne fin de semaine : - D

Nana

Re: Comment parler du SA aux contacts professionnels

Posté : 12 août 2012, 10:53
par Bruno Jean
Bonjour à toutes et à tous,

Je soumets ceci à votre réflexion que j'espère critique : Pourquoi feriez-vous ce métier ?

A+
BJ

Re: Comment parler du SA aux contacts professionnels

Posté : 15 oct. 2012, 10:23
par nana
Nouvelle a écrit :C'est une grande fatalité que de parler aux contacts professionnels du SA, car c'est une pression extraordinaire. Les contacts professionnels étant informés, ils voient tous et relèvent le moindre de mes mots, gestes qui ne sont peut-être pas conforme à leurs habitudes. C'est une grande souffrance car je vois qu'ils voient. Je vois que je ne fonctionne pas selon leur mode à eux.


Nana: -Grâce à la discussion que nous avons eu dans un autre post lequel est complémentaire,
savoir que cette situation n'est pas le destin pour une personne SA. Voir le fil de discussion qui commence ici,
http://www.satedi.net/forum/viewtopic.p ... 29#p108687

Fatalité -> Non en général /Oui, si vous vous avez mis en avant votre SA lorsque vous vous êtes présentés plutôt que la personne particulière que vous êtes.

Pression-> Oui. Quand on y pense, la pression vient souvent de soi d'abord. (On est mal ou pas à l'aise + on ne sait pas l'expliquer-> l'autre perçoit ce signal négatif et il inscrit ses actes à l'intérieur de cette "faille" qui vous constitue. Quand on cesse d'interroger qui est le responsable on voit que le mécanisme qui génère cela est l'imitation ).

Informés-> Non. Dire qu'on a le SA ne signifie pas informer. Ni sur soi ni sur le SA. / OUI, quand la personne a déjà dans la tête des exemples quotidiens de situations où elle et une personne S.A s'ajustent pour faire quelque chose, discuter de quelque chose etc.
  • Nouvelle tu as dis:
  • Pour moi c'est comme être dans un champ qui vient d'être labourer, je fais de gigantesques efforts pour ne pas tomber et me salir, je m'enfonce, je me relève, je ne sais jamais ce qui va arriver d'un pas à l'autre. C'est éprouvant, physiquement et moralement. Et quand moralement je flanche c'est encore pire, il faut que je me justifie énormément. J'en peux plus. Je ne peux pas fonctionner comme eux - je n'y arrive pas. Mon cerveau est fatigué. C'est comme-ci je suis en période d'examens de fin d'études depuis des mois. C'est trop de pression.
Nana: - J'ai de l'empathie pour toi, Nouvelle. Le degré de souffrance que tu as vécu est explicite dans cette mise en images que tu fais.
: - (
Ici, tu prends le temps d'expliquer bien. C'est utile car nous comprenons mieux ce que tu endures.


L'idée c'est qu'à ton travail, quelque chose, quelqu'un puisse renseigner tes collègues avec la même précision qu'ici, avec la même patience, avec la même motivation et le faire en situation.

.../...

Re: Comment parler du SA aux contacts professionnels

Posté : 15 oct. 2012, 10:40
par nana
_________________
(suite)
_________________
  • Quand on souffre on condamne celui par qui la souffrance est véhiculée, nous arrive.

Mais dans ce cas, condamner quelqu'un qui ne sait pas (ne comprend pas en quoi être une personne Asperger implique un ajustement dans la perception) est vain, stérile. C'est d'être informée dont a besoin cette personne par qui la souffrance arrive.

D'être informée = lui fournir des données sur un ton neutre, auxquelles elle puisse se relier dans son vécu.
Peuvent l'informer une personne, un évènement qui présente la personne Asperger non pas comme étant définie par un syndrome mais comme étant animée d'une vie propre.

  • Nouvelle tu as dis:
-
  • *[Pourquoi, n'accepte-t-on pas tout simplement que les gens soient un peu différents dans leur expression ?] Je ne fais rien de répréhensible, je suis polie, honnête, je travail beaucoup et fort. Je ne comprends pas, je ne sais pas ce que les gens veulent. Quelqu'un qui travail bien ou quelqu'un qui parle tout le temps ?
Nana: - * [Ici], tu as décris ce que c'est qu'être tolérant. La tolérance est une qualité morale qui se fait rare ET qui se conquière. En attendant, ne pas se laisser abattre: réagir pour son compte et rappeler à cette personne ce qui manque dans votre relation.
Rappeler qu'être différent n'égale pas être anormal. Qu'une personne que l'on a cru être anormale accomplit les choses normalement quand on lui parle avec égard, quand on s'explique (sans la juger) clairement sur ce qui est attendu d'elle, quand on lui pose des questions pour comprendre pourquoi elle opère d'une autre manière (quand soi même on ne comprend pas), etc.


.../...

Re: Comment parler du SA aux contacts professionnels

Posté : 15 oct. 2012, 11:25
par nana
__________
suite 2 et fin
__________
  • Nouvelle tu as dit:
  • - je ne sais pas ce que les gens veulent. Quelqu'un qui travail bien ou quelqu'un qui parle tout le temps ?
Nana: - Pour savoir quoi exactement, il vaut mieux toujours leur demander : - )
Si le travail que tu accompli est objectivement bien fait (que toi & eux peuvent le constater) mais qu'ils te paralysent dans leur manière de te parler, d'agir etc.
  • J'émets 2 hypothèses comme explication:
1. Au travail, il est demandé à l'employé a) un savoir-faire + b) un savoir-être.
(A quoi j'ajoute qu'il doit être demandé autant à l'employeur)
Conséquence: A défaut d'être informés sur ta manière d'interagir ils attendent de toi ce savoir-être qui ne vient pas spontanément.

2. Extérieurement, ils te voient comme étant identique à eux (=pas comme ayant une perception & exécution spécifique et différente d'eux) donc ils se comportent avec toi comme si tu étais l'un des leur mais avec des défaillances. En clair, la confusion dans le jugement engendre cette distorsion que tu vis au travail. ( L'employeur, le collègue se dit Elle est comme moi mais elle n'agit pas comme moi, elle ne comprends pas au quart de tour, elle ne se coordonne pas etc. Que de défauts de sa part! Alors, une opinion négative à tendance à se dégager de toi).
  • Nouvelle, tu as dit:
  • - Il fût un temps où on m'acceptait tout simplement et c'était tout simple. C'est bien fini ce temps-là.
Quand était ce, Nouvelle? (si ma question n'est pas indiscrète?)
  • - Je pense qu'on peut nous accepter si les gens "normaux" oublient qu'ils sont "normaux" justement. En attendant il faut lutter et résister.
Oui, 100% d'accord avec ce que tu dis.
Je dirais même: on peut s'accepter l'un l'autre dès qu'on voit que l'autre est une personne aussi; -)


__________________________
PRECISION sur MA POSITION & Conclusion:

Le fait que j'explique et semble parler en faveur de ton employeur, de tes collègues ne signifie pas que je pense qu'ils ont la force, la raison, ou le droit avec eux contre toi. Ni que tu doives, seule, faire des efforts et toujours plus... jusqu'à craquer.

Je me contente de rendre explicite & disponible, un savoir commun, une expérience personnelle, sur le monde du travail et les relations humaines.
En rendant ainsi certaines choses apparentes, j'espère susciter soit une réflexion qui permette d'apprendre soit de suggérer qu'une vision alternative des choses est envisageable.
En effet,
1. une relation, une situation a d'autres points de vue que celui qui la perçoit et juge en fonction.
2. une relation, une situation changent en fonction de la pertinence des informations/ des données que l'on capte à leur propos.

=> Chaque fois que quelque chose qui arrive dans ta vie, la notre, peut être plus clairement compris, c'est tout " bénéf " pour soi.

Donc, comprends, Nouvelle, que je ne justifie pas leur position ni agissement contre toi pour t'inciter à faire toujours plus et à t'épuiser pendant qu'eux resteraient passifs, à recevoir.

Il faut être 2 (actifs) dans une relation. En outre,
=> dans une relation: un effort d'ajustement doit de se faire en permanence pour s'entendre. Et cet effort doit être partagé.

Nana.

Re: Comment parler du SA aux contacts professionnels

Posté : 16 oct. 2012, 13:07
par Inconnu992
J'ai eut hier une réunion avec la psy de la banque de france.

D'abord nous nous sommes entretenue individuellement.J'ai donc brièvement raconté mon parcours(elle a souhaité avoir un condensé donc j'ai parlé depuis ma naissance + expériences pros).Elle a été sensibilisé brièvement au SA.Honnêtement je vais être franc,dans ce cas,on se fiche eperdument du focntionnement général particulier de la personne.L'enjeu de l'entretien c'était de pouvoir identifier après en collectif les situations qui pourrait se poser dans le travail.

Et c'est notre, double peine dans le monde du travail:faire face à un parfait indécis plus devoir rentrer dans le cadre de l'emploi.L'employeur n'est pas là pour identifier votre personnalité propre,il veut savoir si y'a incomptabilité ou comptabilité sur l'emploi,les aménagements à faire et compétences(évolution d'aptitudes de départ applicables au travail)

On a échangé justement sur le problème du SA face à une diversité de situations(cqf témoigange sur déescaa"dans la peau d'un asperger,16 novembre 2011,halles carpenter,paris").

Après précisions sur ce qui peut me gêner:interpretation de changements(évènements contingents,imprévus).

Après je suis aller déjeuner à l'extérieur avec des collègues.

J'ai repris ensuite mon travail.A 1500 réunion de groupe.Bon je vais être direct:mes chefs n'ont pas à se plaindre:bonne intégration,maîtrise rapide du poste,bon relationnel avec l'équipe.Ca c'est fait en amont de l'intervention de mon médeçin du travail.

L'équipe à bien noter l'intérêt d'une formation progressive et graduel notament pour les visites des entreprises et les contacts avec les exeperts comptables,ect...

Après être analyste financier à la banque de france,il faut analyser à fond,y'a pas trop de pression de l'effiscience contrairement en entreprise ou en cabinet.Et justement vu que la banque de france est agréé pour refinancer les banques,les entreprises,et assurer la cotation,bah faut passer le temps qu'il faut.or ca colle avec mon point fort:le sens de l'analyse et des détails.C'est une aptitude qui colle bien dans mon cas.Et mon analyse me sert aussi a éviter que des changements viennent me perturber et empêcher mon travail de se faire.

Donc mon expérience montre quoi:

-bah un aspie ca peut faire ses preuves si on lui donne sa chance

-quand on quitte le cadre théorique idéal pour parler pragmatiquement,ca marche.