SAtedI

Bonjour à tous,


J’ai lu livre très intéressant de Bibi qui s’intitule «L’autisme : au-delà des apparences». Elle décrit, dans ce livre, tout le fonctionnement interne de la structure de pensée autistique. Cela m’a été très utile de le lire, puisqu’il m’a permis de répondre un peu à ma remise en question.

Par exemple, j’ai souvent été préoccupé par mes réactions quand je suis coincée dans mon labyrinthe. Dans son livre, Bibi les a nommées les crises de non-sens. Une crise de non-sens est un changement subit, où se produit une fragmentation de la perception sensorielle, où il y a perte du sens, de la signification. Voici la liste de mes réactions en crise de non-sens :

-Perte du sens des nuances
-Impulsivité
-Rigidité comportementale
-Non-réceptivité aux commentaires (conseils, suggestions)
-Susceptibilité excessive
-Dévalorisation constante
-Pensées obsédantes qui ne veulent pas cesser
-Non-respect des règles de la maison

J’ai toujours été conscience que lorsque j’ai des écarts de diète, cela me fait faire des crises de non-sens. Il n’y a pas longtemps que j’ai pris conscience que l’autostimulation me fait faire des crises de non-sens. L’automne dernier, je me souviens que je n’étais plus la même. Je m’auto stimulais beaucoup. J’écoutais mon Ipod avec écouteurs en variant le volume et en sautillant. Soudainement, après l’autostimulation, je n’arrivais plus à me contrôler et je ne réussissais plus à réguler mes émotions. J’avais des réactions semblables à une droguée ou une malade mentale. En réalité, mon système nerveux était surexcité, ce qui m’amenait à des réactions incontrôlables. En fait, j’en ai déduit que dans mon cerveau, il y a sûrement quelque chose qui produit un équivalent d’une drogue et qui me fait avoir des réactions incontrôlables. Après les fêtes, j’avais arrêté complètement de m’auto stimuler et j’avais arrêté de faire des crises de non-sens. J’étais redevenue comme je suis d’habitude.

Ensuite, j’avais remarqué que j’étais susceptible aussi d’en faire quand je travaillais trop fort dans mes travaux scolaires. Je me suis demandé pourquoi j’ai un système nerveux plus vulnérable qu’un NT. J’ai réussi à déduire pourquoi à partir de certaines informations que j’ai lues dans le livre à Bibi et à partir des connaissances que j’ai appris en biologie au Cégep sur le système nerveux. Tout d’abord, j’ai appris en biologie qu’une des principales fonctions du système nerveux est de traiter les informations sensorielles (visuelles, verbales, ou tactiles). Ensuite, dans son livre, Bibi dit qu’une personne TED possède un traitement manuel d’informations, alors qu’un NT possède un traitement automatique d’informations. Alors, j’en déduis que le système nerveux d’une personne TED traite l’information manuellement. Par la suite, Bibi dit dans son livre que chez tous les êtres humains, notre cerveau fonctionne moins efficacement lorsqu’on est fatiguée. Cependant, le cerveau d’une personne TED risque de devenir plus vulnérable, c’est-à-dire encore plus fatiguée qu’un NT, après un gros travail, puisqu’il s’agit d’une gymnastique qui demande beaucoup d’efforts pour traiter l’information. Donc, quand je travaille fort, puisque j’ai un TED, mon système nerveux fait énormément d’efforts pour traiter l’information, puisqu’il s’agit d’un traitement manuel. Alors, mon système nerveux se fatigue énormément après de gros efforts.

Enfin, quand je fais attention à mon système nerveux, je ne fais pas de crises de non-sens. J’ai besoin de contrôler mon autostimulation et de m’accorder des moments de repos pour les éviter.



Est-ce qu’il vous arrive de faire des crises de sens? Si oui, avez-vous des réactions semblables aux miennes quand vous en faîtes?

Est-ce que l’autostimulation a des effets néfastes sur vous? Si oui, lesquels?

Est-ce que le fait de travailler fort vous rend vulnérable?


Ces questions, je les adresse aux personnes TED participant au Forum Satedi.






Noémie

Qu'est-ce que tu entends par « auto-stimulation » ?
Simplement écouter une musique que tu aimes ?
Ou est-ce que le fait d'une certaine rigidité te confine dans une idée, la renforce à l'extrême, parfois au-delà de la raison ?

Travailler beaucoup à un sujet devient forcément obsédant. Ainsi quand je suis occupé de manière intense à un travail, plus ça va, plus je peaufine, plus je soigne la moindre virgule (je suis graphiste et je travaille énormément la typographie - dans le sens de l'orthographe étendu - la rigueur typographique est le summum de la rigueur orthographique).
De cette façon, j'ai du mal à m'arrêter, seule la deadline fait que je suis obligé de cesser. Quoi que souvent, je continue un travail qui m'a pris beaucoup de temps après l'avoir remis.
Forcément c'est fatiguant puisque lorsque je suis pris dans un boulot, je ne compte plus mes heures, je peux y passer mes nuits.

Je n'arrive pas à te suivre dans le traitement manuel de l'information. Tout traitement de données est intellectuel avant tout.

Dévalorisation constante
Je connais ça, dans une certaine mesure : j'ai du mal à me « vendre », à faire « la p… » pour obtenir un emploi (c'est pour ça que je n'en ai pas et ne travaille que bénévolement pour des amis ou associations).
Pourtant, je suis conscient de mon extrême valeur dans certains domaines.
Ou alors, quand on me parle d'une finalité à obtenir, je « vois » comment l'obtenir, je dis que c'est facile à faire, on me confie de faire le boulot, et j'en accepte tellement ainsi, impulsivement, que je n'arrive pas à suivre puisque je suis tellement perfectionniste, démontrant en même temps que le boulot n'est pas si facile que ça.

Qu'est-il entendu par « Non-respect des règles de la maison » ?
Non-respect d'une normalité domestique, bordélisme ? (Avec ce qui en découle : devant le constat du bordélisme ambiant, sentiment profond d'un manque total de capacités, de valeur pour autrui.)
Ou irrespect de l'ordre établi au sein d'une structure, déni du protocole, de la hiérarchie ? (Avec ce que ça suppose de « Non-réceptivité aux commentaires » et de « Susceptibilité excessive ».)
À vrai dire, je me retrouve dans les deux significations et ses implications.

Je rappelle que je ne suis pas diagnostiqué TED. Seulement, tu remarqueras que je me retrouve facilement dans la description que tu donnes (que le livre donne), et que je me sens suffisamment à ma place sur SAtedI pour y rester depuis des mois déjà.

Noémie a écrit :J’ai lu livre très intéressant de Bibi qui s’intitule «L’autisme : au-delà des apparences».

Par curiosité, pourquoi ne pas utiliser son nom entier?

Noémie a écrit :Est-ce qu’il vous arrive de faire des crises de sens? Si oui, avez-vous des réactions semblables aux miennes quand vous en faîtes?

Est-ce que l’autostimulation a des effets néfastes sur vous? Si oui, lesquels?

Est-ce que le fait de travailler fort vous rend vulnérable?

Je pense que beaucoup de personnes TED ont ce genre de "crises". Néanmoins, pour moi, l'auto stimulation est un moyen de relâcher la "pression" donc mes émotions (dont le stress) ne sont que la cause et non la conséquence. Par exemple, je vais "jouer" avec mes mains lorsque je suis angoissée, bouger mes bras lorsque je suis contente... Les personnes autistes, souvent, ne montrent pas leurs émotions comme les autres et un auto stimulation est un moyen de communiquer. Personnellement, cela peut tellement me calmer que je "m'échappe", c'est une clef pour accéder à mon "propre monde" donc de temps en temps c'est problématique.
En ce qui concerne mes études, elles sont une grande source d'angoisse et donc après une journée passée à l'université, j'ai tendance à avoir plus de "tics" et moins supporter les autres ou une perturbation de mon emploi du temps normal.

Moi, au contraire, l'autostimulation me nuit et ne me permet pas de gérer mon stress.



Noémie

Noémie a écrit :Est-ce qu’il vous arrive de faire des crises de sens? Si oui, avez-vous des réactions semblables aux miennes quand vous en faîtes?

Je ne sais pas si ce sont "des crises" qui plus est de "non sens" ? Je ne comprends pas ces termes.
Mais quand il y a trop de stimulations dans ma journée = tout m'est insupportable : toucher, parler, être touchée, écouter. Par contre, je vais bouger dans tous les sens...ou totalement m'isoler. C'est un peu comme-ci tout était dérglé en moi-même. Mais avec l'expérience de la vie, il est possible de tout à fait maîtriser ça, en dosant de façon correct la dose de stimulation quotidienne, cela peut passer par ne faire qu'une activité par jour. Ce n'est pas grave.

Noémie a écrit :Est-ce que l’autostimulation a des effets néfastes sur vous? Si oui, lesquels?

ça isole - donc ça rend moins sociable - et ça fait perdre la notion de socialisation et les compétences pour faire ces choses-là.

Noémie a écrit :Est-ce que le fait de travailler fort vous rend vulnérable?

Oui.

Noémie a écrit :Ces questions, je les adresse aux personnes TED participant au Forum Satedi.
Noémie

j'ai des crises de non sens lorsque:

-j'échoue dans un domaine clé:scolarité,travail,communication,loisirs,sport

-quand une personne que je deteste vient casser ma concentration

-quand j'ai demandé des explications à quelqu'un pour une question et que la réponse est soi trop floue soit jugé décevante.

-quand je croise une personne qui comet un acte parfaitement répréhensible et que personne ne fustige du regard ou ne déchoit par l'ignorance

-quand les valeurs:liberté,égalité,fraternité sont baffoués par un ou des tyrans

J'ai eut des crises de non sens surtout lors des révolutions tunisiennes,egyptiennes et surtout lybiennes;j'ai jamais pu digéré notre indifférence et notre mépris implicite et explicite envers ces personnes.

J'ai souvent des crises de non sens en contrôle de gestion parce que je supporte plus que deux personnes qui m'ont fait des torts depuis longtemps ralent,cassent du sucre à mon sujet quand je veux plus de détails pour essayer de m'en tirer.j'ai aussi des crises de non sens quand l'incompréhension scolaire se transforme en peur et que la peur devient si terrifiante que toute mon existence en est troublé.

J'en ai aussi quelque fois quand je vois certaines personnes tenir des discours et se comporter de manière minimilaiste,authaines face à une personne qui à vraiment très mal.

J'ai aussi des crises de non sens quand je vois des unités de police avoir un comportement pas digne.

Je suis à cheval sur l'état de droit,le fait d'être irréprochable dans les focntions régaliennes,et quand on accepte un contrat ou qu'on donne un mandat.

J'aimerais tellement en dire sur mes crises de non sens,surtout vis à vis du management de renault mais je vais arréter là.Trop de rigidité tue.

hello noémie
qu'appelles tu un écart de diète ?