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Re: Bruno Jean

Posté : 12 août 2012, 08:57
par Nouvelle
Pour moi les gens qui sont "classifiés" dans le DSMV sont des êtres humains avant tout : Vulnérable. Je suis vulnérable et je ne peux pas le nier, les problèmes de communication, de relations sociales, je les vis tous les jours avec toutes les angoisses qui vont avec. Des fois j'aimerai un médicament qui fasse dormir mon cerveau ou pouvoir rester chez moi toujours et voir des gens qui m'aiment seulement quand j'en ai envie. Mais ça fonctionne pas comme ça.
Je trouve triste de devoir donner des "étiquettes" aux êtres humains, c'est comme une classification d'espèces. Alors qu'on est tous sur la même terre et souvent les NT ferait bien de considérer aussi leur attitude, leur comportement et aussi leur souffrance avec un peu plus de lucidité.

Re: Bruno Jean

Posté : 12 août 2012, 10:44
par Bruno Jean
Tout est dit dans votre signature, Nouvelle.

Je vais maintenant lire votre message de ce matin dans la discu "Comment parler du SA aux contacts professionnels".
Mais de suite je vous dis que, pour moi, la question serait plutôt : "Pourquoi parler du SA aux contacts professionnels ?"
Et ma réflexion/réponse est : inutile car le SA, ce n'est pas moi.

A+

Re: Bruno Jean

Posté : 12 août 2012, 17:50
par Bruno Jean
Nouvelle a écrit :
Bruno Jean a écrit :"Pourquoi parler du SA aux contacts professionnels ?"
A cause des difficultés de communications, compréhension sociale et donc relationnelle et des malentendus qui arrive et des échecs qui y surviennent.
Le dire peut éviter les échecs et donc permettre de garder l'emploi.
Quelles sont précisément vos difficultés de communication, de compréhension verbale et donc relationnelle ?
Si vous en avez déjà parlé ailleurs sur ce forum, dites-moi où svp et je vous lirai, inutile de répéter ici.
Bruno Jean a écrit :Et ma réflexion/réponse est : inutile car le SA, ce n'est pas moi.

C'est votre réflexion.
Oui bien sûr.
La mienne c'est : Je suis comme ça, je suis née avec ce syndrome - c'est une lutte quotidienne inutile de le nier, mon entourage doit faire un petit effort pour me comprendre (aussi).
Comment et contre quoi précisément luttez-vous quotidiennement ?
Là encore, si vous en avez parlé ailleurs sur ce forum, dites-moi où svp et je vous lirai

A+

Re: Bruno Jean

Posté : 13 août 2012, 23:23
par Sirion
Bienvenue Bruno Jean,

Je suis sensible à ton témoignage vu que mon enfant de 4 ans risque d'être diagnostiqué psychotique aussi.

"avec pronostic certain d'évolution vers la schizophrénie"
Je trouve cela affligeant d'avoir été si jeune catalogué et même enfermé dans une évolution qu'il était imposible d'anticiper. Comment cela s'est passé avec tes parents ? Ils s'attachaient a ces diagnostiques successifs ou les reniaient ils en bloc ? Comment ont ils vécu tous cela ?

Re: Bruno Jean

Posté : 14 août 2012, 22:01
par Bruno Jean
Sirion a écrit :Bienvenue Bruno Jean,

Je suis sensible à ton témoignage vu que mon enfant de 4 ans risque d'être diagnostiqué psychotique aussi.

"avec pronostic certain d'évolution vers la schizophrénie"
Je trouve cela affligeant d'avoir été si jeune catalogué et même enfermé dans une évolution qu'il était imposible d'anticiper.

Ne vous en faites pas, j'ai survécu et bien vécu jusqu'à présent !
:lol:

Comment cela s'est passé avec tes parents ?

Mon père et ma mère étaient des maniaques de la propreté et du ménage !
Ils ont eu du mal à ravoir le sol et certains vêtements qui se trouvaient dans le placard.
Eh oui, le sang, si c'est pas dilué de suite, ça tache très profondément.
Je m'en suis souvenu quand par la suite, m'étant de nombreuses fois blessé (j'ai été bûcheron et berger dans d'autres vies) et nos 4 plus jeunes enfants étant nés à la maison, j'ai eu à faire ce travail de nettoyage par moi-même.


Ils s'attachaient a ces diagnostiques successifs ou les reniaient ils en bloc ?

Ils en avaient rien à f****e des "diagnostics".
Si diagnostics il y a eu, c'est uniquement pour tenter de faire baisser la pression sociale.
Mais c'est moi qui ai payé de ma personne pour que l'entourage soit rassuré et ait bonne conscience.
Et mes parents savaient que je ferai ça.
Je me souviens qu'ils m'ont beaucoup accompagné à cette période...


Comment ont ils vécu tous cela ?

Avec amour pour tous leurs enfants, dont moi et jusqu'à leur dernier souffle.
Mon père - beau-père en fait mais je ne l'ai jamais aimé autrement qu'en tant que mon père - est parti définitivement le 9 septembre 2010 après m'avoir serré dans ses bras.
Il est décédé le 15 septembre 2010, seul comme il l'avait souhaité.
Comme convenu entre eux 20 ans auparavant et devant moi comme seul et unique témoin, ma mère a commencé à le suivre,
Mais elle n'avait aucune pathologie qui aurait engagé son pronostic vital à court terme, bien au contraire.
J'ai donc protégé ma mère à notre domicile pendant près d'un an des tentatives des médecins et de certains membres de l'entourage de la maintenir en vie "de force" alors qu'elle n'avait d'autre alternative que de cesser de s'alimenter et de boire pour partir tranquillement et sans souffrances (ça j'y ai veillé) rejoindre celles et ceux qu'elle a aimés et qui sont partis avant elle : mon géniteur ("l'homme de sa vie") décédé en 65, leur premier fils/mon frère né et décédé en 60 à l'âge d'un mois, mon père, une de mes 2 demies-soeurs aînées et...mon second fils, son 2è petit-fils, lui aussi décédé à l'âge de 1 mois .
Elle m'a lâché la main, les yeux dans mes yeux et en expirant tranquillement le 6 janvier 2012 vers midi.
Je suis heureux qu'ils m'aient chacun fait confiance pour les accompagner à mon tour.
Ils ne me manquent pas... car je pleure gaiement en silence quand je ressens qu'ils seront toujours là, en moi.

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Re: Bruno Jean

Posté : 05 sept. 2012, 13:57
par fanfan94
Bonjour Bruno,

Je ne suis pas étonné par tes propos, pour avoir bossé comme ISPdans les HP depuis 1980, il y avait beaucoup à cette époque de patient étiqueté psychotiques, car l'Autisme à cette époque était encore a ses premiers balbutiements et je reste persuadé qu'il y encore tellement d'adultes qui n'ont pas pu être diagnostiqué faute de moyens et de connaissances, j'espére que les mentalités vont évoluer, il est grand temps... de Leur laisser de leur place....