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Capacité/incapacité à pleurer
Posté : 11 déc. 2010, 01:23
par Silas
Bonjour,
Sur les conseils de Vic qui m'a aiguillé ici je me lance dans la création d'un sujet important pour moi.
Je suis incapable de pleurer.
Pour expliquer un peu, je n'ai jamais su pleurer. Depuis tout petit lorsque je pleure, c'est à l'intérieur, et c'est douloureux physiquement parlant.
Mais ce n'est pas souvent.
On m'a souvent catalogué d'insensible ou sans coeur (mais j'ai mis du temps à comprendre que c'était une image, enfant j'avais peur de ne pas avoir un coeur) parce que je ne pleure pas.
En réalité je suis hyper-sensible mais j'ai une sensibilité, bien qu'exacerbée, qui sort complètement des "normes" du type.
Il m'est arrivé des choses très traumatisantes/graves dans ma vie et je ne pleurais pas, excepté lorsque la douleur était physique si forte qu'elle en devenait incontrôlable. Et encore...
Mais lorsqu'il s'agit de douleur "psychique" je suis incapable de le faire à l'extérieur.
Je n'ai pas versé une larme à la mort des gens qui m'entouraient, je n'ai pas versé une larme lorsque j'ai été abusé, je n'ai pas versé une larme lorsque j'étais humilié publiquement etc etc
Les rares fois où je pleure, c'est toujours si je suis absolument seul, très très très peu et surtout d'épuisement à force de pleurer dedans, trois ou quatre petites larmes sortent de mes yeux et ça fait presque plus mal que quand ça ne sort pas.
Comme ça commence à sortir , je me pense en voie de soulagement, enfin mais ça ne sort jamais plus alors je m'énerve et me réfugie malgré moi dans mes reflexes "autistiques", et, le fait d'être encore plus frustré me donne encore plus envie de pleurer, et, le fait de ne pas pouvoir me fait encore plus pleurer "dedans".
Je ne sais pas si je m'exprime clairement.
Je souffre beaucoup de cette incapacité à pleurer "réellement" parce que j'en ai très envie et besoin.
Jusqu'ici, je n'ai reçu en réponse à mes explications de "larmes qui coulent à l'intérieur" que des moqueries ou accusations de mensonges ou simplement une incompréhension totale car il parait que ce n'est pas possible.
Physiologiquement je veux bien le croire car je connais à peu près le fonctionnement des glandes lacrymales mais il n'empêche qu'en dehors de cela, je ne mens pas, c'est ma réalité.
Y a-t-il ici des gens qui comprennent ce que je veux dire ou qui le vivent aussi?
Silas.
Re: Capacité/incapacité à pleurer
Posté : 11 déc. 2010, 07:23
par Nouvelle
Silas a écrit : Pour expliquer un peu, je n'ai jamais su pleurer. Depuis tout petit lorsque je pleure, c'est à l'intérieur, et c'est douloureux physiquement parlant. Mais ce n'est pas souvent.
Les rares fois où je pleure, c'est toujours si je suis absolument seul, très très très peu et surtout d'épuisement à force de pleurer dedans, trois ou quatre petites larmes sortent de mes yeux et ça fait presque plus mal que quand ça ne sort pas.
Comme ça commence à sortir , je me pense en voie de soulagement, enfin mais ça ne sort jamais plus alors je m'énerve et me réfugie malgré moi dans mes reflexes "autistiques", et, le fait d'être encore plus frustré me donne encore plus envie de pleurer, et, le fait de ne pas pouvoir me fait encore plus pleurer "dedans".
Je ne sais pas si je m'exprime clairement.
Je souffre beaucoup de cette incapacité à pleurer "réellement" parce que j'en ai très envie et besoin.
Y a-t-il ici des gens qui comprennent ce que je veux dire ou qui le vivent aussi?
Silas.
Parfaitement compris ton post. C'est idem pour moi. Il n'y a rien à redire là-dessus. Ce n'est pas grave. Personnellement si je pleure c'est aussi tout à fait seule. Et il faut que je fasse un effort. La souffrance c'est de ne pas savoir "pleurer", montrer son émotion en même temps que les autres... c'est très difficile surtout quand on se rend compte de ça. Quand j'étais plus jeune alors moi aussi je me réfugiais dans ce que vous appelez les réflexes autistiques. En vieillissant j'arrive à ne pas me "réfugier" mais parfois, j'avoue, qu'elle soulagement de me laisser aller seule chez moi
à mes petits réflexes et autres stéréotypies selon les considérations scientifiques.
Moi j'appel ça : mes exercices de détentes.
Re: Capacité/incapacité à pleurer
Posté : 11 déc. 2010, 08:41
par Inconnu992
Pendant 19 ans,j'ai pleuré à moitié.Quand je pleurais je voulais pas que ca dure.L'affectation sentimentale,durait jamais très longtemps.Je pouvais me remettre à pleurer en étant affecter par des choses passées,des choses hypothétiques.Ca allait tellement vite que je me sentais dans l'incapacité de dire pourquoi du comment aux adultes.En le sachant ca me fesait encore plus mal.Alors je disais n'importe quoi,un truc de rationel.
Maintenant je pleurs plus mais je ressent la douleur.Mes larmes coulent mais ca dure pas.Tout le monde s'en fiche en même temps.Mais je me soulage un peu quand même,je me répart vite.je suis habitué à penser la plaie sentimentale,de façon à ne pas me faire affecter durablement.
Je l'ai déjà fait comprendre à mes proches que je savait pas faire et m'a semblé le manifester visiblement,mais semble il que je n'ai pas été assez démonstratif.
Re: Capacité/incapacité à pleurer
Posté : 11 déc. 2010, 09:49
par 0z0ne
Chez moi la douleur physique intense ne me permet pas de pleurer. Je me suis retrouvé avec un clou planté dans un ongle, je n'ai jamais connu une telle douleur. Mais elle était tellement intense que je n'ai pu que regarder le clou, le prendre et le sortir de là.
La douleur morale je la gère assez bien aussi. Quand quelque chose de terrible arrivait, j'étais toujours le plus apte à le gérer de manière méthodique : à dix ans, j'ai retrouvé ma grand-mère couchée dans ses excréments. J'ai refermé la porte de sa chambre, je me suis retourné sur ma (grande) sœur, je lui ai ordonné d'aller appeler une ambulance, j'ai interdit à mon petit frère d'entrer, et enfin je suis allé voir si je pouvais faire quelque chose pour ma grand-mère.
À son enterrement, je faisais rire mes cousins. Elle avait fini de souffrir, elle n'avait pas pu sortir de son coma, sauf pour me regarder un instant lorsque je me suis penché sur elle.
Ça ne m'empêche pas de pleurer seul, et à vrai dire j'y arrive bien, je pleure de façon thérapeutique. J'aime pleurer devant le JT, devant des drames humains, au moment où je ne peux rien y faire d'immédiat. J'aime pleurer car ça dégage. Mais je postpose.
Quelque part c'est gênant de ne pas pouvoir pleurer avec les autres, mais quand les autres pleurent il faut bien que quelqu'un arrive à gérer la situation. C'est gênant car c'est comme rire ensemble, c'est un besoin. Mais je crois que je suis trop sensible à la douleur des autres pour pouvoir me relâcher quand ça leur arrive de pleurer. Quand une situation justifierait que je pleure, je suis tellement en colère intérieure que je réfléchis à 100 à l'heure pour trouver des solutions. Et je ne me relâche que lorsque je les ai trouvé ou que la paix m'est revenue.
Re: Capacité/incapacité à pleurer
Posté : 11 déc. 2010, 16:28
par Silas
Bonjour,
Merci pour ces premières réponses que j'ai lues très attentivement, et vais relire car il me faut toujours plusieurs fois avant de bien intégrer les choses.
Le parallèle d'OzOne avec le rire a également fait écho en moi. En effet, bien que je ne souffre pas d'une incapacité à rire, il est vrai que on me reproche souvent de ne pas "savoir rire", je ris à l'intérieur en réalité, mais c'est beaucoup moins douloureux que pour les pleurs, ou bien je ris en décalage. Parfois c'est le temps de compréhension qui est plus long, parfois juste c'est que je ris quand l'envie m'en prend mais personne ne rit plus .
Mais cela me gêne moins, hormis le fait que je passe encore et toujours pour bizarre en société (pour le peu que j'y suis) ça ne m'est pas douloureux, ni un manque.
Et je ris énormément quand je suis seul, sans aucune limite de "correction" dans la mesure où, une fois seul, le fait que j'ai "l'air d'un débile profond" (sic) en riant n'indispose personne.
Mais, je crains de ne faire différer le sujet malgré moi, quoiqu'il en soit, votre analogie OzOne m'a beaucoup parlé.
Si mon incapacité à pleurer pouvait ne pas être aussi douloureuse que ma capacité "particulière" à rire j'en serais heureux .
Un autre point qui a retenu mon attention c'est ce que vous précisez quand au fait de garder une attitude qui permet de "gérer la situation" lorsque les autres ne sont pas en mesure de le faire.
Je partage cela aussi, je ne cède pas à la panique, peut-être ne m'atteint-elle tout simplement pas au même moment que les autres, de là à gérer les situations je ne sais pas.
Je réfléchis dans ces moments là, si vite que c'est comme si je ne réfléchissais pas.
A titre d'exemple, enfant, lorsque nous avons trouvé un ami de la famille mort chez lui depuis plusieurs jours d'une balle en pleine bouche, alors que les adultes avec moi s'écroulaient face à la scène, s'évanouissaient à cause de l'odeur ou tentaient maladroitement de me cacher les yeux (inutile puisque j'avais vu) c'est moi qui suis calmement allé jusqu'au téléphone pour appeler les pompiers. Mais je n'ai aucun souvenir d'avoir réfléchi au fait qu'il faille le faire, je l'ai fait, c'est tout.
De même, lorsque j'ai trouvé ma mère suicidée, c'est moi qui ait fait "rire" la personne venue après mon appel et même le pompier qui restait avec moi pendant que ses collègues s'occupaient de son corps.
Dire que je ne ressentais pas la peine ni ne mesurais l'ampleur de la situation serait faux, mais m'écrouler, ou pleurer, ou même hurler ou quoique ce soit, je l'ai fait, mais en dedans.
(J'ai souvent été "qualifié" de nem. Tout est à l'intérieur.)
Là encore j'ai peur de dévier.
En tous cas ne pas parvenir à pleurer me fait mal, réellement et physiquement.
Je voudrais relâcher moi aussi toute cette colère et ce désarroi interne.
Silas.
Re: Capacité/incapacité à pleurer
Posté : 11 déc. 2010, 17:23
par 0z0ne
Silas a écrit :Mais je n'ai aucun souvenir d'avoir réfléchi au fait qu'il faille le faire, je l'ai fait, c'est tout.
Bien-sûr. On a tous la notion de ce qui doit être fait. Il n'y a pas à y réfléchir. C'est souvent une évidence.
J'ai toujours su (pour l'avoir expérimenté) qu'on ne peut pas sauver un jeune merle si on n'est pas sa mère, que si on essaie, elle viendra le tuer. Dès lors, quand des copines de classe en ramenaient un, je lui ai pris la tête et je l'ai secoué avant de le mettre à la corbeille. C'était toujours moi qui me chargeait "d'endormir " les portées de chatons.
Re: Capacité/incapacité à pleurer
Posté : 11 déc. 2010, 21:41
par kelkun_kelkepart
passée une bonne partie de mon adolescence a chialer seule tous les soirs dans mon lit...
l'autre partie j'ai fini a plus arriver a chialer au début j'y arrivait avec l'automutilation: je me coupait parfois violement fesait un belle crise d'angoisse et finissait par chialer toutes les larmes de mon corps
les médicaments aidant l'AM n'a plus suffit et pas trouver d'autres moyen... du coup ba j'ai passé plusieurs mois a ne pas chialer avec malgré tout une detresse immence a l'interieur de moi...
plus recement j'ai fini par aller mieu j'ai arreter les médocs.... et je retrouve la joie des larmes^^ la joie dans tous les sens du terme... dans le sens que ça fait un bien fou de chialer quand on est mal mais aussi quand j'ai d'autres émotions intences notament le bonheur ... on va pas dire que je pleure franchement mais bon j'ai clairement les larmes aux yeux... cela ne m'arrivait jamais avant... meme si parfois ça fait mal c'est génial de retrouver ses émotions pleines et entières!!
un truc a-la-con d'un autre forum: tu découpe des oignons bien fort... ok tu ne chialera pas a cause de ton désarois plus a cause des molécules dudit oignon mais bon ça peu soulager un peu...
Re: Capacité/incapacité à pleurer
Posté : 13 déc. 2010, 17:38
par Nouvelle
Je me rappel un truc : Je peux avoir des larmes quand je "crise"...
Ca vous arrive d'avoir des crises ? Quand il y a trop de tout et que vous n'arrivez plus à faire face ? Normalement, je me maîtrise mais des fois... ça explose et c'est terrible et il y a des larmes et j'ai encore plus de colère d'avoir des larmes parce que j'ai craqué, je crise et en plus il y a des larmes et de sentir ça sur mes joues et que quelqu'un voit ça, c'est exaspérant. Je cours me cacher.
Re: Capacité/incapacité à pleurer
Posté : 13 déc. 2010, 18:55
par meriam
kelkun_kelkepart a écrit :passée une bonne partie de mon adolescence a chialer seule tous les soirs dans mon lit...
l'autre partie j'ai fini a plus arriver a chialer au début j'y arrivait avec l'automutilation: je me coupait parfois violement fesait un belle crise d'angoisse et finissait par chialer toutes les larmes de mon corps
les médicaments aidant l'AM n'a plus suffit et pas trouver d'autres moyen... du coup ba j'ai passé plusieurs mois a ne pas chialer avec malgré tout une detresse immence a l'interieur de moi...
plus recement j'ai fini par aller mieu j'ai arreter les médocs.... et je retrouve la joie des larmes^^ la joie dans tous les sens du terme... dans le sens que ça fait un bien fou de chialer quand on est mal mais aussi quand j'ai d'autres émotions intences notament le bonheur ... on va pas dire que je pleure franchement mais bon j'ai clairement les larmes aux yeux... cela ne m'arrivait jamais avant... meme si parfois ça fait mal c'est génial de retrouver ses émotions pleines et entières!!
un truc a-la-con d'un autre forum: tu découpe des oignons bien fort... ok tu ne chialera pas a cause de ton désarois plus a cause des molécules dudit oignon mais bon ça peu soulager un peu...
bonjour je me présente c'est Meriam j'ai 20 ans voila vous avez pleurer tout votre larme de votre corps pk ?
Re: Capacité/incapacité à pleurer
Posté : 13 déc. 2010, 20:45
par Inconnu992
Je me rappel un truc : Je peux avoir des larmes quand je "crise"...
Ca vous arrive d'avoir des crises ? Quand il y a trop de tout et que vous n'arrivez plus à faire face ? Normalement, je me maîtrise mais des fois... ça explose et c'est terrible et il y a des larmes et j'ai encore plus de colère d'avoir des larmes parce que j'ai craqué, je crise et en plus il y a des larmes et de sentir ça sur mes joues et que quelqu'un voit ça, c'est exaspérant. Je cours me cacher.
Alors ca dépend....Franchement aujourd'hui j'ai aps eut de crises,par contre beaucoup,beaucoup de variations d'humeur.Quand je vais sur doctissimo,je lis certains posts,c'est de la psychologie de comptoir.Les gens qui postent ça se rendent pas compte du mal que ca cause,du sentiment de culpabilité et d'échec.
Y'a eut aussi mon exo de contrôle de gestion que j'ai plus ou moins résolu car fallait revoir le management,j'avais pas envie de me ramener à son cours sans avoir revu les derniers chapitres.
Dans ces moments là à chaque fois:sentiment d'échec,de sous estimer les capacités,pas se faire confiance.C'est de l'auto destruction intelectuelle.Ca laisse des traces mais on els voits pas contrairement au coups,aux insultes.
Y'a eut une personne à qui j'avis très envie de lui balancer mes quatres vérités tellement qu'elle m'a agacé avec son insolence,son indolence,sa sournesoirie.
Je la vois avec d'autres personnes avec qui je m'entends bien,y'a globalement une bonne ambiance,je n'ai pas envie d'en perdre le bénéfice.
Mais oui quand j'étais en STG,ca m'est arrivé de pleurer toutes les semaines après chaque échec relationelle,chaque déception en classe intelectuelle.la psy que je suis allé voir pendant six mois,en l'appelant j'étais en train de sangloter.
En première année au 1er semestre,quand je me suis rendu compte que j'avais ma vie gâché à cause d'un ras le bol dont j'ignorais le pourquoi du comment,que je ne comprennais pas pourquoi je me renvoyait systématiquement à mon passé,j'ai pleuré.En disant aussi "non,non je veux pas,non p*****,non",c'était une crise.J'ai même failli être interné à l'hopital psy de limoges.
Y'en a un qu'est allé las bas,bah je vous dit pas dans quel état il est aujourd'hui à dix ans,enfermé avec les adultes malades,sans suivi,sans surveillance,enfermé,gavé de médicaments.Une belle extermination sociale.