C'est vrai qu'un certain lâcher prise pourrait aider, le fait étant que je suis aussi obsédé a "m'intégrer". Par contre, je n'ai plus envie de me cacher tel que je suis depuis un moment. J'ai déjà avoué même être fier de ma marginalité a une connaissance, c'était un peu maladroit car c'était plus pour dire m'accepter tel quel. C'est l'envie d'être authentique dans son rapport avec l'autre, mais c'est pas aisé.Nouvelle a écrit :Je me retrouve tout à fait dans ce qui est écrit dans ce post et je reprends vos propos - parce que ces derniers temps avec les difficultés et les souffrances qui ont été liées à cette souffrance, je suis arrivée à certaines conclusions qui se retrouvent tout à fait dans vos propos. Je m'explique :
Ozone : Alors il faut passer sa vie à tourner en rond ?
Il me semble que oui. J'appellerai ça : lâcher prise. C'est-à-dire ne plus faire une obsession de l'intégration sociale, de l'employabilité, de vie sociale, amicale, familiale. Oui, parce que c'est un fait à me forcer et me contraindre à répondre aux schémas ambiants - je passe ma vie à :
- corriger mes défauts de fonctionnements
- cacher mes différences
- souffrir en silence juste pour atteindre les critères de l'apparence normalité
Donc, je cesse. C'est cette lutte constante, quotidienne, depuis toujours qui fait que je tourne en rond. Manifestement j'ai voulu me conformer à ce qu'on me disait et me montrait. J'ai cru que j'allais me corriger et devenir comme tout le monde. Le fait est que non. J'accepte cet état de fait et peut-être que je vais cesser de tourner en rond.
Urban Shaman : Il faut apprendre à s'en ficher, car sinon c'est dépression directe, surtout avec les systems d'évaluations des autres.
Exactement. Mais avec l'éducation que j'ai reçue :"fais des efforts", "sois comme-ci", "soi comme ça", "corriges-toi", "si tu fais des efforts tu auras une place comme tout le monde", etc... blablablabla...
J'ai appris surtout à me déconsidérer. J'ai appris à me sentir coupable quoique je fasses puisque quoique je fasses c'est un échec lié à de la douleur. J'ai tout appris, tout assimilé. Je me suis comparée. J'estime que je n'ai plus rien à comparer. Je suis comme je suis. C'est à prendre ou à laisser.
Kain : Avec un bon accompagnement tu dis, et bien c'est justement ça le problème, malgré les efforts que j'ai entrepris.
Malheureusement, j'ai souvent eu cette pensée. Cette pensée ne sert à rien, maintenant j'en suis convaincue. Ce n'est pas à nous de faire des efforts, c'est un fait. J'en suis convaincue. Le seul effort que nous ayons à faire c'est d'apprendre à bien nous connaître et à nous soustraire absolument des conditionnements ambiants, des comparaisons stériles. Bref, nous avons surtout besoin d'être entouré de personnes positives, qui nous acceptent tels que nous sommes. Je suis convaincue désormais que ce n'est qu'en nous laissant notre façon d'être que l'on peut, un peu se rapprocher des autres et se sentir moins "marginal".
Je crois qu'il y aura toujours des personnes marginales. Ce n'est pas un drame. Nous sommes tous des êtres humains, et nous faisons que passer sur cette terre. L'essentiel c'est de pouvoir vivre ce qui nous fait du bien audelà de tous les clichés des schémas ambiants.
On a tous plus ou moins eu les remarques que tu évoques par rapport a ce que dit Urban Shaman, j'ai compris que cette uniformisation des gens, ce formatage n'apporte rien de véritablement positif. Se faire absorber par son masque sociale, c'est s'autodétruire avec un compte a rebours.
Ce n'est peut-être pas a nous de faire des efforts, mais comment vivre alors? Les gens comme nous vont pas forcément s'afficher pour chercher des relations. Et puis, on m'a toujours reproché de pas beaucoup parlé, mais c'est pas ce fait qui me dérange mais ces remarques inutiles. J'ai pas a me justifier a tout bout de champ non plus, surtout pas pour ces bêtises qui les regardes.