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Re: Asperger, mal-être et marginalisation
Posté : 30 juil. 2011, 15:29
par Kain
Nouvelle a écrit :Je me retrouve tout à fait dans ce qui est écrit dans ce post et je reprends vos propos - parce que ces derniers temps avec les difficultés et les souffrances qui ont été liées à cette souffrance, je suis arrivée à certaines conclusions qui se retrouvent tout à fait dans vos propos. Je m'explique :
Ozone : Alors il faut passer sa vie à tourner en rond ?
Il me semble que oui. J'appellerai ça : lâcher prise. C'est-à-dire ne plus faire une obsession de l'intégration sociale, de l'employabilité, de vie sociale, amicale, familiale. Oui, parce que c'est un fait à me forcer et me contraindre à répondre aux schémas ambiants - je passe ma vie à :
- corriger mes défauts de fonctionnements
- cacher mes différences
- souffrir en silence juste pour atteindre les critères de l'apparence normalité
Donc, je cesse. C'est cette lutte constante, quotidienne, depuis toujours qui fait que je tourne en rond. Manifestement j'ai voulu me conformer à ce qu'on me disait et me montrait. J'ai cru que j'allais me corriger et devenir comme tout le monde. Le fait est que non. J'accepte cet état de fait et peut-être que je vais cesser de tourner en rond.
Urban Shaman : Il faut apprendre à s'en ficher, car sinon c'est dépression directe, surtout avec les systems d'évaluations des autres.
Exactement. Mais avec l'éducation que j'ai reçue :"fais des efforts", "sois comme-ci", "soi comme ça", "corriges-toi", "si tu fais des efforts tu auras une place comme tout le monde", etc... blablablabla...
J'ai appris surtout à me déconsidérer. J'ai appris à me sentir coupable quoique je fasses puisque quoique je fasses c'est un échec lié à de la douleur. J'ai tout appris, tout assimilé. Je me suis comparée. J'estime que je n'ai plus rien à comparer. Je suis comme je suis. C'est à prendre ou à laisser.
Kain : Avec un bon accompagnement tu dis, et bien c'est justement ça le problème, malgré les efforts que j'ai entrepris.
Malheureusement, j'ai souvent eu cette pensée. Cette pensée ne sert à rien, maintenant j'en suis convaincue. Ce n'est pas à nous de faire des efforts, c'est un fait. J'en suis convaincue. Le seul effort que nous ayons à faire c'est d'apprendre à bien nous connaître et à nous soustraire absolument des conditionnements ambiants, des comparaisons stériles. Bref, nous avons surtout besoin d'être entouré de personnes positives, qui nous acceptent tels que nous sommes. Je suis convaincue désormais que ce n'est qu'en nous laissant notre façon d'être que l'on peut, un peu se rapprocher des autres et se sentir moins "marginal".
Je crois qu'il y aura toujours des personnes marginales. Ce n'est pas un drame. Nous sommes tous des êtres humains, et nous faisons que passer sur cette terre. L'essentiel c'est de pouvoir vivre ce qui nous fait du bien audelà de tous les clichés des schémas ambiants.
C'est vrai qu'un certain lâcher prise pourrait aider, le fait étant que je suis aussi obsédé a "m'intégrer". Par contre, je n'ai plus envie de me cacher tel que je suis depuis un moment. J'ai déjà avoué même être fier de ma marginalité a une connaissance, c'était un peu maladroit car c'était plus pour dire m'accepter tel quel. C'est l'envie d'être authentique dans son rapport avec l'autre, mais c'est pas aisé.
On a tous plus ou moins eu les remarques que tu évoques par rapport a ce que dit Urban Shaman, j'ai compris que cette uniformisation des gens, ce formatage n'apporte rien de véritablement positif. Se faire absorber par son masque sociale, c'est s'autodétruire avec un compte a rebours.
Ce n'est peut-être pas a nous de faire des efforts, mais comment vivre alors? Les gens comme nous vont pas forcément s'afficher pour chercher des relations. Et puis, on m'a toujours reproché de pas beaucoup parlé, mais c'est pas ce fait qui me dérange mais ces remarques inutiles. J'ai pas a me justifier a tout bout de champ non plus, surtout pas pour ces bêtises qui les regardes.
Re: Asperger, mal-être et marginalisation
Posté : 30 juil. 2011, 17:15
par Urban Shaman
Kain a écrit : Se faire absorber par son masque sociale, c'est s'autodétruire avec un compte a rebours.
Oui, voila
Mais quand on aimerait faire autre choses que passer toute sa vie entre quatre murs, bien obligé d'y souscrire....
Re: Asperger, mal-être et marginalisation
Posté : 31 juil. 2011, 17:12
par Toni
Samoju83, ton message a été éffacé. Mais l'éssentiel dans ta réponse (je l'ai lue ce matin) est que nous nous sommes compris.
Re: Asperger, mal-être et marginalisation
Posté : 01 août 2011, 08:06
par Nouvelle
Kain
« C'est vrai qu'un certain lâcher prise pourrait aider, le fait étant que je suis aussi obsédé a "m'intégrer". Par contre, je n'ai plus envie de me cacher tel que je suis depuis un moment. «
Le mieux serait de ne plus être obsédé. Pour moi c'est fait. Ca m'est arrivé la semaine passée. Fin de mon obsession à m'intégrer. Pour cesser de me cacher... cela est en train d'arriver. C'est-à-dire que plutôt laisser les rares personnes qui me critiquent et me disent de me corriger je veux dire : Moi je vis autrement ! Ce n'est pas mieux, ni moins bien, c'est comme ça.
Kain
« Ce n'est peut-être pas a nous de faire des efforts, mais comment vivre alors? »
J'ai décidé d'accepter ce que je suis et comme je vis et qui ne correspond pas aux critères usuels de la vie sociale. Donc j'accepte que j'apprécie être seule chez moi, pour lire, étudier ce qui me fait plaisir, regarder des films. J'accepte cet état de fait.
Urban Shaman
« Mais quand on aimerait faire autre choses que passer toute sa vie entre quatre murs, bien obligé d'y souscrire.... »
Oui, mais à mon rythme, à ma façon, tranquillement, sans obligations, sans douleurs, sans me forcer, sans agitation, sans stress, sans peur.
Re: Asperger, mal-être et marginalisation
Posté : 01 août 2011, 08:06
par Nouvelle
Kain
« C'est vrai qu'un certain lâcher prise pourrait aider, le fait étant que je suis aussi obsédé a "m'intégrer". Par contre, je n'ai plus envie de me cacher tel que je suis depuis un moment. «
Le mieux serait de ne plus être obsédé. Pour moi c'est fait. Ca m'est arrivé la semaine passée. Fin de mon obsession à m'intégrer. Pour cesser de me cacher... cela est en train d'arriver. C'est-à-dire que plutôt laisser les rares personnes qui me critiquent et me disent de me corriger je veux dire : Moi je vis autrement ! Ce n'est pas mieux, ni moins bien, c'est comme ça.
Kain
« Ce n'est peut-être pas a nous de faire des efforts, mais comment vivre alors? »
J'ai décidé d'accepter ce que je suis et comme je vis et qui ne correspond pas aux critères usuels de la vie sociale. Donc j'accepte que j'apprécie être seule chez moi, pour lire, étudier ce qui me fait plaisir, regarder des films. J'accepte cet état de fait.
Urban Shaman
« Mais quand on aimerait faire autre choses que passer toute sa vie entre quatre murs, bien obligé d'y souscrire.... »
Oui, mais à mon rythme, à ma façon, tranquillement, sans obligations, sans douleurs, sans me forcer, sans agitation, sans stress, sans peur.
Idéfix78540
La vie et certe un combat perpétuelle surtout pour un TED . Cela n'empeche en rien de la mener comme on l'entend . Le tout est d'avoir un but et aussi un environnement stable .
Exact : mener sa vie comme je l'entends. Ca je suis en train de le faire depuis que je n'ai plus l'obsession d'intégrer. Mais pour ce qui est de l'environnement stable. Pour moi l'environnement = travail. N'ayant pas de travail, mon environnement c'est ce que j'en fais.
Re: Asperger, mal-être et marginalisation
Posté : 01 août 2011, 14:54
par Kain
Je comprends ce que tu vient de dire. C'est vrai que les efforts a sens unique, ça lasse, et puis c'est tout a fait normal puisque ceux-ci sont inutiles. Les gens ne comprennent vraiment pas nos différences, ils s'en tamponnent, se fichent de notre éventuel mal être aussi important qu'il soit. Enfin, pire même, ils peuvent avoir une réaction de recul allants jusqu'au refus de se revoir. Je le sais, c'est du vécu, y compris même avec les sois-disant "meilleurs amis".
Re: Asperger, mal-être et marginalisation
Posté : 01 août 2011, 16:38
par Urban Shaman
Ce qui peut faire assez bisard c'est le fait de ne pas avoir d'emploi, ou études (quelque chose qui fasse office de).
Ca donne un statut, pour paraitre normal c'est le mieux.
Re: Asperger, mal-être et marginalisation
Posté : 01 août 2011, 17:43
par Kain
Et bien oui, on aimerait travailler mais bon, c'est loin d'être évident en particulier quand on a pas de reconnaissance de handicap, d'autant que le travail n'est pas le seul soucis dans la vie. Enfin, un travail rémunéré ou a titre personnel, ça dépend de la personne.
On s'en fout du paraître, on veut juste une vie saine j'imagine. Mais j'ai l'impression que pas mal d'asperger sont sans emploi, je me demande si c'est vrai, si une statistique officiel existe. Ça m'intéresse au plus haut point.
Re: Asperger, mal-être et marginalisation
Posté : 01 août 2011, 20:32
par Toni
Je partage le même avis que Nouvelle.
A prendre ou à laisser.
Re: Asperger, mal-être et marginalisation
Posté : 30 août 2011, 02:29
par samedit
hello oups, je vois qu'il y a... 20 pages de réponses ? eh bé contente de voit autant de réactivité de la part des membres de ce site
as-tu été diagnostiqué TDA car ton vécu ressemble beaucoup à ceux qui sont atteints par le déficit d'attention...