estelle a écrit : je voulais exprimer un petit point de vue - qui ne peut se baser que sur du théorique et pas forçément objectif
Voilà je voulais vous demander : - pour les enfants à qui çà apporte des aspects positifs : n'est-ce pas mieux d'envisager quelques "cures" de packing (je ne suis ni pour ni contre cette méthode pour l'instant)
j'ai vu le petit reportage de daily motion, et l'enfant ne semblaient pas du tout être mal à l'aise ou avoir des sensations désagréables... elle avait plutôt l'air calme ...
Effectivement les bases théoriques d'une formation paramédicale française ne constituent pas un socle de réfléxion suffisant.
Une base théorique correcte devrait pouvoir cumuler des compétences de plusieurs spécialités médicales: généticiens, neurologues, immunologistes, neuropédiatres etc...
Ce serait possible d'argumenter de façon plus éclairée si il existait de véritables publications scientifiques sur le sujet.
Je peux vous dire que j'ai tout lu sur le packing, et il n'y a que des interprétations basées sur des shémas théoriques pensés, et non éprouvés.
Cette pratique est possible parce qu'en France la tradition médicale psychiatrique permet un grand nombre de pratiques sur les personnes handicapées.
Que pensez vous d'injecter sous la peau des petites boules de naphtalines ?
Cela crée un choc septique, et le soignant maîtrise l'infection et le maternage qui l'accompagne.
Cela permet une
regression salutaire pour rejouer les scènes de la petite enfance et dénouer ainsi des
problématiques psychotiques.
Jusque dans les années 80, c'était pratiqué dans un hôpital public parisien.
Que pensez vous de laisser les gens dans des baignoires très chaudes plusieurs heures, jusqu'à ce que le froid les engourdissent...?
Puis on vide la baignoire et on remet de l'eau chaude, dans la même optique de jouer à
la mauvaise mère puis à la bonne mère.
Cela c'est pratiqué dans plusieurs hôpitaux parisiens pendant les années 70.
Envisagez vous, au sujet du packing, qu'il soit possible, voir salutaire d'emballer aussi le cou et la tête ?
Après tout cela est plus
contenant...
D'après vous cette initiative pourrait être qualifiée de recherche, ou s'agirait il d'une dérive ?
Cela c'est pratiqué jusqu'en 2008 dans un hôpital de la région parisienne.
C'est pourquoi en France plusieurs associations internationales de défense des personnes atteintes d'autisme ont demandé un moratoire.
Définition d'un moratoire: suspendre une pratique jusqu'au résultat d'une expertise pluridisciplinaire et indépendante.
Cela n'a pas été obtenu auprès des autorités, et n'importe quel trouble du comportement d'allure autistique qualifié de sévère peut servir légalement de base à la pratique du packing.
Si vous pouvez prendre le temps de comparer le contenu de votre programmme d'étude sur l'autisme avec les informations véhiculées par les sources internationales: OMS, et associations internationales et nationales, vous verrez qu'il y a un grand écart entre les informations.
J'inclu les programmes d'infirmiers et de psychomotricité.
Je vous invite à comparer d'abord les définitions...ça vaut la peine !
Les conséquences sont imédiates et concrètes concernant les attitudes et les choix "thérapeutiques".
Quant à ce que vous voyez à l'écran sur un reportage TV, "les images ne parlent pas d'elles mêmes": un enfant atteint d'autisme peut très bien faire du trampoline avec une angine ou rage de dent en souriant, l'air très détendu.
Et pourtant il a mal.
Si l'enfant comprend ce que les gens en blanc attendent de lui, il peut aussi faire le rapprochement entre ce qu'on attend de lui et la fréquence et la longueur des séances.
Il est mieux= "on espace les packs"
il est moins bien plus agité, on en fait plus.
Dans ce cas la réaction suivante d'une personne packée est possible:
"autant faire le tranquille une petite heure que ce soit fini et qu'on me fiche la paix."
Alors si un enfant prend le soignant par la main pour entrer en salle de packing il n'y a pas forcément lieu de se réjouir.
Je rappelle que l' essai hospitalier en cours sur les packs mouillés et secs sur 3 Centres hospitaliers inclu aussi des enfants diagnostiqués avec un syndrome d'asperger.
La possibilité de faire semblant pour obtenir le bénéfice secondaire de moins de pack est donc parfaitement possible au vu des capacités intélectuelles normales et sans retard de langage de ces enfants.
L'argument selon lequel des enfants ou des adultes ne "
pouraient pas faire semblant" dans une telle situation en vue de s'y extraire ne repose sur rien: cette capacité du "faire semblant" est très diversement présente selon les contextes, et selon les différents profils cognitifs, qui sont très hétérogènes.
Je ne peux que vous conseiller de garder aussi un autre sujet de mémoire sous le coude car vous risquez de vous trouver en porte à faux entre les convictions de vos formateurs et des réalités contradictoires que vous ne manquerez pas de trouver.
Trés franchement pour la très grande majorité les quelques 200 personnes atteintes d'autisme que j'ai pu rencontrer dans ma profession et ailleurs, moins on les touche, mieux ils se portent...
Par ailleurs, être handicapé devrait aussi donner le droit de privilégier l'éducation ou d'autres alternatives, plutôt que de se retrouver en maillot de bain ou en slip à 5 ans, toutes les semaines plusieurs années de suite, dans une pièce fermée avec plusieurs adultes qui racontent des trucs en vous demandant de les regarder dans les yeux pendant près d'une heure.