- Hourra! Ce que j'attendais arrive enfin!
Nous avons fait une activité pour ressentir la présence des autres.
Et c'est le début d'une série d'activités dans ce genre...
DESCRIPTION:
Mouvements individuels du haut du corps associés à 1 son.
Il y a un modèle-guide: tous reproduisent.
Quoi comme mouvement? Se représenter une machine qui travaille à la chaîne. Faire 1 ou 2 mouvements simples mais réguliers, en variant progressivement le tempo.
Puis mouvements coordonnés avec 1 partenaire. A chacun son mouvement: faut se coordonner dans le même espace (=en étant rapprochés et face à face).
Observer le mouvement répétitif de la personne-modèle, s'approcher puis imbriquer son mouvement dans le sien, une 3ème personne arrive et imbrique son mouvement dans l'ensemble, une 4ème arrive etc.
L'exercice pour ressentir la présence des autres autour de soi (malgré les yeux fermés et l’ouïe saturée) est long à décrire, je passe. Mais c'est génial.
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Imaginez si je m'étais laissée détournée par
-les moments d'incertitude, mes craintes, mes doutes, les jours où mon énergie était basse,
-ces instants de raccordement, de flottement avec certaines des personnes sur place, voire par
le sentiment de ne pas comprendre,
-la difficulté à répéter, à mémoriser mes réparties (c'est un niveau + ardu que de mémoriser son texte), à se produire devant un public.
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le désagréable effort à produire quand j'ai dû corriger totalement la manière dont je jouais; ce, en direct, devant tous mes camarades et la veille de la représentation. (Je me souviens avoir quitté les lieux en éprouvant un profond sentiment de tristesse et un fort besoin d'être seule, tant je m'étais fait violence pour ne pas penser et pour exécuter les directives prescrites. Malgré le résultat abouti qui m'a impressionnée j'ai été après, vidée intérieurement -en souffrance car prise par surprise).
Bref, si j'avais cédé à cette envie logique de déserter les lieux, de renoncer à ce projet de faire du théâtre. Si j'étais revenue à des habitudes plus prévisibles, lisses, prometteuses de tranquillité pour moi , je n'aurais pas connu
ce moment où ce que je voulais vivre arrive.
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Je pense à toi, copain qui tente de rencontrer des gens en dehors de cet espace de vie habituel et stérile socialement, ultra prévisible qui avait été décidé pour toi par d'autres.
Toi, qui a émis l'envie d'en sortir, de socialiser dans un lieu
que tu as choisi.
Toi, pour qui, ce que tu vis même dans ce nouvel endroit ne répond pas, pour l'instant, à ce que tu attends.
Je pense à ces situations sociales DIFFICILES à VIVRE pour soi alors qu'on a voulu être là!
Je me dis, que pour être content avec ça, il faut
patienter dans son corps.
Y retourner alors qu'on en a pas vraiment envie. Un jour, puis un autre.
Ce moment, qu'on s'attendait à vivre dès le début de l'expérience nouvelle vient après. Faut être présent pour capter cet instant. L'instant où une personne, une situation, une expérience, une activité vécue sera exactement pour toi.
Bref, se donner du temps dans cette activité que l'on a choisi.
Y aller,
à son rythme si cela nous permet de souffler, mais continuer de faire l'effort d'être présent. Ce, pour un temps.
Accroche-toi, copain. Ce que tu as voulu est ton choix. Tiens le cap, donne-toi plusieurs essais, à ton rythme. C'est important de ne pas renoncer trop vite. De donner du temps à cette nouvelle expérience.
Obtenir du plaisir ou de la satisfaction immédiatement après avoir vécu une situation nouvelle c'est finalement assez rare. Faut bien souvent pratiquer, fréquenter les lieux un certain temps pour que quelque chose qui nous corresponde se mette en place...
Ce message s'adresse à toi, copain, à ta situation particulière en ce moment.
Ce n'est pas une généralité à propos de socialiser.
Je nous associe dans les expériences distinctes que nous vivons, moi avec le théâtre et toi avec ton nouveau lieu de fréquentation-rencontre. J'associe nos expériences car nous échangeons à ce sujet, car nous connaissons des limites dans ce que nous vivons. Et
ces limites heurtent. Mais cette chose que nous faisons chacun de notre côté, c'est UN CHOIX. C'est si important!
- Je pense à toutes ces choses que des millions de gens font par défaut et non pas parce qu'elles ont choisi intérieurement de faire.
Ce choix nous fait continuer un peu. Et voir, un jour du changement favorable dans ce que NOUS FAISONS avec d'autres...
(Moi, ça a pris 8 mois après avoir commencé + 3 mois avant pour me décider de m'inscrire et d'essayer .)
Nana