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Re: Au seuil de l'autisme ... la zone a

Posté : 30 janv. 2018, 21:55
par Angèle
manu a écrit :Mon père lutte contre la distinction entre lui et moi, et il essaye de contrôler mon image auprès des autres dès qu'il en a la moindre occasion, comme s'il s'agissait de lui même.
Ok...tu as un père hyper possessif en effet, c'est pas le genre à vouloir faire voir son enfant comme une sous m****, mais bon l'hyper-contrôle ça fait aussi surgir cet impression j'imagine...
Je ne l'ai pas vécu, mais j'imagine que si on se rate, aux yeux de ses parents, on risque de passer pour une sous m****...
Tu sais à qui cela me fait penser ?
(attention mon obsession musicale est repartie pour un tour ! )
au papa tyranique de Wolfgang Amadeus Mozart :mrgreen:
manu a écrit :Oui, et le fait d'avoir été reconnue différent ou pas joue beaucoup.
Tu veux dire, si l'on a déjà été reconnu différent petit, on a été "assumé" en quelque sorte comme tel par sa famille, on s'est mieux assumé, et on a moins d'angoisse d'échec ? (mais en même temps on peut avoir plus d'angoisse de relation sociale car on SAIT qu'on est différent/moins capable pour ces choses)
manu a écrit :On rejoint le sujet de l'incestuel, comme si c'était un handicap que chacun dans le groupe familliale devais s'échiner a rendre invisible, comme si c'était un défaut collectif, comme si c'était le résultat d'un truc honteux.
Oui quand tu as parlé d'incestuel je t'avoue que j'ai eu un peu peur de ce que j'allais lire :?
j'ai donc brièvement lu Racamier hier soir, et en fait j'ai découvert que l'incestuel ne voulait pas dire "sexualité en famille" (ça c'est quand l'incestuel devient "incestueux" pour le coup :shock: ).
Mais bon si il n'y a pas d'acte sexuel posé dans "l'incestuel", il y a domination ou fusion par d'autre moyens, entre deux membres qui ne sont pas censés avoir ce type de relation...
J'ai aussi retenu les rôles inversés/interchangés...
Du coup ça met un tas de familles dans la notion d'incestuel, je veux dire, bien plus que ce que j'imaginais, par exemple il est fréquent que les enfants deviennent les "parents de leurs parents" devant leur attitude irresponsable (moi la première, pour "sauver mon petit frère" o.O)
...I'm shocking :shock:
manu a écrit : et ma grande soeur m'a hyper, hyper, hyper, stimulé pour me pousser jusqu'a la norme que j'ai jamais rejoint.
Ben cela me fait réfléchir ce que tu écris là car mon frère a eu de gros soucis de scolarité/intégration, et comme on se ressemble bcp/avons fait face aux mêmes problèmes, j'ai tendance à penser que nous sommes "de même substance " ....
...ben non ! peut-être pas tant !
Alos je vais éviter de le démoraliser du genre "tu es différent, ne t'épuise pas à essayer de comprendre les autres....etc" l'extrême inverse de ta soeur, mais dans la même logique.
La différence avec moi c'est qu'il a vraiment ENVIE de socialiser, et que le contact avec les autres n'a pas l'air de l'épuiser (en apparence) donc je ne sais plus... je vais lui f***** la paix :mrgreen:

Re: Au seuil de l'autisme ... la zone a

Posté : 31 janv. 2018, 10:24
par manu
Angèle a écrit :au papa tyranique de Wolfgang Amadeus Mozart :mrgreen:
Oui et non. D'après le personnage du film de référence mon père est moins grave, mais aussi plus tordu.
Mon père ne m'impose pas un univers social choisi par lui, il me laisse faire puis fausse ce qu'il peut pour " s'y vivre ".
(le film Shine, avec le pianiste david ... je sais plus comment, est encore plus parlant sur la tyrannie imposé par un père, mais c'est une situation semblable a celle de mozart et donc sensiblement différente de la mienne.

En raison de mes difficultés financière j'habite une maison qui appartiens a mes parents.
Il a dans le terrain 2 anes. Quant il l'a montré à une soeur a lui, après elle m'a parlé de mes anes chez moi. O.o
Moi j'ai pas d'anes, je prends soin des siens. Il a omis ou faussé son son rôle dans l'histoire.
Il lui a présenté un univers qu'il a créé comme étant le mien.

Donc la tyrannie dont tu parle c'est les parents qui refuse a leur enfant le statu d'être distinct d'eux même.
Ce que je connais moi c'est un père qui se refuse a lui même la distinction, et qui fuie sa vie en essayant, et se projette dans une image factice de la mienne.

C'est, je crois, le résultat d'un problème de "dé-fusion" d'avec la mère, suivit par un trauma d'avoir été mis en pension, seul dans une famille de 7 enfants, a l'arrivé de son petit frère.
Et en effet cette notion d'incestuel (= refus de dé-fusion, de la distinction des individus) est quelque chose qu'on retrouve assez couramment, mais peut être plus souvent dans un travail en cours qu'avec l'installation d'une pathologie de l'interdit de la distinction ... il me semble ...
Angèle a écrit : manu a écrit :
Oui, et le fait d'avoir été reconnue différent ou pas joue beaucoup.


Tu veux dire, si l'on a déjà été reconnu différent petit, on a été "assumé" en quelque sorte comme tel par sa famille, on s'est mieux assumé, et on a moins d'angoisse d'échec ? (mais en même temps on peut avoir plus d'angoisse de relation sociale car on SAIT qu'on est différent/moins capable pour ces choses)
On peux se construire sur une image qui est soi même. On est peut être angoissé par le fait de se savoir incapable, mais si c'est une réalité reconnu c'est quelque chose qu'on peut identifier, travailler, comprendre, etc...
De ne pas l'avoir aidé m'a sûrement poussé a faire l'impossible, mais l'expérience répété de l'échec et du dysfonctionnement ronge petit a petit l'estime de soi, jusqu’à rendre quasi inapte a bouger tellement la vie est faite d'obstacle incompréhensibles.

Savoir le réel, se vivre et vivre le monde tel qu'il est, c'est le sens dans lequel je médite, encore une fois celui du sujet de l'êtrisme, et la force humaine que je crois souvent particulièrement développé par certains l'autiste.
Angèle a écrit :il est fréquent que les enfants deviennent les "parents de leurs parents" devant leur attitude irresponsable (moi la première, pour "sauver mon petit frère" o.O)
Si le parent joue un rôle enfant, inconséquent, il impose ce rôle a l'autre, celui de le ramasser. (voir la mère dans le film "oui, mais", excellent)
Ne pas céder au chantage est important, et poser en face un modèle adulte a suivre au lieu d'entrer dans un rôle parent est la seule porte de sortie.

Tu peux expliquer pour ton frère?

Re: Au seuil de l'autisme ... la zone a

Posté : 13 févr. 2018, 21:56
par MILLA44
Sujet intéressant

ma fille a été diagnostiquée autiste atypique NS quand elle avait 7 ans.
et moi sa mère, je n'ai jamais eu de diag car il n'a jamais été évoqué que j'avais ce type de problème et je suis née à une époque ou ce syndrome était inconnu. Pourtant quand j'y pense, je me souviens à quel point j'étais pommée à l'école, incapable de comprendre les règles de vie en société, incapable de me faire des copines. Je me rendais bien compte que les autres gamins de mon âge n'avaient pas ce genre de problème. J'avais l'impression de vivre derrière une vitre en permanence....Les profs disaient que j'avais une grande timidité.
j'ai grandi avec tout cela. J'ai une famille et j'ai un job, mais je reste une vrai solitaire....
Peut être suis je une autiste qui s'ignore.....

Re: Au seuil de l'autisme ... la zone a

Posté : 14 févr. 2018, 14:48
par manu
C'est la cas de beaucoup de parents je crois. L'incidence de la génétique n'est plus à démontrer même si son rôle exacte reste difficile à définir. Donc ça n'aurait rien d'étonnant. Et a priori votre témoignage semble correspondre.

C'est exactement ce dont parle ce sujet, en effet.

Difficile de distinguer le trouble exacte de son enfant quant on en est soit même plus ou moins atteins sans le savoir.
Peut être une raison d'envisager un diagnostique, pour avoir de repères de compréhension.

Re: Au seuil de l'autisme ... la zone a

Posté : 15 févr. 2018, 21:13
par MILLA44
Bonsoir Manu
Personnellement, je n'ai pas envie de faire de diagnostique. Je connais le CRERA de NANTES pour m'y être déjà frottée.. Pour ma fille, ils nous ont balancé le diag à la figure et débrouillez-vous avec ça !!! Aucun conseil, aucune aide. Il a fallu que l'on parte avec notre bâton de pellerin toquer de portes en portes avec notre diagnostique, avec à chaque fois des discours différents et même contradictoires avec le diag du CRERA... J'ai relancé plusieurs fois le CRERA pour qu'on me donne des noms de spécialistes pouvant aider notre fille. La dernière réponse a été que le CRERA donne des diag uniquement pour monter des dossiers MDPH mais qu'il n'est pas habilité à proposer un suivi, ni à donner des conseils. On s'est débrouillés seuls avec l'aide d'un orthophoniste et un SESSAD qu'elle a eu pendant quelques années mais pas adapté à son problème....
On a perdu confiance dans ce milieu là.

Re: Au seuil de l'autisme ... la zone a

Posté : 20 févr. 2018, 09:09
par manu
Diag ou pas, les experts c'est vous.
Aucune étiquette ne colle parfaitement a chaque individu, et s'il existe des lieux communs, qu'on peu résumer à la difficulté de communication, avec comme effet d'investir des zones sécure de pensée qu'on appelle intérêts restreins.
Le reformatage actif selon les critères de la norme est bien souvent la solution ultime proposée ...

Par contre le dialogue, la lecture, les vidéos faites par des autistes eux même, par des femmes autistes en particulier pour vous qui sont plus rare et plus singulières par rapports aux critères de références, ça peut être utile et revigorant pour se légitimer dans sa nature singulière et apprendre a la vivre sans se sentir "incapable" ou "inférieur".
Comprendre ces difficultés de communication c'est apprendre a les contourner et a vivre et échanger a partir de son point d’équilibre propre, et ce travail salutaire vous aurez peu de chance qu'un aidant vous aide a le faire.

Après chaque situation est unique, mais ne doutez pas de votre hyper expertise pour vous aider vous, et par là, en tant que modèle adapté, de votre capacité à aider votre fille de la façon la plus adapté qui soit, pour rejoindre le monde social commun. C'est du moins ma plus intime conviction, même si elle ignore des soucis technique du quotidiens qui fond des aides extérieur un support précieux de la qualité de vie.

Re: Au seuil de l'autisme ... la zone a

Posté : 14 mars 2018, 01:57
par Chapelle Smallout
Image

Bonsoir,
le dernier message date un peu mais comme je suis en plein dans ce genre de questionnements, je vous propose de visiter mon blog quasiaspie.com qui illustre par des dessins et des textes mon vécu de personne se sentant aspie mais certainement "non diagnostiquable".
J' apprécierai vraiment vos commentaires ici ou sur le blog, car je me sens seule et isolée dans mon cas.

Bonne nuit à tous.

Re: Au seuil de l'autisme ... la zone a

Posté : 15 mars 2018, 20:04
par manu
Lien vers ton site :
https://quasiaspie.com/

Je ne crois pas que tu soit seule dans ton cas.
Puisque c'est précisément le sujet ici. :wink:

Re: Au seuil de l'autisme ... la zone a

Posté : 11 avr. 2018, 15:18
par nana
Bonjour Manu,

J'ai lu ton post jusque les trois 1ers messages.

Je n'ai pas d'opinion @ au modèle de réflexion que tu proposes. Mais je retiens "la nécessité" d'être reconnu individuellement/ comme on est tout en étant encouragé, guidé dans un milieu sociétal général.

Personnellement, cette quête s'est détournée du moyen qu'aurait pu offrir le milieu médical, ce, bien avant les années 2010, après n'y avoir pas été entendue en dépit de la souffrance indicible que je subissais.

J'ai donc repris mon baton de pellerine (tant que j'ai pu survivre) et ma peine puis j' ai fini par trouver une voie alternative. Chaque histoire étant personnelle, même si ceci est mon chemin, j' écoute celui d'un autre, ne déconseille pas la voie médico-sociale dans la mesure où elle fonctionne pour la personne.

Résultat de mon histoire: je questionne la posture sociétale (donc individuelle, n fois) qui consiste à confondre le partiel (être étiqueté untel y compris légitimement ) et le tout (être soi, se découvrir soi).
  • Ce que je veux dire, c'est qu'on en arrive dans la société à n'être disposé à appréhender l'autre que s'il peut décliner une "identité" catégorielle .
En clair, ça donne ceci: "Ah tu es autiste? Donc tu es comme-ci ou comme ça."
Puis l'économie est faite d'observer, de faire avec la personne, de la découvrir telle qu'on la voit être, de négocier la vie avec elle.

Au final je préfère privilégier dans la vie de tous les jours et dans * le café rencontre que j'organise tout cadre qui ne pose pas de catégorie "identitaire" (je cite le statut social, professionnel, médical).
Cette posture m'a rendu service et à tous les participants du *CRAC, au café public.
Car a été introduit une relation possible de personne à personne. D'égal à égal.
Bref, le respect était ainsi pratiqué.

Donc, je milite pour une + grande ouverture d'esprit de chacun (y compris de moi-même).
Là, me parait être une solution durable et économique.

On en est loin. En la société actuelle en France ou en Belgique, il est quasi-impossible d'être fonctionnellement divergeant (atypique).
Bref, tu tombes en faillite sociale et parfois personnelle si cela se traduit, de surcroit, par une non habilité à jouer des mots ou des codes attendus pour gravir les échelons du marché économique, de la considération de l'autre. Bref, pour s'assurer de quoi manger, fréquenter des gens, se loger.

D'où l'utilité alors, de brandir une étiquette (de faire valoir ton diag d'autisme) qui promet de te réhabiliter aux yeux des autres. En théorie, c'est comme un pass que tu obtiens pour accéder à la société des autres. Un peu comme un passeport ou un visa.

Bien entendu, c'est plus profond que cela , un diag. Puisque c'est un pas vers une meilleure connaissance de soi (ou du moins un outil pour y parvenir). En tout cas, ça devrait l'être.

Quoi qu'il en soit, dans une société qui n'est pas ouverte d'esprit, le sacrifié ultime (après que tous les détenteurs de diag ou d'un passeport auront été intégrés) c'est *celui ou celle qui n'appartient à aucune catégorie car non catégorisable.
  • Dans l'Histoire, ce sont souvent des bouc-émissaires...
    Dans l'histoire de SAtedI, cela a été "les sorcières" que certains se sont légitimement sentis investis de mission jusqu'à ce qu'elles soient brûlées. En clair, ils ont attaqué violemment cette personne laquelle ils pensaient incarnait le mal jusqu'à la faire quitter l'association ou le forum.
    (référence historique cf. chasse aux sorcières de Salem)
Plein de gens *en font partie (dont moi); parmi eux des personnes qui sont des liens dans la société (lesquels rôles sont essentiels pour établir un dialogue en société, pour créer des espaces d'acceptation de l'autre lequel est bien souvent marginalisé).

La zone a que tu tentes de penser avec d'autre, Manu, dans mon cas c'est une autre recherche: celle de comprendre mon mode fonctionnel afin de trouver comment valoriser sociétalement ce que je fais le mieux.
Bizarrement, j'ai déjà accomplis beaucoup en société en rapport avec ce fonctionnement que j'ai. Mais je l'ai fait bénévolement car si j'avais attendu d'être embauchée pour , je n'aurai rien accompli.
Et le piège, c'est qu' un accomplissement sociétal bénévole n'a aucune valeur sociétalement (socio-économiquement) parlant.

Voilà un exemple de problématique où être/agir différemment bien qu'efficacement ou utilement à la société ne permet pas d'exister aux yeux de la société dans les valeurs qu'elle prône.

Ce, sur quoi je fais porter l'attention quotidiennement, c'est de la nécessité d'établir un moyen pour nous (les invisibles non moins humains dans leurs besoins & leurs atouts) de pénétrer cette société ou d'établir une interface qui aura pour fonction de traduire, de mettre en lien, bref, pour finalité de rendre visible ce que nous avons déjà accompli et notre valeur fonctionnelle auprès des décideurs et de ceux qui ont à coeur de définir de nouvelles valeurs dans la société.

En effet, c'est bien de valeur dont il est question. On ne valorise que ce qu'on reconnait comme étant valorisable. [Si on laisse faire, ne sera valorisé que ce qui garantira à un petit groupe d'asseoir son pouvoir sur d'autres].
Les moyens de valoriser dans la société une action, un savoir, consolident un système qui est fermé (circuit de la connaissance diplomante, recrutement, conception du travail où un travail bénévole n'est pas du travail alors qu'un travail rémunéré en est un).

Nana

Re: Au seuil de l'autisme ... la zone a

Posté : 23 avr. 2018, 13:56
par manu
Hé ben, quel message! Aussi touchant que plein débordant de bon sens...

Le problème de la reconnaissance est bien au cœur de ce thème abordé, et plus encore celui de l'inclusion.

Le partiel et le tout c'est bien le fond du problème de ce qui empêche reconnaissance et inclusion, mais je vis le laisser de coté puisque j'en ai fait un sujet à part, que j'ai nommé "êtrisme".

Quant au difficultés de vie avec ou sans étiquette ça me parle si fort que c'en est un bonheur de voir quelqu'un d'autre l'exprimer.


Mais je vais contourner tout ça, pour répondre au problème de l'identité catégorielle, belle mise en mot, autour de laquelle tourne toutes mes interventions, et celle là en particulier :
Oui c'est lacunaire et problématique, oui le but ne doit pas être de rajouter une catégorie, oui à la totalité de ton positionnement, j'adhère complètement.

La question qui reste est donc bien celle que tu appelle "valeur", terme que ne n'aime pas car il viens étymologiquement de l'équivalence et donc pointe une chose qu'il ne dis pas : la morale, l'éthique, le bon sens, d'humanisation. mais je comprend et je partage ce point de chute, ou plutôt d'ouverture du sujet.

On est dans une société qui traite par ensembles catégorielles, et moins on est typique, et plus on est hors champs.
Dans son livre "surfer la vie", Joël de Rosnay présente la société pyramidale qui crée ces ensembles et y oppose une société horizontale en émergence et en exposes les caractéristiques.
Et oui, nous autre atypique on pas d'autres voies que celle là, celle d'aller au plus vite vers la société de demain en évitant les pièges de la société actuelle.

Et là j'en arrive à :
nana a écrit : la nécessité d'établir un moyen pour nous (les invisibles non moins humains dans leurs besoins & leurs atouts) de pénétrer cette société ou d'établir une interface qui aura pour fonction de traduire, de mettre en lien
Oui, c'est exactement ça!
C'est l'orientation vers la sortie de crise que je vise aussi, par un biais très conceptuel, mais on a bien le même objectif : traduire.

Mais au préalable, avant de proposer une traduction, il faut être en sécurité parmi les autres dans sa façon d'être, et c'est là que peu intervenir ce concept catégorisant imparfait, ne serait-ce que pour se penser soi même.
Je m'explique : pour traduire il faut faire siens les mots existant, dont le mot autisme qui fait une seule catégorie d'un ensemble extrêmement divers.
Se penser dans cette zone a, même si c'est pas le problème de fond, c'est essayer de se mettre à la place de l'autre qui utilise l'étiquetage, et justement commencer a ouvrir cette catégorisation fermé en introduisant l'idée de frontière floue.

Ce n'est pas pour se penser par soi même, comprendre son fonctionnement et le valoriser est en effet bien plus salutaire, mais commencer à traduire pour soi pour pouvoir amener l'autre à s'ouvrir à la diversité et à la singularité depuis laquelle on s'exprime et on agis.


Tout cela est un parcours du comatant, mais la bonne nouvelle c'est qu'il est partagé par beaucoup, de différentes manières, et que la société en pleine mutation (bien qu'elle s’arque-boute sur ces anciens dogmes de peur du changement) est en demande de ce genre de positionnement par singularité de compétence.
C'est diffus, propres aux projets alternatifs, complémentaires, mais l'aspiration à se trouver pour intégrer non pas une case prédéfinie, mais un espace dont on est le promoteur en interaction avec d'autres espaces singulier complémentaires fait par d'autre promoteurs de leur propres singularité, c'est l'avenir dont parle Joël de Rosnay.

Bref, j'approuve, et pointe en réponse le fait que tu n'es pas seule. Et même si c'est difficile, il existe bien une vague qu'il faut tenter de rejoindre pour, ensemble, créer la société horizontale de demain.
Tu y participe déjà, mais le problème est peut-être celui des interconnexions à d'autres domaines, hors autisme.
(et là je rejoint un autre sujet, encore confus, mais que j'ai vaguement ébauché dans Structure pour autiste adulte par des autistes adultes.).