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cognitif affectif theorie de l'esprit Asiafan2046

Posté : 22 mai 2010, 23:21
par nana
Ce que tu résumes est intéressant, Noémie; ça ressemble à un mode d'emploi pour comment utiliser l'empathie?


J'ai été surprise que tu parviennes à partir de la citation de wiki à rétablir un raisonnement intéressant et à le proposer d'une manière utile.

En effet, les lignes proposées par wiki n'étant pas pertinentes dans le sens qu'elles listent plutôt les conséquences qu'un facteur à l'origine de l'empathie.

Pour notre bonheur intellectuel, tu as proposé des causes pour l'empathie.

Je répond à ce que tu écris en survolant alors que tu mérites une réponse qui soit proche du texte:


L'empathie est une faculté plus qu'une attitude, en tant que telle elle est d'abord "instinctive", dans le sens de "je réfléchis pas" , j'éprouve ce que l'autre est en train de vivre émotionnellement.

C'est cet aspect qui n'est pas disponible de manière intacte chez les personnes autistes; les empêchant ainsi de pouvoir se relier à l'autre spontanément.

Néanmoins, une personne autiste est empathique mais dans une moindre mesure physiologiquement (et ça dépend de la "programmation" personnelle de chaque individu autiste) par rapport à une personne non-autiste.


(J'enlève le cas des psychopathes (NTs) qui sont un cas très intéressants pour comprendre l'empathie.


En tant que module, l'empathie a 2 composantes:

a. cognitive, ce que le psychopathe (tueur en série...) maitrise très bien et c'est ainsi qu'il piège (trompe et capture) ses futures victimes;

b. affective, ce dont le psychopathe est dépourvu et qui fait de lui un monstre (quelqu'un qui est le contraire d'empathique).


La notion de Théorie de l'Esprit c-à-d de capacité à se représenter ce que l'autre éprouve ou pense ou souhaite, joue un rôle premier dans l'empathie. C'est à ce niveau que la personne autiste a du mal.



Dans ton analyse, tu pars de l'état où être empathique consiste à réagir aux demandes de l'autres. C'est passionnant.


Parce qu'une personne réellement empathique (il y a plusieurs degrés d'empathie possible) n'aura pas besoin que l'autre demande ou dise quoi que ce soit pour s'aligner justement sur ce qu'elle ressent.


Voici une proposition de définition actuelle de l'empathie d'après une recherche de l 'INSERM U713.

"C’EST DE MANIÈRE immédiate et intuitive que nous compatissons à une douleur que nous avons endurée. Les plus empathiques d’entre nous sont même capables de le faire pour une douleur sans l’avoir jamais éprouvée

...

Les sujets empathiques seraient donc capables d’imaginer une douleur sans en avoir d’expérience personnelle"


Enfin, puisque ton analyse est un guide pratique pour comment se comporter de manière empathique, je souhaite dire que le fait de ne pas etre empathique n'empêche pas d'apprendre à se comporter de manière empathique.


Source:

titre: Quand on n’a jamais souffert. La capacité d’empathie active des circuits spécifiques

Dr Irène Grogou

http://www.flutrackers.com/forum/showthread.php?t=92955

titre: NEURON: Volume 61, Issue 2, 29 January 2009, Pages 203-212

Can We Share a Pain We Never Felt? Neural Correlates of Empathy in Patients with Congenital Insensitivity to Pain

Nicolas Danziger, Isabelle Faillenot, and Roland Peyron

http://www.sciencedirect.com/science?_o ... 758069dfb9


Ici, se situe tout le travail de mise à niveau des qualités empathiques chez une personne autiste ou pas ou peu empathique, travail de cérébralisation d'abord pour acquérir par le raisonnement ou par l'énonciation par l'autre de ce qui ne va pas chez lui ou de ce qu'il veut.

C'est à partir de là, il me semble, que tu poses ton raisonnement, Noémie.

Pour prendre une image de sciences technologiques, les capteurs des personnes autistes sont plutot tournées vers les objets que vers les personnes donc la dite personne autiste doit parcourir volontairement tout le chemin qui la mènera à

1. voir l'autre personne dans ce qui l'anime.

2. comprendre ce que cette personne pense ou ce qu'elle éprouve ou ce qu'elle veut mais ne formule pas.

3. savoir comment répondre justement à cette disposition qu'a cette personne.

Je vais terminer en m'adressant à Asiafan2046 qui demandait pourquoi était-ce si long pour un autiste pour qu'il rencontre quelqu'un (un compagnon)?

(cf http://forum.satedi.org/viewtopic.php?p=85008#85008)

Je propose la réponse suivante:
Hormis le fait que même pour certains NTs il est dificile de rencontrer quelqu'un, pour une personne autiste la tâche est d'autant plus ardue
que l'empathie comme module de communication ne se déploie pas naturellement.
Il faut donc le savoir puis travailler activement à acquérir ce qu'il faut pour se relier à l'autre.
Certes, si l'autre ne participe pas ç'est d'autant plus dur!



nana

Posté : 23 mai 2010, 18:44
par Noémie
Hou! Lalala! C'est bien trop compliqué ta théorie sur l'empathie nana.


Noémie

Posté : 23 mai 2010, 19:58
par dorry
Effectivement, le cas des psychopathes me passionne.

hors sujet: psychopates

Posté : 24 mai 2010, 11:15
par nana
à Noémie:

Peut-être pas tant compliqué que ça, en tout cas, pas expliquée avec les liens expicites ; bref, ç'est juste un jalonnement. Je travaille dessus, en ce moment. Je l'ai néanmoins cité au cas où ça ferait echo chez d'autres personnes...

à Dorry:

Oui, je te comprends. J'ouvrirai , peut-être, un post là-dessus car j'ai 1 chose à dire ("les autistesne sont pas des psychopates"; je sais l'association illégitime choc) et une autre qui est un tip (à quel indice les psychopates actif choisissent leur victime).

Le 2ème point n'est qu'un détail , à peine signifiant mais à la manière dont procédais Sherlock Holmes c'est ce qui peut faire toute la différence!

:wink:

nana

Posté : 24 mai 2010, 12:26
par Inconnu992
l'empathie ne sert à rien quand on peut pas s'en rendre compte.


Peut être bien (ou pas) que je ressend de l'empathie(de la compation),envie d'aller donner mon affection.Mais ca dure pas...

:wink: Ca m'est déjà arrivé de pleurer quand y'avais plus certaines personnes dans ma maison(je doute encore vraiment)

Posté : 24 juin 2010, 22:32
par Noémie
De plus, j'ai remarqué que dans l'empathie envers les autres, cela dépend avec qui. Tout d'abord, le niveau de connaissance avec la personne influence beaucoup. De plus, les valeurs influencent aussi. Selon moi, il est plus facile d'être empathique lorsque l'autre et moi avions des valeurs similaires que lorsqu'on a des valeurs différentes. Par exemple, quand j'arrive à un but qui correspond à mes propres valeurs sans qu'il fasse partie des valeurs de l'autre, cela peut être difficile d'avoir de l'empathie envers moi. Si j'accorde beaucoup d'importance à mes résultats scolaires et que je réussis d'avoir des bonnes notes, il peut être difficile pour quelqu'un qui n'accorde pas d'importance aux notes d'être empathique envers ma joie. L'inverse peut s'appliquer aussi. Si je n'ai pas des résulats assez satisfaisant à mon goût, il peut être difficile pour quelqu'un qui n'accorde pas beaucoup d'importance aux notes d'être empathique envers ma déception.


Noémie

Posté : 25 juin 2010, 13:37
par kikuta
Noémie a écrit :De plus, j'ai remarqué que dans l'empathie envers les autres, cela dépend avec qui. Tout d'abord, le niveau de connaissance avec la personne influence beaucoup. De plus, les valeurs influencent aussi. Selon moi, il est plus facile d'être empathique lorsque l'autre et moi avions des valeurs similaires que lorsqu'on a des valeurs différentes. Par exemple, quand j'arrive à un but qui correspond à mes propres valeurs sans qu'il fasse partie des valeurs de l'autre, cela peut être difficile d'avoir de l'empathie envers moi. Si j'accorde beaucoup d'importance à mes résultats scolaires et que je réussis d'avoir des bonnes notes, il peut être difficile pour quelqu'un qui n'accorde pas d'importance aux notes d'être empathique envers ma joie. L'inverse peut s'appliquer aussi. Si je n'ai pas des résulats assez satisfaisant à mon goût, il peut être difficile pour quelqu'un qui n'accorde pas beaucoup d'importance aux notes d'être empathique envers ma déception.


Noémie
cest ce quon appelle les "interets". Les interets sont differents pour tout le monde. Sauf que les NT ont un interet plus marque pour ce qui tourne autour du social. Ils sont ouverts, ils donnent, ils recoivent. Le message passe bien.
Le AS ici aura des difficulte.

Jai remarque une chose. Cest que pour ma part quand je participe (ou assiste) a une discution en groupe. Les gens sechangent des choses de maniere tres naturelles. Rien nest calcule. Quelqun dit "quelque chose" . Les autres comprennent et sont ravis ou tristes ( ca se voient par les signaux corporels). Moi je suis incapable bien souvent de faire ca.
Je pense que comme ca deja ete dit; cest une question d'interpretation du monde, de feeling, de sensibilite. Nous ne voyons pas la meme choses que les gens normaux, nos interets sont different, nos passions nous ecartent encore plus de leur monde.

Les preuves ou consequences peuvent donner beaucoup dexemples.

-etre le seul a defendre une opinion juge special
-ne pas etre invite a sortir ou a une fete
-ne pas comprendre' les gouts musicaux des gens, et etre le seul Fan de " @@@ ", ou presque

interet particulier vs commun Interet precede empathie

Posté : 26 juin 2010, 02:07
par nana
Bonjour kikuta,

Ce que tu dis en substituant la notion d'intérêt à celle de l'empathie me parait pertinent. En tout cas, je sens qu'il s'agit là de 2 "états" clefs sur le plan relationnel quand on compare les NT aux TED et vice - versa.

L'idée c'est qu'avant d'avoir de l'empathie pour quelqu'un ne faudrait il pas avoir un intérêt quelconque envers la personne ? Par exemple, LA REGARDER ?
(Enfin, je ne souhaite pas épiloguer sur ce thème maintenant.)

Ce que je souhaite, en revanche, c'est de ne pas te voir, kikuta, adopter le langage du retranchement. Comme quoi puisque les TED auraient des intérêts particuliers , ils seraient en retraits de la société.
Même si cela pourrait paraître logique, en vérité il n'existe pas de tel lien intellectuellement parlant. Le lien ainsi fait est plutôt d'ordre émotionnel.

Je rappelle que toute personne qui s'intéresse à un domaine spécifique à l'intérieur de la société est, certes, à l'écart des autres -ceux qui s'interessent à ce qui est général ou commun de tous mais il s'agit d'un "état de fait".
Ce qui signifit qu'en aucun cas cette manière d'être préjuge de la personne ou la dévalorise. Ce sur quoi peut porter le jugement c'est à propos de ce que la personne fait concrètement avec l'objet de son intérêt.
Simplement pour dire que si tu te sens rejeté par la majorité ou par les autres parce que leur intérêt diffère du tien ne signifie pas que tu es rejeté ni que tu doives l'être.
Des éléments de rejet se cristallisent éventuellement dans l'absence de paroles qui peut exister lorsque ni toi ni une tierce personne peut expliquer ce différentiel qui est notable entre ton intérêt pour une chose et celui des autres pour autre chose, la même.

En clair, tant que tu n'es pas psychopathe, et que ton intérêt réduit pour les personnes ne te prive pas de ce que tu désires dans la vie, la question de l'empathie ne te concerne pas. Cependant, si tu voulais avoir un ami ou un partenaire mais que tu n'y arrives pas par "manque" d'intérêt /d'empathie pour les gens alors le questionnement devient pertinent. Là encore, faire comme les autres , ç-à-d partager les sentiments comme eux n'est pas pertinent, ce qui compte c'est comment toi , en voulant établir le contact avec un autre que tu envisages, tu peux le faire , avec tes moyens propres.

En pidgin ça donne:
l'intérêt pour la personne précède la capacité d'empathie pour elle.
vouloir ce que tout le monde a ou peut ne présente pas grand intérêt pour soi.
vouloir obtenir en fonction de ce que l'on est et de ce que l'on recherche est un pari gagnant.


Nana.

Posté : 27 juin 2010, 17:27
par Nouvelle
Houlàlà, c'est passionnant tout ça ! C'est tellement difficile l'empathie. Tout le monde a une appréciation différente des événements et tout le monde réagi différemment. C'est tellement compliqué. Moi j'ai un autre mot: la compassion. Comme ça, face à un problème concret la seule attitude possible et de chercher une solution pour aider l'autre. C'est plus simple de communiquer dans des situations précises où l'autre parle de ses tristesses, colères ou joies; la réponse consiste à trouver une solution ou/et répondre dans le même genre : "que puis-je faire pour toi ?" "comment tu te sens maintenant?". Mais j'avoue, malgré des efforts constants, l'empathie ce n'est pas facile.
L'empathie doit-il être un acte immédiat ? Doit-on y réfléchir ? Est-ce que voir une personne blessée et lui porter secours c'est de l'empathie ?
C'est le manque d'empathie qui fait qu'on reste seule ?

Les sentiments chez les Aspies

Posté : 28 juin 2010, 11:21
par matthieu_c3po
C'est vrai que l'empathie et le compassion ne peuvent pas se voir immédiatement sur le visage d'un Aspie. Mais le cerveau enregistre l'émotion. Cela dit, il nous arrive de pleurer quand le sentiment est fort.

Petit, je ne savais pas rire pour de vrai. Alors j'essayais de faire comme les autres pour montrer que telle blague est drôle. Mais mon rire était toujours faux, et tous le remarquaient. Aujourd'hui, quand je pense à quelque chose d'amusant, je ris très fort, seul dans mon coin. Là je risque d'être pris pour un demeuré si l'on me voit faire ça.