^ Tu as l'humour bizarre.
J'ai compris qu'il s'agissait d'un poisson d'Avril à la date du 2 avril.
Et que l'absurdité du propos était de l'humour. Le non-sens est une chose amusante et j'invite les forumeurs à voir les choses ainsi. Ce qu'on ne comprend pas n'a pas toujours besoin d'une compréhension, il peut être justement amusant que ça n'ait pas de sens. Ce n'est pas toujours nous qui sommes idiots de ne rien comprendre, ça peut être l'autre qui est idiot de ne pas pouvoir s'expliquer. OK, ce n'est pas très gentil pour autrui, passons.
Dans le genre non-sens, l'autre jour ma nouvelle aide familiale est passée pour la première fois, j'étais complètement « à côté de la plaque », hyper-fatigué d'avoir passé deux nuits blanches compulsives consécutives sur le web. Je lui montrais ma cuisine, lui expliquait le contenu des armoires, puis devant le four j'ai dit « Voici le four. » Ce qui est évident, donc elle n'a rien répondu. Alors j'ai ajouté « Mais, il
faut dire bonjour au four ! » Assez surprise, elle m'a regardé étrangement, mais elle a dit bonjour au four. Puis on a rit de cette bêtise, de ce petit jeu absurde.
Parfois ça ne fonctionne pas. Tout à l'heure, j'allais acheter un sandwich à la boulangerie. La vendeuse est une jeune Arabe assez jolie qui a un appareil dentaire et a un peu peur de montrer les dents, alors je cherche à la faire rire pour la décrisper, un petit jeu de vieux pervers. Il faut savoir qu'en Belgique, on nomme « Américain » du steack haché (ouais, on est des gens bizarres). Elle me demande ce que je veux, et je lui dit « Un Américain ». Mais elle n'avait pas compris, alors je lui ai montré en disant « Un Impérialiste » Elle a encore moins compris. Mais pas sa collègue qui s'esclaffait. J'ai expliqué.
Bon, elle va définitivement me considérer comme un farfelu. C'est exactement le cas, donc ce n'est pas grave, j'en joue.
Ça m'amuse de voir les gens ouvrir des yeux ronds à se demander ce que je raconte. Parfois ça ne fait rire que moi, mais tant pis. Peut-être qu'ils vont y penser quand je serai parti et qu'ils comprendront.
S'ils en rient devant d'autres qui n'ont ps assisté à la scène, ce sont eux qui passeront pour des farfelus.
Moi ça m'amuse, c'est comme si je pratiquais l'humour comme un billard à bandes : la bille ne touche pas tout de suite.
J'ai aussi l'humour un peu crade. Je sais que je vais bientôt devoir assister à un vernissage en présence d'un homme politique qui a fait scandale récemment pour ses liens dans les affaires de Sarkozy. Alors j'ai prévu un « coup », mon grand classique. C'est le genre de vernissage où personne n'en a rien à faire des œuvres exposées, les gens sont là pour faire du lobbying, à tenir des discussions assez pédantes pour se faire voir « en présence de ». Je l'ai dit à la personne qui exposera, elle n'attend plus que ça. Pourtant, circulez, y a rien à voir : je m'amuse à passer entre les gens en m'excusant poliment pour lâcher des vesses, des pets silencieux (tout un entraînement qui demande une alimentation soigneusement déséquilibrée et de se retenir d'aller aux waters toute la journée, faut payer de sa personne), des bombes à retardement avant de m'éclipser pour poigner dans les pains surprises. Je ris déjà à seulement m'imaginer que les gens croiront que c'est leur interlocuteur qui a pété.
Il y a deux ans, j'y étais allé. Je regardais des aquarelles de bonne facture mais sans intérêt (Hitler en faisait déjà de pareilles) et il y en a une qui est tombée, son attache gommée s'étant détachée. J'ai dit à mon fils « Ça prétend faire de l'art quand ça ne peut même pas faire de l'artisanat. »
Seulement l'artiste m'a entendu et s'en est offusqué : « Mônsieur, ça fait 30 ans que je peins ! » J'ai répondu « Monsieur, ça fait 30 ans que j'ai arrêté. » et je l'ai planté là à s'énerver tout seul pour son sous-verre cassé.