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Re: Manu II, le retour

Posté : 09 avr. 2016, 22:53
par Volodia
Merci pour votre réponse si argumentée.

Je trouve que, pour une personne dyslexique vous vous exprimez très bien, et contrairement à vos scrupules, il me semble que si vous écriviez un livre beaucoup de lecteurs y trouveraient un intérêt.

C'est vrai, et vous me le faites comprendre avec beaucoup de tact, qu'il n'est pas bon de pratiquer la stigmatisation de groupe:
elle transparaît à travers mes propos concernant les hôpitaux, et celà est dû à mon histoire personnelle non totalement encore digérée à ce jour.

Me dire que je ne suis que la quatrième personne à vous envoyer un retour affecté me surprend et me navre car je perçois tant de choses dans vos propos. Je ne saurais dire si je les lis réellement, si je les lis entre les lignes, ou dans les silences un peu lourds.

La perception que j'ai de vous ce sont des cris dans une bulle de silence, des sons qui s'entrechoquent et qui rebondissent vers nulle part, en désordre, indéfiniment sans atteindre leur objectif, sans trouver une oreille. Pourtant ce sont des cris de douleur, des cris, je ne sais trop s'il sont poussés par l'adulte ou par l'enfant, peut-être un peu des deux, mais des appels dans un épais brouillard qui se referme comme inexorablement.

Excusez cette envolée lyrique, mais j'ai coutume d'essayer de communiquer au plus juste de ce que je perçois, même si les moyens que j'utilise sont parfois peu académiques.

Le fait que vous vous soyiez cassé le dos tout seul m'inquiète, d'autant qu'il me semble que le dos soit chargé en symbolisme ("en avoir plein le dos", "porter le monde sur ses épaules", "endosser une responsabilité").
Je n'ai pas de réponse, j'aimerais vous aider mais me sens impuissante, tellement j'ai l'impression qu'il s'agit pour vous d'un combat interne, duquel, si vous ne parvenez pas, par un moyen ou un autre à l'extérioriser, il ne me semble pas que vous puissiez sortir gagnant.

Quoiqu'il en soit, votre atout est bel et bien votre lucidité aigüe, et je voulais vous dire que, si un jour l'idée vous en venait, les paradis artificiels ne seraient en aucun cas une solution.

Là peut-être que je m'égare. Je vous en demande pardon.

Désolée de finir ce message de manière abrupte, ce soir, je n'ai plus rien qui me vient.

Très bonne soirée à vous.

Françoise

Re: Manu II, le retour

Posté : 10 avr. 2016, 12:21
par manu
Volodia a écrit :si vous ne parvenez pas, par un moyen ou un autre à l'extérioriser, il ne me semble pas que vous puissiez sortir gagnant.
C'est p't'être bien pour ça que je cause ici, même seul.
Volodia a écrit :il me semble que le dos soit chargé en symbolisme ("en avoir plein le dos", "porter le monde sur ses épaules", "endosser une responsabilité").
Supporter.

Volodia a écrit :La perception que j'ai de vous ce sont des cris dans une bulle de silence ...
J'ai bien supporté les cris d'un autre bébé derrière des murs en verre et dans un état déplorable, mais je renvoie l'image a votre vécu.

Dans mon histoire la particularité c'est que l'esprit n'avait pas conscience. C'est très particulier les traces des vécu précoces, et l’extériorisation c'est une façon de pétrir l'histoire pour permettre a l'esprit raisonné de s'en saisir. (digestion mentale, passage de la fonction alpha à la fonction béta si on utilise les mots de Bion).

Le corps sais, et comme le corset il enserre, mais l'esprit ignore, alors il impose de supporter.
Mais j'en suis déjà sortis gagnant, j'ai tout ce qu'il faut pour reconstituer, même si jamais je pourrais retrouver toute l'ampleur de la détresse vécu, et c'est pas plus mal. Il faut juste prendre conscience de la zone de "douleur" et d'impossibilité.
Volodia a écrit :les paradis artificiels ne seraient en aucun cas une solution
Pas sûr de bien saisir? Des pilules, des substances?
J'ai un sens sur - aiguë de l'importance du corps et de son bon fonctionnement. Je l'ai sans doute développé au berceau. Le franchissement des obstacles a coup de déconstruction de son être c'est pas mon truc, et ça l'a jamais été ...

Je réalise en écrivant ça que de m'être bousillé le dos vas dans le sens inverse de ces propos, mais il faut bien comprendre que je n'avais en aucun cas conscience de me faire du mal. C'était de l'activité physique bonne pour le corps à la base, et la suite n'est pas psychologique, mais viens du fait que mes compétences varient dans le temps. C'est le handicap invisible des traumatisés crâniens, on peut être doué a un moment, pour parler, pour ressentir, pour travailler finement, et un quart d'heure plus tard ne plus avoir les moyens, ni d'échanger correctement, ni de travailler comme il faut, ni de ressentir son propre état. Alors face a une tache commencé on peut débrancher des éléments pour tenter d'arriver au bout sans trop de dégâts.
Donc face a une bétonnière qui vas sécher on passe du travail faisant la santé au bagne de l'obligation dans laquelle on s'est mis, destructrice par ce que l’incompétence en cause est inconcevable, ni pour soi même ni pour les autres. Sans compter qu'inopérant sur le plan du travail j’étais dans une situation ou je payais ainsi une sorte de loyer, un façon de ne pas être un poids mort pour la personne qui m’hébergeait, c'était entendu d'un commun accord.
Vous savez si bulle il y a dans mon cas elle est surtout là, dans le handicap invisible, dans l'incapacité impossible a percevoir, pour les autres et par extension pour soi même. le trauma crânien en est un, et d'une certaine façon l'autisme "léger" ou "haut niveau" ou "fonctionnel socialement" en est un autre. En ça j'adhère à votre image de la bulle, mais ce n'est pas une bataille interne, ou plus, celle là est déjà définitivement gagné, même si c'est tout récent. Le papier qui m'a confirmé toute l'intuition que j'avais sur mon vécu je l'ai lu au début de cette année, a l'époque de la publication sur le site casse tête 22 qui est daté du 31 janvier. Peut être que mes messages datent de plus tôt, ou que j'avais pas encore bien digéré, donc que l'intuition est bonne mais que j'ai évolué depuis ...

j'ai rien a excuser ni a pardonner, juste a remercier, c'est des retours intéressant, très.

Re: Manu II, le retour

Posté : 10 avr. 2016, 14:04
par Volodia
supprimé dsl

Re: Manu II, le retour

Posté : 11 avr. 2016, 09:09
par manu
Et oui, mais pour ça il faut déjà avoir la connaissance des limites, et accepter ces mots qui vous donnent le vertige quant on les dépasse.

Je travail sur une "jauge d'énergie" à l'usage des handicapés invisibles qui permette justement d'apprendre à identifier ces limites.
Identifier ce là où ça "bug" a toujours été ma seule demande auprès des psy, depuis la première séance.
C'est les mots trauma crâniens et le témoignage d'accidentés adultes, connaissant un avant et un après, qui m'ont permis de commencer a comprendre.
Un un cours sur les trauma infantiles et ces effet, recoupant tout ce dont j'avais témoigner qui m'a permis de valider cette thèse, au début de cette année.
Volodia a écrit :J'imagine que ça doit être d'autant plus difficile à vivre pour un homme.
Sûrement pour le volet vie social, encore que personne ne pardonne a une mère l'incapacité au multitâche constant qu'impose des enfants ... sexisme ordinaire ...
Volodia a écrit :Vous pourriez peut-être vous baser sur le caractère temporaire de vos chuttes d'efficacité, puisque travailler semble avoir de l'importance pour vous, afin de fermer cette porte douloureuse de la faillite, peut-être orienter vos recherche vers un travail à distance.
J'ai dix ans de projets derrière moi, certains hyper pertinents, j'ai vue en 2010 aux info un un truc que j'avais envisager en 2005 par exemple ... mais sans avoir conscience de ces limites c'est impossible. Et le contact social dans lequel je ne semble pas mal a l'aise a priori reste un facteur d'épuisement, c'est pas simple.
A distance ou pas la compétition dans un monde ou 10% de la population essaye désespérément de rejoindre le monde de l'emploi est la même.
Et c'est pas un blocage psychologique, c'est ce qui est le plus dur a envisager, y compris pour moi même qui viens d'en avoir la confirmation (que j'attends de valider par un test chez un neuropsychologue qui vas évaluer ces chutes de compétences, j'ai rdv début mai).
Volodia a écrit :Enfin je fais un parallélisme avec mon vécu: je ne prends ni alcool ni aucune drogue, voire je fais bien attention de ne surtout pas fixer longuement des objets (surtout lumineux) afin de ne pas laisser la porte ouverte à mes hallucinations. Tout ça pour garder absolument le contrôle.
Hé oui, inopérence comme vous dites, j'aime bien le mot, fait peur. Maladie ou handicap on doit avoir en commun l'évitement rigoureux de ces zones, synonyme dans nos vécu de maltraitance qui plus est, associé a un mal être inouï.

Mais j'ai pas besoin de conseil mais juste d'être entendu et respecté dans mon histoire, ce que vous avez fait en premier.
Comme toute histoire d'incapacité elle résonne comme un appel a l'aide, je le sais bien et je ne vous le reproche pas, mais comme dans le cas de l'autisme au sens large, ce qui me semble primordiale c'est de reconnaître l'altérité, ce qui est autre et inaccessible au milieu des ressemblances.

C'est l'éternel sujet de l'autisme, celui qui m'a fait l'étudier en détail et sûrement y revenir, celui des altérité qui sont comblé par le reflet de soi même.
C'est drôlement perspicace de préciser le parallélisme avec votre histoire sans en être dupe, un truc de fondu de la précision rationnel qui tiens à distance le délire. Je crois que c'est a la fois un truc qu'on a en commun et qui nous rapproche (qu'on en face partie ou pas) du monde des autistes dit de "haut niveau", sous entendu de fonctionnement.

Re: Manu II, le retour

Posté : 12 avr. 2016, 12:20
par manu
Volodia a écrit :Merci pour toutes ces précisions (...) c'est reposant et agréable.
Nana m'a fait le coup (nana du forum) d’exploser un truc jusqu'au moindre détail jusqu'à effacer toute zone de doute, alors que comprends.
Une amie asperger fraîchement diagnostiqué était aussi rassurée par lla façon que j'ai de tout traiter, qui éloignait les doutes.

... J'en ferrais bien de ce doute sur ce que peut penser l'autre un caractère autistique centrale mais ...
Volodia a écrit :Mais en celà, je pense être différente de vous, car la cause était plus exogène qu'endogène... enfin je crois
Hé bé voilà! L'autisme c'est censé être endogène ...
pour le reste je revoie a ma réponse sur l'autre fil de discussion.
Volodia a écrit :J'ai bien souffert d'un traumatisme cranien lorsque j'avais 16 ans
Décidément le monde des expérience est tout petit. :)
Vous savez que ça explique les brusques changement humeur (sujet de l'autre fil) sans le moindre doute possible?
De ce que j'ai pu en voir les psy (-chiatres, -chologue, toute obédience et tendance confondue) sont absolument incompétent pour distinguer ces troubles là.
Quand j'ai mis sous les yeux de la psy que je voyais depuis 2 ans la preuve que les troubles que je lui exposait depuis le début était connecté au trauma crânien sans que personne ne veuille investiguer dans cette direction, j'ai place un petit c'est important pour les autres ici (dans un cmp/hopital de jours avec plein d'interne) d'identifié ce qui viens de là ... Elle m'en envoyé un cinglant "oui ben merci, on connais nos métier, quant on a des doutes on fait des scanners et on a plus de doute".
P... de B.... de M... ça fait deux ans que je lui prouve que mon scanner n'a servis a rien, qu'un psychiatre plus ouvert m'a expliqué que dans le cas de mon type de trauma diffus ça ne servait a rien, et que mes incompétences identifiés intuitivement recoupent parfaitement celles identifié chez des enfants traumatisé crânien en général et que tout le monde c'en fout, j'arrive avec un dossier ficelé clé en main pour faire une thèse sur la façon dont le handicap invisible l'est aussi en milieux psy, et tout ce qu'elle trouve a me dire, c'est merci on connais notre métier. (sous entendu "le savoir c'est nous, pas toi")
Bref, ça aura été mon dernier rendez-vous, il était le 26 janvier, il était la preuve dont javais besoin pour admettre l'ampleur de l'ignorance du monde "médicale" sur les troubles qui sont les miens.

Bref, les pistes a suivre pour vous sont les suivantes:
_handicap invisible sur wikipédia (bon c'est moi qui l'ai fait, mais c'est les sources utilisé qui sont importante, pas la façon dont je les est reliées entre elles, dont notamment les deux suivantes: )
_ Le témoignage d'un TC C'est le numéro deux cité plus haut, j'ai témoigner sur son site, je crois que vous pourriez en faire autant.
_ l'association handicap invisible. Elle s'adresse aux pro, c'est un médecin légiste qui en est a l'origine. le rapport entre trauma crânien et criminalité est hallucinant, une proportion inimaginable, Dans le lien appelé (la preuve) plus haut on peut même lire qu'il n'existe aucun condamné a mort qui n'ai pas eut un trauma crânien. Vertigineux non?
Mais pendant ce temps là on en fait des troubles psychologiques et non physiologique, de la physiologie cérébrale, qu'il serrait pourtant possible de soigner étant donné la plasticité cérébrale qui est maintenant une donné acquise.
Volodia a écrit :Peut-être que c'est vrai dans le fond
Qu'il sont con en la matière, oui!
Maniaque c'est une observation sur le comportement, c'est pas faux par définition, mais en faire un trouble psy c'est dégoulinant de bêtise crasse, c'est une agglutination d’ignorance, une belle part de la fange dans laquelle ils baignent masqué par jolie petite cerise du mot magique déposé dessus.
J'en fait assez là? par ce que je suis pas au taquet encore :)

Oui maniaque, sans l'ombre d'un doute, en mode survie les tendance extrême de la dépression et son remède complément qu'est le fonctionnement maniaque c'est logique. C'est même possible de finir coincé dans un fonctionnement. Mais la pathologie, lisez moi bien je l'ai lu quant à la perversion, c'est quant dans la palettes des fonctionnement humains possible l'un reste bloqué.
On peux tous être tous par adaptation normal aux réalité, pousser de travers c'est normal si le sol est penché, ça permet de retrouver la verticalité.
La posture adaptative est normales quant elles permettent de faire face a des situation anormales.
La pathologie c'est de ne plus pouvoir fonctionner autrement, de continuer a pousser tordue si le sol est droit, c'est la distance du rapport au réel qui fait qu'on n'est plus apte a l'adaptation justement.
L'autisme adaptatif est celui des camps de concentration, il à été décrit par bettelheim, la bête noir du monde autistique puisqu'ils cherchait nécessairement la cause de l'attitude dans le contexte, sans envisager un dysfonctionnement endogène (je retombe toujours sur mes pattes si j'ai le temps :) )

Volodia a écrit :ce qui fait beaucoup de bien, de revenir au réel
Hé hé, j'avais bien compris, j'utilise la même drogue.
Volodia a écrit :Je trouve celà super réducteur, je préférais nettement la notion d'âme (éternelle) des anciens, mais parfois il faut s'incliner devant les "progrès" de la Science.
Qui a dis que c'était incompatible. Je prétend le contraire, au point que j'ai écris des truc (illisible) dans ce sens.
Volodia a écrit :Peut-être faudrait-il tenir un relevé détaillé de nos états d'être avec une multitude de détail
Peut être qu'avec ce que j'ai mis au dessus ce genre d'idée deviendra obsolète, car sous la pierre du trauma crânien se cache des réponses qu'il deviens inutile d'aller chercher dans chacun des éléments de la vie. Tout influence tout, mais la cause du bug elle est là, pas ailleurs (même si le facteur familiale traité dans l'autre fil de discussion) a pu être un catalyseur.


Voilà Madame,
( J'accepte chèques, carte bleu avec code, virement, même paypal, même en bitcoins, etc ... mais ... heu... dites ... maintenant vous êtes solvable au moins? j'espère pour vous pas pour moi )

Edit : Tiens je venais rigoler de de ma réaction a l’émoticône d'affection, et je vois que toutes vos réponses sont effacées ?!? Je laisse quand même mes réponses tel quel, mais je peux en effacer si besoin. Ici je répondais à la dernière qui n’apparaît plus. J'aurais rien contre une explication ... :?