J'aime beaucoup cette explication sur le contexte, l'exemple est très utile. Il pose bien le problème de la cognition sociale.
Je le met en regard avec ton exemple efficace, "sans contexte", de 'identification d'une plante :
_ Toi tu pose comme question une identification de plante.
_ La réponse donne du savoir là où il y avait une ignorance.
C'est un échange informatif, donc efficace.
C'est pareil avec ma demande :
_ Qu'est-ce que tu entends par contexte?
_ Réponse efficace par l'exemple.
-> Là encore, c'est informatif donc efficace.
Dans les deux cas on pourrais dire qu'il n'y a pas de contexte, ou plutôt pas de contexte perturbateur.
Le contexte perturbateur viens selon moi des messages implicites, non exprimés consciemment.
Je reprends l'exemple et j'invente une part non exprimé qui peut permettre de comprendre :
Message exprimé par A il fait chaud
_ Non exprimé : J'ai envie de parler un peu, ça vous dis?
Message exprimé par B : oui
_ réponse implicite : ok, parlons un peu
Message exprimé par A : je dois mettre de la crème sur mon visage
_ non exprimé : Parlez moi de moi
De là on peut aisément imaginer des réponses, non pas sur la crème, mais sur le message non explicite :
-> réponse typique : "moi aussi", ou alors "moi je ne crains pas" (chacun parle de soi)
-> réponse peut être plus réjouissant pour l'interlocuteur : ha bon, vous craignez le soleil? (lui parler de son sujet : sa peau)
-> réponse passerelle : Ha les astres moi je préfère les regarder la nuit, on crains pas les coups de soleil et c'est passionnant, vous avez déjà été dans un observatoire? (Bon ça il faut être politicien pour avoir la présence d'esprit et la dextérité d'amener son propre sujet partir de celui de l'autre ... et c'est je crois ce que je fait en ce moment même, je rapporte votre sujet a mes centres d'intérêt ou d'interprétation ou a ma façon de traiter l'information)
Mais pourquoi j'imagine que la personne demande qu'on lui parle d'elle?
Par ce qu'elle est comme toi, elle a envie de partager ce qu'on a en tête!
On est drôlement semblables au fond, chacun ces centres d'intérêts, et sa propre personne est un sujet universel courant, comme ça a été chanté dans :En même temps - voir la personne A cela voulait dire pour moi : lui montrer une fois l'observatoire d'astronomie.
_ Quant un viconte
_ ou encore Parlez moi de moi
Le truc c'est qu'on part d'une expérience commune : la météo, on sais partager cette expérience. Il fait beau. oui. Partage validé.
Et on essaye de pousser vers le partage d'expérience plus intime : je commence a avoir la peau qui tire a cause du soleil, ou j'ai envie de partager l’expérience de l'observatoire d'astronomie.
Souvent l'intérêt des gens c'est eux dans un contexte, et le retour sur eux dans un contexte. (d'où la mode des selfies!)
La remarque sur la crème solaire pour moi c'est comme un selfie, ça révèle que sa préoccupation inconsciente était de prendre soin de son image, ou d'avoir un regard sur elle même comme une photo, un avis sur sa peau peut être, sur ce qu'on peu penser d'elle.
C'est une préoccupation centrale de beaucoup de gens de savoir ce que es autres vont penser d'eux.
En supposant qu'il y a une part de demande de ce type je ne prend pas beaucoup de risque de me tromper je pense.
Enfin, pour généraliser le sujet et rejoindre celui du manuel d'aspargar, la discipline la plus complexe pour chacun des interlocuteurs, c'est de s'intéresser aux centre d'intérêts de l'autre, où si vraiment c'est trop dur, laisser supposer qu'on s'y intéresse en relançant leur sujet.
Les maladresses sont pardonnés par l'interlocuteur qui se sent écouté, donc une autre technique basique c'est de répéter les derniers mots. Faute de mieux ça comble les trous. "de la crème solaire?" ça suffit en général a relancer l'autre qui a très envie de poursuivre, ça le rassure.
Car ne vous y trompez pas, on fait comme des bêtes sauvages qui se croisent : on se rassure !
Échange = non agressivité. Recevoir la parole de l'autre c'est lui signifier qu'on ne lui veux pas de mal, c'est la base.
On est des animaux grégaire, et les mots et intellect ce n'est qu'un leurre, l'animal qui porte cette intellect pendant ce temps utilise toujours ces bases, a savoir viser la sécurité, par l'approche ou la fuite.
L'échange informatif n'a pas d'importance a ce niveau là, la présence de mots suffit déjà a sécuriser, a exprimer implicitement : "je ne te veux pas de mal, tu es en sécurité avec moi". D'où la notice de Nana.
J'invente pas cette idée, Henri Laborie a présenté cette thèse sur les couches de fonctionnement qui nous animerait tous dans les années 60 et a essayé de l'exposer au grand publique dans le film "l'Oncle d'Amérique"
Les mots importent donc peu, si vous considérez qu'en face vous avez un petit animal affolé qu'il faut rassurer, vous verrez que comme avec les animaux en général votre nature autistique deviendra un atout (qui compensera un peu les lacunes), enfin j'ose le croire.
Je l'affirme avec prétention, car moi je n'arrive jamais mieux a échanger que quant je m'occupe de rassurer l'autre, et jamais aussi mal que quant j'ajoute des complexités a ce qui l'est déjà éperdument pour moi si je ne les ramènent pas aux fondamentaux que je présente ici, et que je ne peut réfléchir qu'après coup de toute façon, jamais pendant un échange. Les phrases qui raisonnent en boule je comprends et je connais, quant et ces clés là en éteignent certaines chez moi. d'où cette longue réponse, encore pardon, mais je la crois très importante.