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Posté : 20 déc. 2005, 20:45
par Justin
Bienvenue Val qui a trouvé cette fois le bon endroit pour se présenter!

Val,

Je vois que tu as bien retenu ma consigne, c'est très bien! Pour les autres personnes elles sont priés de se présenter dans ce seul forum "Se présenter.", c'est une règle de vie à respecter.

Justin.

Posté : 20 déc. 2005, 20:52
par Justin
Désolé pour avoir posté plusieurs messages de suite, j'avais un problème pour envoyer un message.

Justin.

Posté : 21 déc. 2005, 12:06
par Slim
:bienvenue: Patrick
:bienvenue: Val

Posté : 23 déc. 2005, 12:11
par Perthro
Slim a écrit ::bienvenue: Patrick
:bienvenue: Val
Merci Slim de ta bienvenue
Val

Luc - Episode 1

Posté : 04 janv. 2006, 18:29
par Cromagnon
Luc – Episode 1

Je m’appelle Luc RENOUX, j’ai 51 ans.

Je me considère comme phénotype élargi d’asperger, c’est à dire comme une personne ayant certaines caractéristiques du syndrome asperger mais qui, dans le continuum de l’autisme, se situerait relativement proche de la cognition standard dite NT.

Je suis père de trois garçons, Fabien 20 ans en licence d’informatique, Axel 18 en Hypokhâgne (prépa Normale Sup) et Vincent 13 ans en 4ème. Je les élève avec leur mère Marguerite.

Seul Vincent est diagnostiqué asperger. Mais je suis convaincu que le substrat autistique est présent de manière plus ou moins affirmé dans l’ensemble de la famille, tant dans ma famille nucléaire, que chez mes frères et mes neveux.

Depuis plusieurs générations, la devise de ma famille paternelle est « Fidèle au devoir, Rebelle à l’injustice » ( tout un programme ! ). Rien d’étonnant que durant la dernière guerre toute la famille fit de la résistance. Mon grand père était capitaine F.F.I – Force Française de l’Intérieur, mon père et mon oncle étaient sergents. Ma grand-mère s’occupait de l’émetteur. Ma mère (que mon papa ne connaissait pas encore) convoyait des enfants juifs depuis le Mont d’Or jusqu’en Savoie où d’autres convoyeurs prenaient le relais jusqu’à la frontière suisse.
Papa et maman se sont rencontrés dans le Vercors à la Libération. Ils faisaient fonction de moniteurs éducateurs dans une maison d’enfants réfugiés dirigé par Célestin Freinet. Célestin Freinet était un grand éducateur et pédagogue, fondateur du courant pédagogique qui porte son nom. Il s’agit de pédagogie active basée sur le respect des rythmes des enfants, sur leur contribution à l’animation de la classe. Chez Freinet, on n’inculque pas, on apprend aux enfants à apprendre.

Par la suite, mes parents sont devenus infirmiers en psychiatrie. C’était l’époque des grands asiles où les personnes dites aliénées (psychotiques, déments alcooliques, autistes, séniles, trisomiques, oligophrènes) étaient enfermées et maltraitées. Mes parents se sont investis dans le courrant dés-aliéniste de psychothérapie institutionnelle pour faire changer les mentalités et l’institution psychiatrique. Ils ont travaillé à en finir avec les asiles, ses bâtiments vétustes, les douches froides, les camisoles, les électrochocs, les cachots d’isolement, les dortoirs sentant la m**** et la pisse où le viol, les humiliations et la violence au détriment des plus vulnérables régnaient la nuit. Ils étaient peu ouverts à la psychanalyse car plus proches des courants de pensée militante et pédagogique ( Makarenko, Freinet, Deligny, Tosquelles, Bonafé). Mon père était très doué pour les arts plastiques, très vite il s’est spécialisé dans l’animation thérapeutique. Ma mère était plus gestionnaire et organisatrice, elle est devenu cadre hospitalier, puis directrice d’école d’infirmier.

J’étais un adorable petit garçon, très intelligent, grand lecteur, joueur d’échec, très fort en calcul mental et assez sociable. Par contre je n’étais guère adroit, ni tenté par les sports de groupe ou pour la compétition. Je n’aimais pas la bagarre. J’adorais élucubrer sur des scénarii d’histoire ou sur des montages procéduriers que je rodais pendant des mois (je continue toujours). J’aimais les filles intelligentes (je continue encore), mais j’étais timide à leur égard (ça va mieux maintenant). Durant une période, ma mère a eu la responsabilité d’une unité d’hébergement pour enfants psychiatrisés. L’unité dépendait d’un hôpital psychiatrique expérimental en Lozère. L’unité était à l’écart, en pleine campagne, et nous étions logés sur place. Quand je n’étais pas à l’école, je participais aux promenades avec les autres enfants ou je jouais avec eux dans le parc. Mes copains de jeux étaient des petits psychotiques, des autistes avec de gros troubles de comportement, des mongoliens et autres classifications psychiatriques dont je n’avais que faire. Je partageais leurs jeux et leurs codes de communication. Ah ! Combien nous nous déhanchions tous à l’unisson d’impatience, les mains en prière serrées sous le menton, en attendant le début de la projection d’un vieux film de Charlot ou que le signal soit donné d’aller chercher dans les buissons les œufs peints (ils n’étaient pas en chocolat) à Pâques !

Ma mère ayant du se faire opérer du cœur, ne put plus me garder. Alors, j’ai été trimbalé d’un bout de la France à l’autre. Faisant un trimestre de scolarité chez ma grand-mère maternelle dans l’arrière pays niçois, poursuivant le deuxième trimestre dans le Berry chez mon grand-père paternel pour finir l’année scolaire en Lozère avec mes parents. Neuf aller retours ainsi pendant trois ans, pour aboutir à un redoublement du CM1. Mon errance pris tout de même fin quand mes parents s’installèrent à Aix-en-Provence. J’ai eu la chance d’avoir en CM2, un instituteur très structurant. Par contre, le collège fut une catastrophe. Comprenant dans le quart de temps des autres, je griffonnais et je rêvassais le reste du temps. Je n’arrivais plus à établir de contact avec les adultes et les rapports avec les adolescent(e)s n’étaient très chaleureux. J’avais 13 ans en Mai 68, ce fut un intermède exaltant ! Ne pouvant plus redoubler, je déclinais chaque année de section pour aboutir au lycée en 2ème technologique et professionnelle. J’y restais un trimestre, le temps de me faire copieusement casser la figure plusieurs reprises. A la deuxième arcade sourcilière recousue, je n’insistais plus et je séchais les cours. Continuer aurait été masochiste, voire suicidaire. A 16 ans, je traînais mon ennui tout le jour dans les rues en prenant soin d’intercepter les courriers du lycée. Mes parents ne s’en aperçurent que trop tard à la fin du printemps.

L’année suivante fut excellente ! Mon père ayant toujours rêvé de faire l’école des beaux-arts m’inscrivit à l’école municipale des beaux arts d’Aix-en-Provence. Bien que pas très doué pour le croquis ou le modelage, je passais mon temps à dessiner, à aller voir des expositions, à fumer des joints et à rencontrer des êtres fantasques en tout genre (des Haré Krishna, des militantes féministes lesbiennes radicales, des retours à la terre, des babas-cool, des moines bouddhistes nouvellement convertis, des qui revenaient de Katmandou, des macrobiotiques, des artistes incompris, des artistes compris mais pas appréciés, des maoïstes, des situationnistes, des cripto-troskistes, des anarchistes, etc.), bref, je me suis bien amusé !

Ma mère, elle ne rigolait pas. Comme par hasard, mes parents trouvèrent un poste super-intéressant à 200 km d’Aix-en-Provence. Et comme il était hors de question pour ma mère que je « glande », je me suis retrouvé, à 17 ans et demi, embauché comme agent de service pour passer la serpillière dans un hôpital psychiatrique de la Drôme. A l’époque, on pouvait faire des études élève-infirmier psychiatrique sans le bac et passant un concours. Je tentais, et j’étais reçu premier. Mais surtout, un psychologue, ami de la famille débarqua le soir suivant avec les résultats des tests de Q.I. éléments du concours, j’affichais un honorable 128 de Q.I.! Alors que j’avais été en échec scolaire, j’avais la confirmation que je n’étais pas sot !

Du coup, je me mis à étudier pour obtenir mon diplôme. Je me souviens que pour l’examen nous dévions développer une étude de cas. J’avais décris la situation d’un enfant psychotique (en fait, il s’agissait très certainement d’un enfant autiste) qui passait son temps lové à se frapper la tête contre le mur (nous avions dû l’équiper d’un casque de cycliste pour éviter qu’il ne s’assomme). Le gamin refusait de se laisser approcher et toucher. Il hurlait et redoublait ses frappes de tête. J’avais expliqué la stratégie que j’avais développé pour arriver à entrer dans son périmètre interdit et à entrer physiquement en relation avec lui. J’avais repris la tactique du petit prince et du renard, revenant chaque jour m’asseoir un peu plus prés. Ma dissertation du plaire, j’ai obtenu mon diplôme classé major de promotion avec les félicitations.

A la rentrée suivante, je montais à Paris pour suivre des études de psychologie en cours du soir à l’université Paris 8 à Vincennes. La journée, je travaillais comme infirmier à l’hôpital psychiatrique de l’Eau Vive à Soisy sur Seine.

… la suite à l’épisode 2.

Posté : 05 janv. 2006, 18:52
par Remy
Interessante ton histoire Luc ! :D J'ai hâte de savoir la suite ! :wink:

Et au fait : :bienvenue: puisque on est dans le sujet "Se présenter"

Posté : 05 janv. 2006, 19:11
par Kasper
Bienvenue Luc :)

Posté : 05 janv. 2006, 19:17
par Slim
:bienvenue: Luc !

Posté : 06 janv. 2006, 22:16
par Justin
Bienvenue Luc!

ImageImage

Posté : 06 janv. 2006, 22:31
par Justin
emmanuel_data a écrit :Justin, essaie de mettre moin de pochettes de disque dans tes messages, s'il te plais
D'accord, je vais essayer de mettre moins de pochettes de disque dans mes messages car je pense que les pochettes de disque ne sont pas des smilies.