Présentation de Loop
Posté : 24 sept. 2011, 22:18
Bonsoir amis du soir !
Je ne sais pas très bien par où commencer...Alors voilà, j'ai 22 ans, je vis chez mes parents...
Bon, pour faire simple, depuis l'enfance je me pose la question. Suis-je autiste ?
Je me pose la question pour plusieurs raisons et en ce moment je cherche vers qui je dois me tourner pour un éventuel diagnostic (pas évident pour une adulte, surtout en Suisse Romande). Je m'excuse d'avance pour le roman...Mais si vous voulez passer directement à l'essentiel, vous pouvez laisser ma biographie de côté et regarder directement mes ptites excentricités !
Petite biographie :
- Je suis née avec 7 semaines d'avances, naissance difficile, à une heure près j'étais morte dans le ventre de ma mère. Plus rien ne me nourrissait à l'intérieur. Il m'arrive de regretter de ne pas y être restée finalement. Dans ma petite enfance j'étais la fierté de mes parents. J'ai dit mes premiers mots à 12 mois, à 13 je marchais. Un peu avant mes deux ans je faisais des phrases complètes avec un vocabulaire presque aussi bon que celui que j'ai maintenant et à 4 ans je dévorais des romans et je commençais à faire quelques petits calculs simples. Et à 6 ans, je montais sur scène pour la première fois avec mon instrument de musique dans un modeste groupe local. Mes parents étaient épatés par ma mémoire et le sont toujours aujourd'hui. Jusque là, tout va bien. Et je n'ai jamais été une enfant pénible.
On m'a fait passer 2 visites préscolaires, où l'on a félicité ma mère sur mon vocabulaire et sur ma culture générale. Tout avait l'air normal à part ça.
Mais j'ai commencé l'école...et les problèmes sont arrivés. J'étais rondelette à l'époque (je suis obèse morbide maintenant, mais j'y reviendrai plus tard). Je ne savais pas comment m'y prendre avec les autres enfants. Leurs jeux du papa et de la maman, du bandit et du voleur et autres ne m'intéressaient pas. J'ai toujours préféré les jeux de mémoire ou les activités solitaires. Et je ne trouvais pas de centres d'intérêts communs avec eux. Je ne savais pas de quoi leur parler. En plus, j'étais "la grosse" de la classe. Les remarques des profs faites à mes parents étaient ma timidité, mon introversion et mon sérieux à presque toute épreuve mais comme j'étais ronde, on pensait que ça venait de là.
En commençant l'école primaire, je m'ennuyais terriblement. Je faisais les cents pas dans la cours de récré, j'étais hypersensible et pleurais pour un rien et ma prof voulait absoluement que mes parents m'envoient en consultation chez un psy. Je m'y suis fermement opposée jusqu'au bout, si bien que la visite chez le psy ne s'est jamais faite. L'école voulait aussi que je saute une classe ou deux mais ma mère qui était passée par là en a gardé un très mauvais souvenir, donc proposition rejetée aussi. Au vu de ces refus, cette prof s'est mise à me détester. Je n'avais, selon elle, rien à faire dans sa classe. Elle ne m'interrogeait jamais et reprochais mon manque de participation à mes parents, et sa façon de parler de mon comportement me blessait mais surtout, ça me faisait très peur. Je me sentais différente des autres enfants, pas normale, peut-être folle ? Ce sentiment ne m'a jamais quitté depuis. On s'est souvent moqué de moi, mais c'était encore supportable. Je me suis juste attiré trois gros ennuis à cause de ma franchise. La première fois, une prof assez agressive sur les bords m'avait demandé pourquoi j'avais peur d'elle et je lui ai avoué que j'avais eu des appréhensions parce qu'un garçon d'une classe supérieure m'avait dit qu'elle était méchante. Une autre fois j'ai avoué qui avait frappé un petit qui ne parlait pas encore lorsqu'un prof me l'a demandé. Et la troisième fois je me suis faite tabasser parce que j'ai avoué connaitre l'identité de ceux qui avaient fait des dessins au couteau sur une voiture garée près de la cours de récré (comme c'était le coin où j'avais l'habitude de trainer, le directeur me l'avait demandé). Après ça, j'ai été forcée d'apprendre l'hypocrisie, le mensonge et les cachoteries (avec un plus grand penchant pour les cachoteries).
Le reste de ma scolarité se passa de la même manière, quoi que ça s'est amélioré sur la fin. Je m'étais finalement fait quelques amis. Même si souvent j'essayais de me libérer d'eux pour souffler surtout qu'eux et moi n'avions pas du tout les mêmes centres d'intérêts. J'ai appris à faire semblant et à ne pas *tout* dire, surtout quand je m'ennuyais plus avec eux qu'en étant seule. Mais j'avais tellement peur d'être seule ou de me sentir abandonnée...et pendant tout le temps qu'a duré notre amitié, je n'ai pas cessé de m'angoisser à chercher des signes de désintéret de leur part. Je n'arrivais pas à savoir ce qu'ils pensaient de moi, si je les agaçais, si j'étais de trop ou si j'étais trop bizzard. Je n'arrivais pas non plus à savoir ce qu'ils ressentaient.
Puis j'ai commencé un apprentissage d'employée de commerce. La plus grosse erreur de ma vie ! On m'a tout de suite reproché de ne pas être assez communicative, d'être maladroite, lente dans certaines tâches et très tête en l'air. La plupart des gens font de temps en temps des erreurs, moi je les collectionne. Et je ne suis pas très efficace pour la prise de notes téléphoniques non plus...J'agaçais beaucoup mes formateurs et mes collègues parce qu'ils ne pouvaient pas vraiment me laisser d'autonomie. Comme si ça ne suffisait pas, toutes les filles de ma classe m'ont prise en grippe. Ça a duré trois ans. Pendant ces trois ans, je suis devenue hyperphage et j'ai pris une bonne trentaine de kilos. Je me suis beaucoup renfermée et je me suis beaucoup remise en question. Je n'avais jamais autant eu l'impression d'être à côté de la plaque. Et les amis que je m'étais fait pendant cette période m'ont laissé tomber. Heureusement je me suis fait un nouvel ami pendant cette période et pour la première fois de ma vie, je supporte la présence de quelqu'un plus de 4 heures d'affilées ! C'est incroyable, me concernant. Je suis aussi tombée amoureuse...d'un pervers narcissique dont je n'ai réussi à me débarrasser qu'au bout de 2 ans. Ça n'a pa aidé non plus. Ma confiance en moi a chuté très bas. Plus le temps passait, plus les fautes bêtes s'amplifiaient. J'étais vraiment tombée très bas.
Mon entreprise formatrice m'a quand même donné une mission temporaire de quelques mois parce qu'ils n'avaient personne d'autre de disponible, avant de me virer à cause de mes problèmes d'autonomies, d'erreurs et de maladresses. A cause de mon incompétance quoi. Suite à ça j'ai fait 2 ans de chômage. J'ai eu beaucoup d'entretiens d'embauche, j'en suis toujours sorti avec de bons sentiments mais ça n'a jamais rien donné malgré les mesures et les cours que j'avais suivis. Je pense que le langage corporel m'échappe, parce que je ne vois vraiment pas ce que les gens pensent s'ils ne le disent pas clairement. J'avais pris beaucoup, beaucoup de poids. A tel point que la seule solution pour régler ce problème me semblait être un bypass gastrique, une opération de l'estomac. C'est ce qui m'a motivé à parler à mon médecin, qui m'a redirigé vers une psychiatre, qui elle même m'a envoyée chez une psychologue pour une thérapie connitivo-comportementale. Enfin ce dont j'avais besoin ! ... mais il y avait conflit d'intérêt. Si je voulais que mon opération de l'estomac soit acceptée, il fallait que je cache le maximum mes bizzareries et mes états d'âme. Ça a été très difficile, et je me suis probablement trahie à de nombreuses reprises. J'ai même réussi à mentir au questionnaire de personnalité en répondant le contraire des réponses que j'aurais données normalement (pour pas mal de questions).
Comme j'arrivais à la fin du droit au chômage et que je ne me voyais vraiment pas du tout travailler dans le commerce (de toutes façons on ne m'engageait pas...). Je me suis dit qu'il était temps de repartir à zéro et je me suis incrustée dans une école d'informatique. L'informatique, c'est ma passion et ça l'a toujours été. Mais comme mes résultats en maths étaient plutôt moyens à l'école obligatoire, ma mère m'a poussée à faire un apprentissage dans le commerce. Elle était persuadée que ça m'aiderait à surmonter ma timidité et que je m'épanouirait... Bref, j'ai raté mon année d'informatique. Je m'ennuyais, je ne tenais pas en place. Retour à la case départ. Par chance, j'ai trouvé une place d'apprentissage d'informaticienne que j'ai commencé en août de cette année, et l'opération à été acceptée, je me fais opérer en octobre cette année !
L'ennui...c'est que je ne sais toujours pas. Je n'ai jamais osé demander de diagnostic à mes psys, je ne leur ai pas tout dit mon comportement était très théatral (je jouais un rôle, ce n'était pas moi. Je me forçais à paraitre le plus normal possible, c'était vraiment très important). Je pense attendre que l'opération soit faite pour remettre mes recherches en marche, si j'arrive à patienter jusque là. Ma mère ne comprendra pas ma démarche, pour elle c'est les fous et les faibles d'esprit qui vont chez des psys (et les gens qui veulent se faire opérer de l'estomac). En plus mes petites exentricité, c'est un sujet tabou entre mes parents et moi. Et j'ai trop honte de faire éclater la vérité sur moi aux psys qui m'ont suivi pendant ces démarches...je sens que je vais me faire tapper sur les doigts. Donc je crois qu'il vaut mieux que je coupe contact avec ces psys et que je me cherche quelqu'un d'autre. Mais je ne sais pas vers quel genre de psy je dois me tourner.
Les 2-3 choses qui clochent chez moi:
-> J'étais (et suis toujours) maladroite. Je suis ambidextre mais c'est comme si j'avais deux mains gauches.
-> J'ai, parait-il, une drôle de démarche rigide.
-> Je ne prends aucune initiative. Ma mère dit que je me "laisse vivre".
-> Je suis bordelique. Très bordelique.
-> Je ne sais jamais comment réagir et il m'arrive de ne pas trouver les bons mots dans certaines situations.
-> Les gens disent que je suis cynique.
-> On se moquait de moi à l'école parce que j'avais un langage assez soutenu, et c'est toujours le cas...D'ailleurs j'ai tendance à toujours reprendre les mêmes sujets de conversation.
-> Mes anciens amis en avaient marre que je les corrige sans arrêt lorsqu'ils faisaient des erreurs où parlaient d'un sujet qu'ils ne maitrisaient pas.
-> Je suis assez crédule et naïve, et je ne comprends pas toujours les sous-entendus.
-> J'ai de la peine à savoir quand les gens font de l'humour ou se moquent de moi.
-> Je ne sais pas quoi faire de mes bras. Ce qui n'améliore pas ma démarche.
-> Je suis très tête en l'air et je me perds vite dans mes réflexions.
-> Pendant une conversation, j'attrape le premier objet à portée de main et je m'amuse à le tourner dans tous les sens. Et si je n'ai rien à portée de main, je m'amuse avec mes doigts.
-> J'ai des petits rituels bien précis qui me suivent depuis l'enfance, mais dont personne n'a jamais eu conscience parce que je les fais avant de dormir où en étant seule.
-> J'ai mis longtemps à accepter l'idée que ma réalité n'était pas la seule et que les gens ont aussi des pensées dans leur tête et une existance propre.
-> J'ai la manie de faire les cents pas depuis la petite enfance. Dès que j'avais de l'énergie à évacuer ou que j'avais envie juste d'imaginer, de me perdre dans mes pensées, je faisais les cents pas. Je le faisais sur les terrains de jeux, devant la maison et même devant le bistrot où mes parents voyaient de temps en temps quelques amis qui amenaient aussi leurs enfants. (note: je fais toujours les cents pas, je ne peux pas arrêter cette manie, c'est comme un besoin. Mais ça a évolué avec le temps, maintenant je le fais seule dans ma chambre avec de la musique. Tous les jours. Je me rends bien compte que ce n'est pas normal et pourtant je ne peux pas arrêter.) Ca a le don d'agacer ma mère au plus haut point mais comment arrêter et surtout pourquoi ?
-> Quand moralement je ne vais pas bien, je reste prostrée et n'arrive rien à faire. Je suis comme bloquée.
-> Même chez moi, je peux angoisser parce que je ne me sens pas en sécurité.
-> Je devais avoir 4 ou 5 ans quand la marraine de ma petite soeur (qui a 18 ans maintenant) a fait la réflexion à ma mère comme quoi j'avais peut-être des troubles autistiques. Je l'ai détestée longtemps à cause de ça. Depuis ce jour, et encore aujourd'hui, ma mère me fait sans arrêt des remarques sèches sur ma démarche, ma façon de tenir mes bras, ce que je dois/peux dire ou pas et sur le reste de mon comportement en général. En fait tous mes petits travers l'agacent (et lui font sûrement peur aussi ?).
-> Je ne suis pas expressive, sauf quand je suis pensive et que ce qui me traverse l'esprit réveille une émotion. D'ailleurs il arrive que je laisse mon entourage perplexe en affichant une expression qui n'a rien à voir avec la situation présente.
-> Je ne supporte pas que quelqu'un entre dans ma chambre ou pire: fouille dans mes affaires. Je n'ai absoluement rien à cacher mais ça me met hors de moi.
-> Je suis nulle pour apporter du réconfort, mais je suis encore pire pour ce qui est de rechercher du réconfort. Je ne sais vraiment pas comment m'y prendre, comment on fait. Je n'ai jamais réussi et pourtant j'en ai terriblement besoin. Là sur Internet c'est facile: je ne donne pas mon nom, je ne m'adresse pas à une personne bien précise mais je laisse ceux qui le veulent me répondre...
-> J'ai toujours été anxieuse. Quand j'angoisse, j'ai des espèces de pensées parasites qui tournent en boucle dans ma tête comme si elles étaient diffusées par une radio de mauvaise qualité. La phrase qui revient le plus souvent est "je veux rentrer chez moi", et elle vient même quand je suis chez moi
A votre avis, est-ce que ça vaut la peine que je me tourne vers le dépistage d'une éventuelle forme d'autisme ou vous voyez autre chose dans ma présentation ? J'ai le doute depuis si longtemps...mais je n'étais pas prête à savoir, maintenant je le suis. Je n'ai jamais osé parler de mes inquiétudes à mes parents et je ne leur parle jamais de ce que je ressens (pourtant je vis dans une famille très ouverte). Je crois que c'est en dessus de mes forces de leur en parler d'ailleurs...
Savez-vous comment se passe le dépistage chez un adulte ?
Je ne sais pas très bien par où commencer...Alors voilà, j'ai 22 ans, je vis chez mes parents...
Bon, pour faire simple, depuis l'enfance je me pose la question. Suis-je autiste ?
Je me pose la question pour plusieurs raisons et en ce moment je cherche vers qui je dois me tourner pour un éventuel diagnostic (pas évident pour une adulte, surtout en Suisse Romande). Je m'excuse d'avance pour le roman...Mais si vous voulez passer directement à l'essentiel, vous pouvez laisser ma biographie de côté et regarder directement mes ptites excentricités !
Petite biographie :
- Je suis née avec 7 semaines d'avances, naissance difficile, à une heure près j'étais morte dans le ventre de ma mère. Plus rien ne me nourrissait à l'intérieur. Il m'arrive de regretter de ne pas y être restée finalement. Dans ma petite enfance j'étais la fierté de mes parents. J'ai dit mes premiers mots à 12 mois, à 13 je marchais. Un peu avant mes deux ans je faisais des phrases complètes avec un vocabulaire presque aussi bon que celui que j'ai maintenant et à 4 ans je dévorais des romans et je commençais à faire quelques petits calculs simples. Et à 6 ans, je montais sur scène pour la première fois avec mon instrument de musique dans un modeste groupe local. Mes parents étaient épatés par ma mémoire et le sont toujours aujourd'hui. Jusque là, tout va bien. Et je n'ai jamais été une enfant pénible.
On m'a fait passer 2 visites préscolaires, où l'on a félicité ma mère sur mon vocabulaire et sur ma culture générale. Tout avait l'air normal à part ça.
Mais j'ai commencé l'école...et les problèmes sont arrivés. J'étais rondelette à l'époque (je suis obèse morbide maintenant, mais j'y reviendrai plus tard). Je ne savais pas comment m'y prendre avec les autres enfants. Leurs jeux du papa et de la maman, du bandit et du voleur et autres ne m'intéressaient pas. J'ai toujours préféré les jeux de mémoire ou les activités solitaires. Et je ne trouvais pas de centres d'intérêts communs avec eux. Je ne savais pas de quoi leur parler. En plus, j'étais "la grosse" de la classe. Les remarques des profs faites à mes parents étaient ma timidité, mon introversion et mon sérieux à presque toute épreuve mais comme j'étais ronde, on pensait que ça venait de là.
En commençant l'école primaire, je m'ennuyais terriblement. Je faisais les cents pas dans la cours de récré, j'étais hypersensible et pleurais pour un rien et ma prof voulait absoluement que mes parents m'envoient en consultation chez un psy. Je m'y suis fermement opposée jusqu'au bout, si bien que la visite chez le psy ne s'est jamais faite. L'école voulait aussi que je saute une classe ou deux mais ma mère qui était passée par là en a gardé un très mauvais souvenir, donc proposition rejetée aussi. Au vu de ces refus, cette prof s'est mise à me détester. Je n'avais, selon elle, rien à faire dans sa classe. Elle ne m'interrogeait jamais et reprochais mon manque de participation à mes parents, et sa façon de parler de mon comportement me blessait mais surtout, ça me faisait très peur. Je me sentais différente des autres enfants, pas normale, peut-être folle ? Ce sentiment ne m'a jamais quitté depuis. On s'est souvent moqué de moi, mais c'était encore supportable. Je me suis juste attiré trois gros ennuis à cause de ma franchise. La première fois, une prof assez agressive sur les bords m'avait demandé pourquoi j'avais peur d'elle et je lui ai avoué que j'avais eu des appréhensions parce qu'un garçon d'une classe supérieure m'avait dit qu'elle était méchante. Une autre fois j'ai avoué qui avait frappé un petit qui ne parlait pas encore lorsqu'un prof me l'a demandé. Et la troisième fois je me suis faite tabasser parce que j'ai avoué connaitre l'identité de ceux qui avaient fait des dessins au couteau sur une voiture garée près de la cours de récré (comme c'était le coin où j'avais l'habitude de trainer, le directeur me l'avait demandé). Après ça, j'ai été forcée d'apprendre l'hypocrisie, le mensonge et les cachoteries (avec un plus grand penchant pour les cachoteries).
Le reste de ma scolarité se passa de la même manière, quoi que ça s'est amélioré sur la fin. Je m'étais finalement fait quelques amis. Même si souvent j'essayais de me libérer d'eux pour souffler surtout qu'eux et moi n'avions pas du tout les mêmes centres d'intérêts. J'ai appris à faire semblant et à ne pas *tout* dire, surtout quand je m'ennuyais plus avec eux qu'en étant seule. Mais j'avais tellement peur d'être seule ou de me sentir abandonnée...et pendant tout le temps qu'a duré notre amitié, je n'ai pas cessé de m'angoisser à chercher des signes de désintéret de leur part. Je n'arrivais pas à savoir ce qu'ils pensaient de moi, si je les agaçais, si j'étais de trop ou si j'étais trop bizzard. Je n'arrivais pas non plus à savoir ce qu'ils ressentaient.
Puis j'ai commencé un apprentissage d'employée de commerce. La plus grosse erreur de ma vie ! On m'a tout de suite reproché de ne pas être assez communicative, d'être maladroite, lente dans certaines tâches et très tête en l'air. La plupart des gens font de temps en temps des erreurs, moi je les collectionne. Et je ne suis pas très efficace pour la prise de notes téléphoniques non plus...J'agaçais beaucoup mes formateurs et mes collègues parce qu'ils ne pouvaient pas vraiment me laisser d'autonomie. Comme si ça ne suffisait pas, toutes les filles de ma classe m'ont prise en grippe. Ça a duré trois ans. Pendant ces trois ans, je suis devenue hyperphage et j'ai pris une bonne trentaine de kilos. Je me suis beaucoup renfermée et je me suis beaucoup remise en question. Je n'avais jamais autant eu l'impression d'être à côté de la plaque. Et les amis que je m'étais fait pendant cette période m'ont laissé tomber. Heureusement je me suis fait un nouvel ami pendant cette période et pour la première fois de ma vie, je supporte la présence de quelqu'un plus de 4 heures d'affilées ! C'est incroyable, me concernant. Je suis aussi tombée amoureuse...d'un pervers narcissique dont je n'ai réussi à me débarrasser qu'au bout de 2 ans. Ça n'a pa aidé non plus. Ma confiance en moi a chuté très bas. Plus le temps passait, plus les fautes bêtes s'amplifiaient. J'étais vraiment tombée très bas.
Mon entreprise formatrice m'a quand même donné une mission temporaire de quelques mois parce qu'ils n'avaient personne d'autre de disponible, avant de me virer à cause de mes problèmes d'autonomies, d'erreurs et de maladresses. A cause de mon incompétance quoi. Suite à ça j'ai fait 2 ans de chômage. J'ai eu beaucoup d'entretiens d'embauche, j'en suis toujours sorti avec de bons sentiments mais ça n'a jamais rien donné malgré les mesures et les cours que j'avais suivis. Je pense que le langage corporel m'échappe, parce que je ne vois vraiment pas ce que les gens pensent s'ils ne le disent pas clairement. J'avais pris beaucoup, beaucoup de poids. A tel point que la seule solution pour régler ce problème me semblait être un bypass gastrique, une opération de l'estomac. C'est ce qui m'a motivé à parler à mon médecin, qui m'a redirigé vers une psychiatre, qui elle même m'a envoyée chez une psychologue pour une thérapie connitivo-comportementale. Enfin ce dont j'avais besoin ! ... mais il y avait conflit d'intérêt. Si je voulais que mon opération de l'estomac soit acceptée, il fallait que je cache le maximum mes bizzareries et mes états d'âme. Ça a été très difficile, et je me suis probablement trahie à de nombreuses reprises. J'ai même réussi à mentir au questionnaire de personnalité en répondant le contraire des réponses que j'aurais données normalement (pour pas mal de questions).
Comme j'arrivais à la fin du droit au chômage et que je ne me voyais vraiment pas du tout travailler dans le commerce (de toutes façons on ne m'engageait pas...). Je me suis dit qu'il était temps de repartir à zéro et je me suis incrustée dans une école d'informatique. L'informatique, c'est ma passion et ça l'a toujours été. Mais comme mes résultats en maths étaient plutôt moyens à l'école obligatoire, ma mère m'a poussée à faire un apprentissage dans le commerce. Elle était persuadée que ça m'aiderait à surmonter ma timidité et que je m'épanouirait... Bref, j'ai raté mon année d'informatique. Je m'ennuyais, je ne tenais pas en place. Retour à la case départ. Par chance, j'ai trouvé une place d'apprentissage d'informaticienne que j'ai commencé en août de cette année, et l'opération à été acceptée, je me fais opérer en octobre cette année !
L'ennui...c'est que je ne sais toujours pas. Je n'ai jamais osé demander de diagnostic à mes psys, je ne leur ai pas tout dit mon comportement était très théatral (je jouais un rôle, ce n'était pas moi. Je me forçais à paraitre le plus normal possible, c'était vraiment très important). Je pense attendre que l'opération soit faite pour remettre mes recherches en marche, si j'arrive à patienter jusque là. Ma mère ne comprendra pas ma démarche, pour elle c'est les fous et les faibles d'esprit qui vont chez des psys (et les gens qui veulent se faire opérer de l'estomac). En plus mes petites exentricité, c'est un sujet tabou entre mes parents et moi. Et j'ai trop honte de faire éclater la vérité sur moi aux psys qui m'ont suivi pendant ces démarches...je sens que je vais me faire tapper sur les doigts. Donc je crois qu'il vaut mieux que je coupe contact avec ces psys et que je me cherche quelqu'un d'autre. Mais je ne sais pas vers quel genre de psy je dois me tourner.
Les 2-3 choses qui clochent chez moi:
-> J'étais (et suis toujours) maladroite. Je suis ambidextre mais c'est comme si j'avais deux mains gauches.
-> J'ai, parait-il, une drôle de démarche rigide.
-> Je ne prends aucune initiative. Ma mère dit que je me "laisse vivre".
-> Je suis bordelique. Très bordelique.
-> Je ne sais jamais comment réagir et il m'arrive de ne pas trouver les bons mots dans certaines situations.
-> Les gens disent que je suis cynique.
-> On se moquait de moi à l'école parce que j'avais un langage assez soutenu, et c'est toujours le cas...D'ailleurs j'ai tendance à toujours reprendre les mêmes sujets de conversation.
-> Mes anciens amis en avaient marre que je les corrige sans arrêt lorsqu'ils faisaient des erreurs où parlaient d'un sujet qu'ils ne maitrisaient pas.
-> Je suis assez crédule et naïve, et je ne comprends pas toujours les sous-entendus.
-> J'ai de la peine à savoir quand les gens font de l'humour ou se moquent de moi.
-> Je ne sais pas quoi faire de mes bras. Ce qui n'améliore pas ma démarche.
-> Je suis très tête en l'air et je me perds vite dans mes réflexions.
-> Pendant une conversation, j'attrape le premier objet à portée de main et je m'amuse à le tourner dans tous les sens. Et si je n'ai rien à portée de main, je m'amuse avec mes doigts.
-> J'ai des petits rituels bien précis qui me suivent depuis l'enfance, mais dont personne n'a jamais eu conscience parce que je les fais avant de dormir où en étant seule.
-> J'ai mis longtemps à accepter l'idée que ma réalité n'était pas la seule et que les gens ont aussi des pensées dans leur tête et une existance propre.
-> J'ai la manie de faire les cents pas depuis la petite enfance. Dès que j'avais de l'énergie à évacuer ou que j'avais envie juste d'imaginer, de me perdre dans mes pensées, je faisais les cents pas. Je le faisais sur les terrains de jeux, devant la maison et même devant le bistrot où mes parents voyaient de temps en temps quelques amis qui amenaient aussi leurs enfants. (note: je fais toujours les cents pas, je ne peux pas arrêter cette manie, c'est comme un besoin. Mais ça a évolué avec le temps, maintenant je le fais seule dans ma chambre avec de la musique. Tous les jours. Je me rends bien compte que ce n'est pas normal et pourtant je ne peux pas arrêter.) Ca a le don d'agacer ma mère au plus haut point mais comment arrêter et surtout pourquoi ?
-> Quand moralement je ne vais pas bien, je reste prostrée et n'arrive rien à faire. Je suis comme bloquée.
-> Même chez moi, je peux angoisser parce que je ne me sens pas en sécurité.
-> Je devais avoir 4 ou 5 ans quand la marraine de ma petite soeur (qui a 18 ans maintenant) a fait la réflexion à ma mère comme quoi j'avais peut-être des troubles autistiques. Je l'ai détestée longtemps à cause de ça. Depuis ce jour, et encore aujourd'hui, ma mère me fait sans arrêt des remarques sèches sur ma démarche, ma façon de tenir mes bras, ce que je dois/peux dire ou pas et sur le reste de mon comportement en général. En fait tous mes petits travers l'agacent (et lui font sûrement peur aussi ?).
-> Je ne suis pas expressive, sauf quand je suis pensive et que ce qui me traverse l'esprit réveille une émotion. D'ailleurs il arrive que je laisse mon entourage perplexe en affichant une expression qui n'a rien à voir avec la situation présente.
-> Je ne supporte pas que quelqu'un entre dans ma chambre ou pire: fouille dans mes affaires. Je n'ai absoluement rien à cacher mais ça me met hors de moi.
-> Je suis nulle pour apporter du réconfort, mais je suis encore pire pour ce qui est de rechercher du réconfort. Je ne sais vraiment pas comment m'y prendre, comment on fait. Je n'ai jamais réussi et pourtant j'en ai terriblement besoin. Là sur Internet c'est facile: je ne donne pas mon nom, je ne m'adresse pas à une personne bien précise mais je laisse ceux qui le veulent me répondre...
-> J'ai toujours été anxieuse. Quand j'angoisse, j'ai des espèces de pensées parasites qui tournent en boucle dans ma tête comme si elles étaient diffusées par une radio de mauvaise qualité. La phrase qui revient le plus souvent est "je veux rentrer chez moi", et elle vient même quand je suis chez moi
A votre avis, est-ce que ça vaut la peine que je me tourne vers le dépistage d'une éventuelle forme d'autisme ou vous voyez autre chose dans ma présentation ? J'ai le doute depuis si longtemps...mais je n'étais pas prête à savoir, maintenant je le suis. Je n'ai jamais osé parler de mes inquiétudes à mes parents et je ne leur parle jamais de ce que je ressens (pourtant je vis dans une famille très ouverte). Je crois que c'est en dessus de mes forces de leur en parler d'ailleurs...
Savez-vous comment se passe le dépistage chez un adulte ?