SAtedI

Bonjour à tous,


De plus en plus, je ressens le besoin de me socialiser, surtout avec des personnes TED. Même, en plus, je ressens le besoin d'avoir des amis TED. Cela va permettre de faire des activités autre que ceux que je fais seule ou en famille. De plus, cela va me permettre d’élargir mon cercle social. J’aurais d’autres personnes de confiance à part mes parents et mes intervenants.


En même temps, rencontrer des personnes TED me permettra :

1) de perfectionner mon identité
2) de perfectionner mes habiletés sociales
3) de me reposer de tout le travail à faire pour m’adapter aux NTs

Tout d’abord, j’ai besoin de perfectionner mon identité. Même si je me connais très bien et que je réussis à m’accepter comme je suis, j’ai besoin de relativiser mes comportements autistiques. Si j’évalue mes comportements autistiques dans un groupe de NTs, je peux paraître anormale ou bizarre, ce qui m’amène à la remise en question. Si j’évaluais mes comportements autistiques dans un groupe de TEDS, je parais plus dans la norme.

Ensuite, j’ai besoin de perfectionner mes habiletés sociales, dans le sens de mettre en pratique les habiletés sociales que j’ai appris en théorie avec mon orthophoniste et ma travailleuse sociale. Déjà, je le fais en me socialisant avec des NTs, tout comme au Cégep et en famille.


Enfin, j’ai besoin de me reposer de tout le travail que j’ai à faire pour gérer mon TED à travers les NTs. Puisque je suis entourée de NTs, je dois constamment faire des efforts pour m’adapter à eux. Avec les NTs, je suis fatiguée de :


-toujours devoir me forcer à synthétiser et à être global dans mes échanges verbaux
-toujours devoir me forcer à m’orienter vers des discussions superficielles
-toujours devoir me forcer à varier mes sujets de conversation
-toujours devoir me forcer à interpréter de façon juste les commentaires que je reçois
-toujours devoir me forcer à les rejoindre au niveau émotif
-toujours devoir me forcer à comprendre le non-dit
-toujours devoir me forcer à accélérer le traitement de l’information pour suivre la pensée NT

Dans les relations sociales, il m’arrive d’avoir envie de m’orienter dans ce qui me demande le moins d’effort : la précision, le sérieux, la profondeur, le rationnel, suivre une pensée TED etc.


Et vous, avez-vous envie de rencontrer des autistes? Cette question, je l'adresse aux personnes TED participant au Forum Satedi.

Noémie

Moui, après il ne faut pas idéaliser les TEDs je pense.
Parler avec un TED est peut être intérressant dans le sens de ne pas avoir à cacher qui on est et de plus de
tolérance, mais si tu parles toujours du même sujet, que tu manques de clarté dans ton expression, etc, par exemple,
il pourrait avoir du mal quand même à te suivre.
Et puis vous n'êtes pas obligés d'avoir les mêmes centres d'intérets, de la il vaut mieux un non TED avec
ces centres la qu'un TED x ou y.
Par exemple si moi je parle de danse avec un TED d'ici en vrai, ça ira bien quelques minutes, mais il faudra
quand même que je fasse des efforts pour m'adapter à SES centres d'intérets, goûts, etc....
Pour peu que la personne aient des manies ou des défauts qui ne soient pas en adéquations avec toi

Je suis assez d'accord aussi avec Urban Shaman. Dans le temps, j'organisais des rencontres entre mon fils et un aspie. Ils tenaient deux monologues en même temps, jamais un dialogue.
Mais je nuance : dans son école spécialisée, mon fils se fait des amis qui ont parfois en partie le même centre d'intérêt que lui.
Seulement, il lui arrive aussi de rencontrer des NTs qui ont le même centre d'intérêt.

Sinon dans l'absolu, toute rencontre quelle qu'elle soit est un pas vers la socialisation et est donc bonne à prendre.

Vous avez raison de dire que la durée d'une discussion sur un sujet dépend aussi de l'intérêt de la personne. Autant pour les personnes TEDs que pour les personnes NTs, tous les êtres humains sont portés à passer plus de temps sur des sujets qui les intéressent que sur des sujets qui ne les intéressent pas. Les centres d'intérêts n'ont pas rapport avec le fonctionnement TED ou NT; c'est plutôt la manière de traiter l'information. Aussi, la durée d'une discussion sur un sujet de conversation dépend aussi du traitement de l'information. Si compare la durée d'une discussion d'un autiste à celle d'un NT sur un sujet d'intérêt commun entre l'autiste et le NT, l'autiste va passer plus de temps, puisque les informations sur le sujet sont plus fragmentés que le NT et cela va lui prendre plus de temps à faire le tour du sujet, c'est-à-dire d'arriver à l'image globale. Si j'ai envie de discuter, je dois faire des efforts pour moins fragmenter. C'est ce travail que je suis tannée de devoir faire quand j'ai le goût de jaser.

Je vais nuancer ce que je dis quand je parle de toujours devoir me forcer à faire tel travail. Au fond, j'ai deux solutions possibles pour éviter de toujours me forcer à m'adapter aux NTs:


1) Être dans ma bulle
2) Discuter avec des autistes ayant des centres d'intérêts commun

En fait, autant avec des TEDs qu'avec des NTs, parfois, je ressens un besoin de solitude, parfois, je ressens un besoin de socialisation. Quand je ressens un besoin de socialisation, j'aimerais bien parfois ne pas avoir à faire tout le travail d'adaptation que je fais constamment avec les NTs pour m'intégrer.



Noémie

Noémie a écrit :Vous avez raison de dire que la durée d'une discussion sur un sujet dépend aussi de l'intérêt de la personne. Autant pour les personnes TEDs que pour les personnes NTs, tous les êtres humains sont portés à passer plus de temps sur des sujets qui les intéressent que sur des sujets qui ne les intéressent pas. Les centres d'intérêts n'ont pas rapport avec le fonctionnement TED ou NT; c'est plutôt la manière de traiter l'information. Aussi, la durée d'une discussion sur un sujet de conversation dépend aussi du traitement de l'information. Si compare la durée d'une discussion d'un autiste à celle d'un NT sur un sujet d'intérêt commun entre l'autiste et le NT, l'autiste va passer plus de temps, puisque les informations sur le sujet sont plus fragmentés que le NT et cela va lui prendre plus de temps à faire le tour du sujet, c'est-à-dire d'arriver à l'image globale. Si j'ai envie de discuter, je dois faire des efforts pour moins fragmenter. C'est ce travail que je suis tannée de devoir faire quand j'ai le goût de jaser.

En plus du fait que les autistes ne pensent pas de la même façon, il faut rajouter que souvent, la personne autiste connaitra plus d'informations sur son centre d'intérêt qu'une personne NT. En effet, nous nous investissons plus dans l'apprentissage de quelque chose. Une personne NT aura tendance à ne connaitre que des informations plus ou moins générales et quelques anecdotes, mais ne pratiquera pas un apprentissage "encyclopédique". A contrario, la personne autiste tentera de dire tout ce qu'il sait sur un sujet, donc bien souvent, c'est trop "volumineux" pour une conversation quotidienne.
J'ai lu quelque part que dans une conversation d'une heure avec un ami, en moyenne, 5 sujets sont abordés dont 3 ou 4 portent sur des sujets d'actualités (événement politique, sorties cinéma...). Cela veut donc dire que les informations échangées sont succinctes.

Je suis tout le contraire de toi Noémie