Jane, chanceuse.
Posté : 06 juil. 2011, 10:25
Comme d'autres ont écrit "Untel, Asperger" certainement parce que c'est comme ça qu'ils se vivent en ce moment, j'ai voulu écrire "chanceuse". C'est comme ça que je me vis en ce moment.
J'ai 25 ans, diagnostiquée depuis quelques mois, mais Aspie depuis toujours. (C'est une évidence, n'est-ce pas? Mais exprimée, elle prend tout son sens.)
J'ai eu des périodes incroyablement difficiles. En les considérant, avec tout le recul possible, je n'arrive pas à comprendre que je sois en vie aujourd'hui. Ma chance a été de n'avoir pas vraiment vécu plus facilement avant ces périodes, et de ne m'être pas rendue compte de l'intensité de leur dureté.
Depuis quelques semaines, je prends doucement conscience de la chance que j'ai d'être telle que je suis, y compris Asperger. Jusque là, je ne voyais que la malchance que j'avais eue, de n'avoir pas été diagnostiquée plus tôt. La malchance que j'avais, de ne rien comprendre à ce monde de fous, et de ne pas en vouloir. Et de nombreuses autres, que je ne nie pas aujourd'hui.
Mais pouvoir être envahi, bouleversé, par la beauté d'un lieu, ou d'une "âme", ou d'une musique...
Être intègre, quel plaisir!
Avoir un point de vue novateur et "unique" sur certaines situations ou certains problèmes, quelle fierté!
(Toutes ces choses que je croyais communes à tous, et qui sont si rares.)
Et plus simplement, que le diagnostic existe, et qu'il m'ait permis de mettre des noms sur mes gênes, mes souffrances, mes différences, alors que je me noyais dans la boue. Les voir enfin. Pouvoir les comprendre et les utiliser, enfin.
Tout ça me paraît affreusement mièvre et mielleux, j'espère qu'il n'en sera pas de même pour vous.
J'ai 25 ans, diagnostiquée depuis quelques mois, mais Aspie depuis toujours. (C'est une évidence, n'est-ce pas? Mais exprimée, elle prend tout son sens.)
J'ai eu des périodes incroyablement difficiles. En les considérant, avec tout le recul possible, je n'arrive pas à comprendre que je sois en vie aujourd'hui. Ma chance a été de n'avoir pas vraiment vécu plus facilement avant ces périodes, et de ne m'être pas rendue compte de l'intensité de leur dureté.
Depuis quelques semaines, je prends doucement conscience de la chance que j'ai d'être telle que je suis, y compris Asperger. Jusque là, je ne voyais que la malchance que j'avais eue, de n'avoir pas été diagnostiquée plus tôt. La malchance que j'avais, de ne rien comprendre à ce monde de fous, et de ne pas en vouloir. Et de nombreuses autres, que je ne nie pas aujourd'hui.
Mais pouvoir être envahi, bouleversé, par la beauté d'un lieu, ou d'une "âme", ou d'une musique...
Être intègre, quel plaisir!
Avoir un point de vue novateur et "unique" sur certaines situations ou certains problèmes, quelle fierté!
(Toutes ces choses que je croyais communes à tous, et qui sont si rares.)
Et plus simplement, que le diagnostic existe, et qu'il m'ait permis de mettre des noms sur mes gênes, mes souffrances, mes différences, alors que je me noyais dans la boue. Les voir enfin. Pouvoir les comprendre et les utiliser, enfin.
Tout ça me paraît affreusement mièvre et mielleux, j'espère qu'il n'en sera pas de même pour vous.