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Posté : 02 mai 2005, 18:55
par Bernot
Maud a écrit :Peut-on en conclure que l'empathie concerne la réciprocité sociale et la compassion la réciprocité émotionnelle?
Euh... Je n'ai pas encore réfléchi à la question !
Maud a écrit :Pour moi, le malaise dû à un deuil ne concerne pas seulement la réorganisation matérielle mais aussi mentale.
Ça, c'est très TED aussi. En fait, je me suis mal exprimé : il s'agit de la réorganisation de la "bibliothèque mentale" pour l'adapter au nouvel ordre du monde matériel.
Maud a écrit :Je crois que c'est en perdant quelqu'un qu'on prend la mesure de ce qu'il nous apportait, que d'autres ne nous apporteront pas.
Les choses n'ont pas été ainsi lors de la mort de mon grand-père : de son vivant, j'avais déjà qu'il était celui qui m'avvait le plus apporté : il m'avait apporté de tirer profit ne notre fonctionnement mental particulier et commun.

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Les NTs acceptent généralement la perte d'un être cher. Ils sont conscients du fait que cet être cher n'est plus. Ce qu'ils n'acceptent pas, c'est le décalage entre le monde idéal qu'ils imaginent et le monde réel.

Si il y a des NTs sur le forum ayant vécu des deuils proches et/ou difficiles, pourriez-vous confirmer ou infirmer mes propos ?

Merci !!

Gabriel.

Posté : 02 mai 2005, 18:59
par Bernot
Maud a écrit :Peut-on en conclure que l'empathie concerne la réciprocité sociale et la compassion la réciprocité émotionnelle?
L'empathie me semble être la réciprocité socio-émotionnelle et la compassion me semble être le partage de la souffrance (par étymologie directe).

Gabriel.

Posté : 03 mai 2005, 13:19
par Slim
Il y a un livre intitulé L'empathie paru chez Odile Jacob le 8 octobre 2004. Quelqu'un du forum l'a-t-il lu ?

Posté : 03 mai 2005, 19:22
par Viivi
Bernot a écrit : Les NTs acceptent généralement la perte d'un être cher. Ils sont conscients du fait que cet être cher n'est plus. Ce qu'ils n'acceptent pas, c'est le décalage entre le monde idéal qu'ils imaginent et le monde réel.

Si il y a des NTs sur le forum ayant vécu des deuils proches et/ou difficiles, pourriez-vous confirmer ou infirmer mes propos ?

Merci !!

Gabriel.
Bonsoir,

je pense qu'accepter n'est pas le terme exact, parce que ce n'est pas volontaire.
On compose avec le fait parce qu'on n'a pas le choix, on se résigne plutôt qu'on n'accepte (enfin je parle pour moi)
Sinon, en ce qui me concerne, ton analyse est exacte, ce que l'on regrette, outre la perte de l'individu et ce sentiment d'amputation, c'est bien d'avoir eté privé de cette vie "imaginaire", que les choses n'aillent pas dans le sens que l'on aurait souhaité.
Je dois dire que nous, NT, sommes capables de nous causer des souffrances morales terribles justement en nous projetant des choses totalement dramatiques, au point de nous en rendre physiquement malades et cela uniquement par la pensée :oops:
Mais l'inverse est vrai aussi, on peut être dans une situation matérielle et environnementale terrible et pourtant se sentir heureux grâce à des projections positives. :lol:

Posté : 03 mai 2005, 23:37
par Stef
"Alex a écrit:
Est-ce que c'est un trait commun à tout les autiste sans exception ?
Stéf et Bernot vous disiez dans une autre discution ne pas avoir été triste quand des personnes très proches de vous son mortes. Mais est-ce qu'il vous arrive d'être triste en repensant à ces personnes ?"
Il ne s'agit plus ici d'empathie, mais d'émotion individuelle : comment peut-on ressentir les émotions d'un individu mort ?
Pour répondre à votre question : Non.
Mon grand père était très important beaucoup pour moi de son vivant. C'est un fait.
Mon grand père est mort. C'est un fait.
Les choses sont ainsi, ce sont des fait.
En fait, la tristesse d'un NT lors d'un deuil vient de sa capacité à imaginer ce que serait le monde si la personne décédée était toujours vivante. La tristesse du NT vient du décalage qui existe entre le monde qu'elle imagine avec l'individu toujours vivant et la réalité où l'individu est décédé.
Lorsqu'on est pas capable d'imaginer un autre monde que celui préexistant à la pensée, la comparaison n'est pas possible et la tristesse résultant de ce décalage ne l'est pas non plus.
Gabriel.
Je suis tout a fait en adéquation avec Bernot sur cette 'analyse' :boire2: .
Je rappelle toutefois qu'absence d'empathie n'est pas synonyme d'absence d'émotion au sens large, et contextuel :wink: , du terme.
Je vous renvoie à cet égard sur un sujet dans lequel moi et Bernot sommes intervenus au sujet de nos grands parents:
http://forum.satedi.org/viewtopic.php?t=243
Mais les mécanismes mentaux de la compassion ne sont pas nécessairement les mêmes que l'empathie. L'empathie a pour base les mécanismes mentaux que j'ai expliqués plus haut.
La compassion peut passer par des voies purement pragmatiques. Par exemple, on tue 1000 souris par jour dans mon bâtiment. Ma collègue de bureau n'est pas très douée pour tuer ses souris sans les faire souffrir. Bien que mes seules fonctions soit ici celles d'un informaticien, je préfère tuer moi-même ses souris, plutôt que les voir souffrir (je n'utilise pas les mêmes techniques qu'elle).
Je puis vous garantir que la "communication non verbale" des souris est différente de celle des humains !!!
En supputant la véracité des hypothèses de base et définitions de Bernot -????- alors en effet je présente une absence d'empathie mais peux témoigner une forme de compassion.
Au delà de mon SA, j'ai de toute façon une personnalité très 'aidante' envers autrui, et ce quelque soit la voie et les modalités par lesquelles cela s'exprime. Je reste consciente du sens spécifique et de la façon particuliere que cela a pour moi...

Posté : 04 mai 2005, 02:44
par Alex
Merci Stéf la discution en question est très appropriée.

Et ça correspond assez à ma façon de dealer avec la mort. J'y ai repensé en ajoutant toutes les personnes que j'ai connues et qui sont mortes. Parce que tout près de moi dans ma famille j'ai juste 3 personnes qui sont morte.

Un premier grand-père quand j'avais 6 ans, je n'ai pas pleuré mais j'étais très jeune alors je croyais que c'était une question d'age.

Ensuite ma grand-mère mais comme elle a été très malade avant de mourrir j'ai cru que c'était le soulagement de la voir délivrée de la maladie qui fesait que je n'avait pas envi de pleurer. Je me suis sentie «bizare» par contre à sa mort, j'ai ressenti très fort le désir de m'habiller en blanc pour son enterrement et j'ai eu la chance que mon père soit assez ouvert d'esprit pour accepter.

Et le père biologique de ma mère mais lui je ne l'aimais pas, c'était un vieil ivrogne tordu qui me demandait toujours de lui trouver des petites copines à moi, qu'il ne leur ferait pas mal. :evil:

Mais même en regardant vraiment parmi tout les gens que je connais qui sont mort, je n'ai jamais pleuré. Même quand un ami dans la trentaine est mort en tombant de son balcon du troisième étage parce que la rampe avait cédé. Pour lui ce que je trouvait surtout dommage c'est qu'il était vraiment entrain de vivre plein de belles choses quand c'est arrivé. Il venait de se fiancer, de s'acheter un commerce, d'arrêter de fumer et essayait d'avoir un enfant. Sauf qu'en même temps il a eu la chance de mourrir heureux. En fait j'avais plus de peine pour la fille qu'il laissait derrière lui même si c'est une fille qui m'est très antipathique.

Posté : 04 mai 2005, 10:53
par cinnammon
'personnalité aidante envers autrui' : ça doit être ça que j'appelle empathie ; merci stef !
sinon quand une personne proche décède, je ne pleure pas, la mort est irréversible et les larmes des vivants n'y peuvent rien changer ; les pleurs me semblent un désordre émotionnel ; on m'a accusée de 'froideur' lors du décès de mon frère dont j'étais pourtant très proche parce que je n'ai pas eu une seule larme ;

Posté : 04 mai 2005, 11:45
par mam
Oui, on peut "ne pas" pleurer pour tout un tas de raisons :?

Posté : 04 mai 2005, 15:00
par Alex
Oui Mam sauf que ce que je dis c'est qu'en fin de compte j'ai utillisé un tas de raison pour justifier le fait que je n'ai pas pleuré parce que ça créait un malaise autant pour moi que pour mes proches en deuil. Et ce qui me le confirme c'est le cas de mon ami tombé d'un balcon pour qui même en cherchant je n'ai jamais trouvé aucune excuse.

J'ai toujours cherché très fort à éliminer cette différence entre moi et la masse parce que je souffrait beaucoup de toujours devoir me contenter des autres enfants rejetés comme seul possibilité d'ami(e)s. Vers 11-12 ans je me suis beaucoup auto observer pour trouver la raison de ce rejet et j'ai remarqué qu'entre autre je ne parlait pas comme les autres. J'avais un français parfait, exactement comme un livre, alors j'ai appris à avoir l'accent québécois et à mal parler en fait. Les premières années je parlais québécois avec les autres enfants et français avec les adultes mais j'ai malheureusement fini par perdre mon français. Je me suis aussi organiser pour pas trop performer en classe, j'en suis même venue à tout faire pour enrager mes profs.

Posté : 04 mai 2005, 15:30
par Viivi
Je ne sais pas si c'est un manque d'empathie ou de compassion, mais un exemple récent avec deux de mes filles.

Anaïs, bientôt 12 ans est en train de lire.
Elsa, 4 ans, fait le singe sur un tabouret, tombe et se met à pleurer.

Anaïs assise à 10 cm de sa soeur en train de pleurer par terre ne bouge pas, ne lève pas les yeux de son livre ...
Quand je lui demande pourquoi elle ne console pas sa petite soeur elle me répond:
Elle n'est pas tombée de haut, elle n'a pas dû se faire mal et elle sait très bien se relever toute seule, donc elle ne voit pas pourquoi elle devrait intervenir ...