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(Suite )
Merci, Samoju, pour m'avoir permis de regarder le reportage sur les sourds.
Il m'est venu à l'esprit
- une
comparaison qui a été souvent faite
entre la condition des sourds et leur évolution sociétale et les autistes.
Sur le plan de l'activisme aussi, des pionniers autistes ont ouvert des forums pour autistes et se sont inspirés des combats et du *succès des sourds ou des aveugles.
*(=acceptation dans l'aménagement de la société)
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l'incroyable diktat que constitue dans nos sociétés normatives l'obligation d'être un super-homme ou une super-femme quand on a un handicap afin d'être éduqué à intégrer la société des non-aveugles, non-sourds, non-autistes.
On finirait presque par trouver normal qu'une situation de handicap signifie une immense astreinte sur l'organisme et l'esprit de celui qui devrait le surmonter.
Car en résumé, même si éducation ou encadrement il faut, être forçat est-ce vraiment nécessaire? être assujetti à 1 norme exogène, unique, est-ce la seule issue?
Dit autrement, que deviennent ceux qui ne peuvent investir métaboliquement, intellectuellement ou financièrement autant d'effort,de discipline ou de deniers? Quelle perception ont ils alors d'eux-même dans la société? [Voir le NB]
Je ne dis pas qu'il faut renoncer à éduquer, à encadrer , c'est un fondement de la société.
Je dis qu'il ne faut pas en faire une idéologie tout au long de la vie et forcer des gens jusqu'à la limite de leurs ressources.
Je dis qu'il serait temps également de prendre en compte la personne dans sa singularité et de rendre "le bonheur" atteignable selon chacun, de réfléchir et de mettre en place d'autres modèles fonctionnels tout autant valorisants, bref, d' apprendre de l'autre et de rendre concret l'accès à l'épanouissement.
***quand je prends la mesure de ce qu'il en coûte pour être bien dans sa peau, je me demande pourquoi perdre des forces ou ses atouts au nom d'un modèle inadapté et restrictif? ****
Bref, je me suis demandé en regardant le passage sur l'apprentissage de la langue "existe t-il des poètes sourds?"
Un monde ou une langue dans lesquels on ne peut créer (y compris quand on a un handicap) n'est pas un univers qui favorise la vie, un 'épanouissement. Et crééer n'a rien d'un acte extraordinaire ou digne d'une élite!
-> Si la réponse est non alors c'est triste.
- Enfin, je me dis que sourd, autiste ou aucun des 2, le risque dans nos sociétés de ne pas être orienté et encouragé selon son potentiel et sa sensibilité (dispositions) opère comme un carcan sur tous quand ça ne devient pas au fil des ans une cocotte minute sous pression.
En attendant que l'on pense de manière plus flexible et plus humaine, les personnes sourdes, les personnes avec handicap et toutes celles qui voient avec leurs yeux et qui aident en fonction forcent mon respect: elles ont du mérite!
Ce qui ne m'empêche pas d'avoir de la compassion
Nana
NB:
Pourquoi est-ce que je parle ainsi? (contexte)
Je suis redevable à mon ami Jean-Claude qui est asperger et qui lutte pour vivre contre l'idéologie ambiante du tout-éducatif, du tout-pensée unique. Car lui, refuse ce diktat sociétal qui ne convient pas à sa situation. Par conséquent, il est une voix parmi des milliers comme lui qui cherche une alternative viable et qui ne sont pas entendus.
J'ai de la compassion pour toutes les personnes qui en arrivent à se suicider.
-> A jean-Claude de m'avoir parlé du cas de plusieurs de ses amis aspergers qui se sont laissés mourir chez eux parce qu'ils n'ont pas pu vivre comme tout le monde dans un appartement, eux non plus.
-> A la Soirée Espace où avec J.C nous avons traité le thème de vivre bien en société avec ses faiblesses . J'ai alors compris que certaines personnes vivent avec un handicap ET que toute personne non handicapée peut à un moment dans sa vie se retrouver en situation de handicap. De la qualité d'écoute, d'aide, de collaboration, de respect dépend le retour à la vie et à la société de toutes ses personnes en souffrance, déstabilisées, fragilisées. A tous mes proches (j'inclus 1 ami) qui sont passés à l'acte, sur les 5, 1 (mon nouvel ami qui heureusement pour nous peut encore me lire) je pense à eux.
>> Je ne suis pas résignée, je vois avec mes yeux, je témoigne.