Présentation rapide (ou pas si rapide que ça)
Posté : 13 avr. 2009, 23:53
Bonjour,
J'ai 23 ans et me suis inscrit (à partir de là il devient inutile de vous préciser que je suis un homme) sur ce Forum pour la raison plutôt évidente que je me retrouve dans les critères diagnostics du syndrome d'Asperger mais bien plus encore parce que par la lecture de témoignages et par l'échange avec des Aspies j'ai le sentiment de comprendre (enfin) un nombre incroyable de choses sur ma vie...
Je souffre actuellement d'une profonde anxiété sociale qui m'empêche d'avancer, ces dernières années j'ai cherché un tas de raisons purement psychologiques à ces difficultés. Si ces questionnements m'ont sans doute aidés à mieux me connaitre et à me réconcilier tant bien que mal avec certaines choses je me pose aujourd'hui la question sous un jour un peu différent.
Les relations avec les autres n'ont jamais été mon fort (c'est un euphémisme !). Je devais avoir trois ans qu'on signait à mes parents que je restais seul dans mon coin, loin des autres enfants. C'est vrai que mes souvenirs de récréation au primaire sont tous solitaires : je rêvais, je regardais les autres courir dans tous les sens, j'aimais avoir un gouter avec des pépites de chocolat que je pouvais manger une par une... Vers la fin du primaire je me souviens avoir eu ma chance au ballon-prisonnier, le jeu vedette de la cour, celui pour les grands, mais malgré mes années en observateur j'étais perdu et maladroit (comme je l'ai toujours été dans les sports d'équipe entouré de ces braillards qui courent en tous sens). Là bas, à l'école où déjà je m'ennuyais, on m'appelait le dictionnaire...
A cette époque déjà je cloisonnais ma vie. Je ne parlais pas spontanément de l'école, je ne cherchais pas à voir mes camarades en-dehors malgré les propositions de mes parents et les collisions entre les différents éléments était source d'une grande anxiété pour moi (mes parents à l'école, rencontre d'un maitre un d'un camarade,etc).
Sans histoires, j'étais apparemment un enfant qui ne se plaignait absolument jamais (outre certaines anecdotes qui montrent une certaine indifférence à la douleur/gêne). Sage comme une image je pouvais rester dans mon coin sans m'ennuyer, je laissais libre cours à ma vie intérieure surdéveloppée comme il m'a toujours plu de l'appeler (c'est constamment dans le coin le plus éloigné - et si possible à la lumière la plus tamisée - qu'il fallait me chercher).
Je me suis intéressé très tôt à l'histoire, aux livres. J'étais déjà ce que j'ai tendance à appeler contemplatif Je passais aussi des heures interminables, seul assis les jambes croisées dans ma chambre, à aligner mes petits soldats pour les renverser un par un et recommencer ou à jouer aux légo. C'était mon univers et je m'y plaisais seul ! Les autres jouaient au foot moi j'imaginais des ordres de bataille d'armées napoléoniennes...
Seule camarade de jeu imposée : ma soeur de 2 ans mon ainée. Nos relations étaient souvent conflictuelles sans que je comprenne forcément pourquoi : je réalise aujourd'hui que bien des choses devaient m'échapper (toujours est-il que face à ma faiblesse, souvent ma passivité, elle a vite pris le dessus, une supériorité écrasante). Je ne tolérais pas qu'on joue d'une autre manière que la mienne, d'une manière qui n'était pas logique (comment peut-on jouer avec des légo et des playmobil en même temps ? comment peut-on jouer avec des voitures qui ne sont pas à la même échelle ?). Autant dire que la venue d'autres enfants dans la maison était ressentie par moi comme une invasion barbare... (et l'impression que j'ai pu leur laisser ? "celui qui ne voulait jamais jouer avec nous" "celui qui était toujours plongé dans ses livres")
Très tôt j'ai eu le sentiment de ne pas être tout à fait comme les autres... (j'ai essayé de l'oublier en rentrant dans l'âge supposé adulte mais lorsque je me suis décidé à sortir de ma vie quasi-érémitique pour j'ai été confronté à cette différence... que ce serait beau de vivre dans une caverne toute faite de livres !).
Est arrivé le collège. Changement brutal ! J'ai été souvent la cible de méchancetés (et de coups) dont je crois beaucoup m'effleuraient à peine parce ma vie n'avait guère besoin des autres et que je ne comprenais pas pourquoi on pouvait m'en vouloir. Niveau scolaire c'était brillant puis moyen, le bachotage ne m'a jamais intéressé, j'ai toujours aimé comprendre, découvrir, aller à mon rythme. Sur mon bulletin, de plus en plus d'invitations à participer et des remarques sur mes difficultés à travailler en groupe (aujourd'hui encore j'ai un mal fou à effectuer un travail à plusieurs... Il faut au moins que les objectifs soient fixés et les tâches très vite clairement partagées).
Encore pas doué dans les relations sociales je n'avais pas de vraie conception de l'amitié je crois. J'ai eu la chance d'avoir quelqu'un avec qui je pouvais parler d'histoire, de livres et puis de jeux vidéos (il est vrai que j'étais "celui qui ne s'intéresse qu'à l'histoire" j'ai découvert cela récemment et ne pensais pas avoir laissé cette impression à ce point !). Plus sociable que moi, cet ami - quoi que je ne le réalisais pas s'en était un - a sans doute sacrifié pas mal de "popularité" pour ne jamais m'avoir "abandonné". Il me faisait des cadeaux, m'envoyait des cartes postales : j'étais horriblement gêné, je ne pensais pas à faire de même ! C'est lui qui m'a dit un jour que si j'aimais tellement les chiffres je pouvais envisager de devenir comptable... Faut dire que les profs m'ont vite dégouté des maths pour lesquels je ne pense pas avoir de don particulier : mes vieilles copies trahissent mon manque d'entrain à utiliser les méthodes de cours, comme je l'ai toujours dit : on me demande de résoudre un problème je le fais, qu'importe la méthode si le résultat est là !
Mes centres d'intérêts ont varié, l'histoire est toujours resté mon domaine tellement vaste de prédilection mais je suis aussi passé par la philatélie, la géologie, l'informatique et les jeux vidéos, le football (j'adorais, au début de chaque saison, parcourir les tableaux d'effectifs avec toutes les statistiques ! Comme j'adorais regarder, chaque lundi, les résultats du week-end et les classements...). J'ai toujours également eu le sens et le goût des détails, remarquant bien des choses qui échappaient aux autres (ce week-end encore j'aperçois mon père cherchant quelque chose dans l'herbe, je ne sais quoi, je m'approche, aperçois un objet dans l'herbe et le lui tends l'air de rien... on a toujours fait appel à moi pour retrouver les boucles d'oreilles égarées par exemple). Sens du détail également dans mes dessins par exemple (je pouvais passer un temps fou à dessiner chaque pierre d'une tour... châteaux et autres vieilles pierres me fascinaient déjà). Lorsqu'un sujet ou un projet me passionne je ne me soucie que très peu de manger, je ne me soucie plus de voir les autres (c'est à dire encore moins que le reste du temps).
Je suis fasciné par les mots, leurs sens, leurs étymologies, les façons de les manier... J'adore lire et écrire, j'aime les livres en tant qu'objets (le contenu de ma bibliothèque... voilà sans doute l'une sinon la chose à laquelle je tiens le plus moi qui ne me considère pourtant pas comme matérialiste. J'ai des centaines de titres et chaque livre a son quelque chose de particulier, je ne peux pas me résoudre à me séparer de l'un d'eux, si j'aime les livres qui ont du vécu je déteste les abimer ! J'aime les prendre en main, les feuilleter, parfois les compter même, les classer dans leurs étagères pleines à craquer... La présence de livres dans une pièce me rassure, lorsque je vais chez quelqu'un ce sont les livres qui m'attirent immédiatement, je fais tout pour me faufiler près d'eux et les détailler. Les bibliothèques ont toujours été au nombre de mes endroits préférés...
Mais il y a aussi (pour ne pas dire surtout) cette sorte de cage en verre qui me sépare des autres, mon incapacité si souvent à m'exprimer qui m'a causé et me cause toujours tant de problèmes ! Mes blocages que les autres ne comprennent pas, le fait que je ne partage que très peu les choses de ma vie, ma capacité parfois déconcertante à me détacher des gens, mon indifférence qui souvent n'est qu'apparente. Mon besoin simplement d'être seul souvent !
Mes réactions - cachées ou affichées - excessives face aux changements imprévus, ma sensibilité - plus encore dans ces moments là - aux bruits, l'angoisse que peuvent causer des rires dans le couloir de mon immeuble, l'envie de me cacher la tête sous 36 coussins lorsque sonne un téléphone (une des raisons pour lesquelles je n'aime pas ces appareils). L'impression d'être pris dans un tourbillon lorsque je marche à travers des rues bruyantes, toute cette lumière, ces bruits, ces gens et leurs regards dont je ne sais que faire et moi qui remarque un papier sur une pelouse, des mégots entre deux pavés...
Tellement d'incompréhensions au cours de ma vie déjà... Si souvent je ne comprends (ou pense avoir compris) les choses, dans les relations, qu'avec un retard énorme, trop tard, après avoir pu intellectualiser à outrance... Mon problème n'est pas de ne pas savoir que les autres ont leurs pensées propres et que leurs discours peuvent contenir des arrières pensées, c'est que confronté aux situations j'agis toujours comme si je ne le savais pas... Je prends ce qu'on me dit comme on me le dit. Si l'on me dit un non qui veut dire "peut-être" ou même "allez, j'ai envie de me faire prier, montre que tu en as envie" il y à très très peu de chances que j'insiste... Peut-être que quelques mois après en sortant de ma douche je réaliserais que quelque chose indiquait que j'aurais pu/du insister. Je sens toujours qu'il m'échappe quelque chose avec les autres... Souvent je sais que je devrais faire quelque chose mais je ne sais pas quoi alors si j'agis c'est totalement de travers, c'est paralysant...
J'ai aussi de gros problèmes s'agissant des conversations, j'évite les tête à tête (et ait du mal à suivre les conversations à plusieurs
). Avec mon ancienne petite amie par exemple, je pouvais la passionner (ou l'ennuyer en fait... bonne question) en visitant un musée par exemple mais je me retrouvais totalement bête à ne pas savoir quoi dire quand je n'avais pas de sujet bien défini sur lequel parler, la conversation "de tous les jours" me barbe royalement à vrai dire mais c'était quand même dur à vivre pour moi ce mutisme (et sans aucun doute dur pour elle !). Bon, personne n'a jamais su répondre à la question que je me pose depuis si longtemps : est-ce que les gens prennent vraiment ne serait-ce qu'un tout petit peu de plaisir à parler de la météo... sans avoir la moindre notion de météorologie qui plus est ? 
Je vais peut-être tirer ce message-fleuve vers sa fin après avoir sans doute dégouté quiconque d'en arriver au bout... J'ai l'impression d'avoir laissé de côté tellement de choses mais c'est presque une biographie plus qu'une présentation.
Tout ça pour dire que j'ai entendu il y a quelques 2 mois de cela une intervention radiophonique de Daniel Tammet. Elle était brève mais m'a donné l'envie d'en savoir plus sur ce syndrome d'Asperger... Je ne m'attendais pas à m'y retrouver... Plus tard j'ai aussi lu Je suis né un jour bleu : je me suis terriblement reconnu dans ses chapitres sur l'école, l'adolescence et l'entrée dans le monde des adultes.
Je ne peux pas certifier que je sois "Aspie" en tous cas je suis moi et cette une chance pas tous les jours facile à porter !
Au plaisir d'échanger plus... brièvement avec vous sur le Forum.
J'ai 23 ans et me suis inscrit (à partir de là il devient inutile de vous préciser que je suis un homme) sur ce Forum pour la raison plutôt évidente que je me retrouve dans les critères diagnostics du syndrome d'Asperger mais bien plus encore parce que par la lecture de témoignages et par l'échange avec des Aspies j'ai le sentiment de comprendre (enfin) un nombre incroyable de choses sur ma vie...
Je souffre actuellement d'une profonde anxiété sociale qui m'empêche d'avancer, ces dernières années j'ai cherché un tas de raisons purement psychologiques à ces difficultés. Si ces questionnements m'ont sans doute aidés à mieux me connaitre et à me réconcilier tant bien que mal avec certaines choses je me pose aujourd'hui la question sous un jour un peu différent.
Les relations avec les autres n'ont jamais été mon fort (c'est un euphémisme !). Je devais avoir trois ans qu'on signait à mes parents que je restais seul dans mon coin, loin des autres enfants. C'est vrai que mes souvenirs de récréation au primaire sont tous solitaires : je rêvais, je regardais les autres courir dans tous les sens, j'aimais avoir un gouter avec des pépites de chocolat que je pouvais manger une par une... Vers la fin du primaire je me souviens avoir eu ma chance au ballon-prisonnier, le jeu vedette de la cour, celui pour les grands, mais malgré mes années en observateur j'étais perdu et maladroit (comme je l'ai toujours été dans les sports d'équipe entouré de ces braillards qui courent en tous sens). Là bas, à l'école où déjà je m'ennuyais, on m'appelait le dictionnaire...
A cette époque déjà je cloisonnais ma vie. Je ne parlais pas spontanément de l'école, je ne cherchais pas à voir mes camarades en-dehors malgré les propositions de mes parents et les collisions entre les différents éléments était source d'une grande anxiété pour moi (mes parents à l'école, rencontre d'un maitre un d'un camarade,etc).
Sans histoires, j'étais apparemment un enfant qui ne se plaignait absolument jamais (outre certaines anecdotes qui montrent une certaine indifférence à la douleur/gêne). Sage comme une image je pouvais rester dans mon coin sans m'ennuyer, je laissais libre cours à ma vie intérieure surdéveloppée comme il m'a toujours plu de l'appeler (c'est constamment dans le coin le plus éloigné - et si possible à la lumière la plus tamisée - qu'il fallait me chercher).
Je me suis intéressé très tôt à l'histoire, aux livres. J'étais déjà ce que j'ai tendance à appeler contemplatif Je passais aussi des heures interminables, seul assis les jambes croisées dans ma chambre, à aligner mes petits soldats pour les renverser un par un et recommencer ou à jouer aux légo. C'était mon univers et je m'y plaisais seul ! Les autres jouaient au foot moi j'imaginais des ordres de bataille d'armées napoléoniennes...
Seule camarade de jeu imposée : ma soeur de 2 ans mon ainée. Nos relations étaient souvent conflictuelles sans que je comprenne forcément pourquoi : je réalise aujourd'hui que bien des choses devaient m'échapper (toujours est-il que face à ma faiblesse, souvent ma passivité, elle a vite pris le dessus, une supériorité écrasante). Je ne tolérais pas qu'on joue d'une autre manière que la mienne, d'une manière qui n'était pas logique (comment peut-on jouer avec des légo et des playmobil en même temps ? comment peut-on jouer avec des voitures qui ne sont pas à la même échelle ?). Autant dire que la venue d'autres enfants dans la maison était ressentie par moi comme une invasion barbare... (et l'impression que j'ai pu leur laisser ? "celui qui ne voulait jamais jouer avec nous" "celui qui était toujours plongé dans ses livres")
Très tôt j'ai eu le sentiment de ne pas être tout à fait comme les autres... (j'ai essayé de l'oublier en rentrant dans l'âge supposé adulte mais lorsque je me suis décidé à sortir de ma vie quasi-érémitique pour j'ai été confronté à cette différence... que ce serait beau de vivre dans une caverne toute faite de livres !).
Est arrivé le collège. Changement brutal ! J'ai été souvent la cible de méchancetés (et de coups) dont je crois beaucoup m'effleuraient à peine parce ma vie n'avait guère besoin des autres et que je ne comprenais pas pourquoi on pouvait m'en vouloir. Niveau scolaire c'était brillant puis moyen, le bachotage ne m'a jamais intéressé, j'ai toujours aimé comprendre, découvrir, aller à mon rythme. Sur mon bulletin, de plus en plus d'invitations à participer et des remarques sur mes difficultés à travailler en groupe (aujourd'hui encore j'ai un mal fou à effectuer un travail à plusieurs... Il faut au moins que les objectifs soient fixés et les tâches très vite clairement partagées).
Encore pas doué dans les relations sociales je n'avais pas de vraie conception de l'amitié je crois. J'ai eu la chance d'avoir quelqu'un avec qui je pouvais parler d'histoire, de livres et puis de jeux vidéos (il est vrai que j'étais "celui qui ne s'intéresse qu'à l'histoire" j'ai découvert cela récemment et ne pensais pas avoir laissé cette impression à ce point !). Plus sociable que moi, cet ami - quoi que je ne le réalisais pas s'en était un - a sans doute sacrifié pas mal de "popularité" pour ne jamais m'avoir "abandonné". Il me faisait des cadeaux, m'envoyait des cartes postales : j'étais horriblement gêné, je ne pensais pas à faire de même ! C'est lui qui m'a dit un jour que si j'aimais tellement les chiffres je pouvais envisager de devenir comptable... Faut dire que les profs m'ont vite dégouté des maths pour lesquels je ne pense pas avoir de don particulier : mes vieilles copies trahissent mon manque d'entrain à utiliser les méthodes de cours, comme je l'ai toujours dit : on me demande de résoudre un problème je le fais, qu'importe la méthode si le résultat est là !
Mes centres d'intérêts ont varié, l'histoire est toujours resté mon domaine tellement vaste de prédilection mais je suis aussi passé par la philatélie, la géologie, l'informatique et les jeux vidéos, le football (j'adorais, au début de chaque saison, parcourir les tableaux d'effectifs avec toutes les statistiques ! Comme j'adorais regarder, chaque lundi, les résultats du week-end et les classements...). J'ai toujours également eu le sens et le goût des détails, remarquant bien des choses qui échappaient aux autres (ce week-end encore j'aperçois mon père cherchant quelque chose dans l'herbe, je ne sais quoi, je m'approche, aperçois un objet dans l'herbe et le lui tends l'air de rien... on a toujours fait appel à moi pour retrouver les boucles d'oreilles égarées par exemple
). Sens du détail également dans mes dessins par exemple (je pouvais passer un temps fou à dessiner chaque pierre d'une tour... châteaux et autres vieilles pierres me fascinaient déjà). Lorsqu'un sujet ou un projet me passionne je ne me soucie que très peu de manger, je ne me soucie plus de voir les autres (c'est à dire encore moins que le reste du temps). Je suis fasciné par les mots, leurs sens, leurs étymologies, les façons de les manier... J'adore lire et écrire, j'aime les livres en tant qu'objets (le contenu de ma bibliothèque... voilà sans doute l'une sinon la chose à laquelle je tiens le plus moi qui ne me considère pourtant pas comme matérialiste. J'ai des centaines de titres et chaque livre a son quelque chose de particulier, je ne peux pas me résoudre à me séparer de l'un d'eux, si j'aime les livres qui ont du vécu je déteste les abimer ! J'aime les prendre en main, les feuilleter, parfois les compter même, les classer dans leurs étagères pleines à craquer... La présence de livres dans une pièce me rassure, lorsque je vais chez quelqu'un ce sont les livres qui m'attirent immédiatement, je fais tout pour me faufiler près d'eux et les détailler. Les bibliothèques ont toujours été au nombre de mes endroits préférés...
Mais il y a aussi (pour ne pas dire surtout) cette sorte de cage en verre qui me sépare des autres, mon incapacité si souvent à m'exprimer qui m'a causé et me cause toujours tant de problèmes ! Mes blocages que les autres ne comprennent pas, le fait que je ne partage que très peu les choses de ma vie, ma capacité parfois déconcertante à me détacher des gens, mon indifférence qui souvent n'est qu'apparente. Mon besoin simplement d'être seul souvent !
Mes réactions - cachées ou affichées - excessives face aux changements imprévus, ma sensibilité - plus encore dans ces moments là - aux bruits, l'angoisse que peuvent causer des rires dans le couloir de mon immeuble, l'envie de me cacher la tête sous 36 coussins lorsque sonne un téléphone (une des raisons pour lesquelles je n'aime pas ces appareils). L'impression d'être pris dans un tourbillon lorsque je marche à travers des rues bruyantes, toute cette lumière, ces bruits, ces gens et leurs regards dont je ne sais que faire et moi qui remarque un papier sur une pelouse, des mégots entre deux pavés...
Tellement d'incompréhensions au cours de ma vie déjà... Si souvent je ne comprends (ou pense avoir compris) les choses, dans les relations, qu'avec un retard énorme, trop tard, après avoir pu intellectualiser à outrance... Mon problème n'est pas de ne pas savoir que les autres ont leurs pensées propres et que leurs discours peuvent contenir des arrières pensées, c'est que confronté aux situations j'agis toujours comme si je ne le savais pas... Je prends ce qu'on me dit comme on me le dit. Si l'on me dit un non qui veut dire "peut-être" ou même "allez, j'ai envie de me faire prier, montre que tu en as envie" il y à très très peu de chances que j'insiste... Peut-être que quelques mois après en sortant de ma douche je réaliserais que quelque chose indiquait que j'aurais pu/du insister. Je sens toujours qu'il m'échappe quelque chose avec les autres... Souvent je sais que je devrais faire quelque chose mais je ne sais pas quoi alors si j'agis c'est totalement de travers, c'est paralysant...
J'ai aussi de gros problèmes s'agissant des conversations, j'évite les tête à tête (et ait du mal à suivre les conversations à plusieurs
). Avec mon ancienne petite amie par exemple, je pouvais la passionner (ou l'ennuyer en fait... bonne question) en visitant un musée par exemple mais je me retrouvais totalement bête à ne pas savoir quoi dire quand je n'avais pas de sujet bien défini sur lequel parler, la conversation "de tous les jours" me barbe royalement à vrai dire mais c'était quand même dur à vivre pour moi ce mutisme (et sans aucun doute dur pour elle !). Bon, personne n'a jamais su répondre à la question que je me pose depuis si longtemps : est-ce que les gens prennent vraiment ne serait-ce qu'un tout petit peu de plaisir à parler de la météo... sans avoir la moindre notion de météorologie qui plus est ? Je vais peut-être tirer ce message-fleuve vers sa fin après avoir sans doute dégouté quiconque d'en arriver au bout... J'ai l'impression d'avoir laissé de côté tellement de choses mais c'est presque une biographie plus qu'une présentation.
Tout ça pour dire que j'ai entendu il y a quelques 2 mois de cela une intervention radiophonique de Daniel Tammet. Elle était brève mais m'a donné l'envie d'en savoir plus sur ce syndrome d'Asperger... Je ne m'attendais pas à m'y retrouver... Plus tard j'ai aussi lu Je suis né un jour bleu : je me suis terriblement reconnu dans ses chapitres sur l'école, l'adolescence et l'entrée dans le monde des adultes.
Je ne peux pas certifier que je sois "Aspie" en tous cas je suis moi et cette une chance pas tous les jours facile à porter !
Au plaisir d'échanger plus... brièvement avec vous sur le Forum.
sur satedi Madspirit 
mais e****... dis toi que moi aussi je me suis reconnus dans tes trucs pas tout la la on s'entends lolll mais surtout ou tu parle de ... sa se melange pas des Playmobill pis des Legos.. t'as ben ben raison !!! moi jamais j'ai melanger.. mes Star Wars... GI JOE et Transformers.... meme mes figurine de bande deissinée ! Marvel avec Marvel.. pis DC avec DC ... loll pcque c pas les meme univers en partant....
