Bruno Jean
Posté : 08 août 2012, 19:03
Bonjour à toutes et à tous,
Selon les registres de l'état-civil de ma ville de naissance pour l'année 1963, mon prénom est "Bruno Jean".
Je me reconnais dans ce prénom respectivement composé de celui d'un des fondateurs de l'ordre semi-érémitique des Chartreux et de celui d'un apôtre selon un certain évangile.
Jusqu'à mes 5 ans environ je n'ai pas adressé ma parole à quiconque, même sachant lire depuis 3 ans en ayant appris tout seul - je mémorisais les textes entiers que ma grand-mère me lisait, sauts de lignes et de pages compris - aux dires de mon entourage social (médecins psychiatres, psychologues, enseignants, etc. ) et familial de l'époque.
Toujours aux dires de ce même entourage socio-familial et à la même époque, je fus classé "psychotique", ce que j'ai aussitôt confirmé notamment en me détruisant la cornée de l’œil gauche avec mes ongles et des Lego.
Je me souviens très bien de ma jubilation d'alors d'avoir pu "leur" échapper aussi simplement et facilement qu'en me cachant dans un placard en pleine nuit pour m'automutiler afin de ressentir à nouveau la paix rassurante que mes balancements, flappings et trichotillomanie sévère (jusqu'au sang et dès 18 mois paraît-il) me procuraient avant que des professionnels de santé ne décident soudainement de tenter de les empêcher en m'imposant le port d'une brassière de contention une semaine auparavant .
Comme je riais encore beaucoup et très nerveusement lors de l'examen de mon oeil avant chirurgie ophtalmo, j'ai été mis sous contention et la mention "avec pronostic certain d'évolution vers la schizophrénie" a été rajoutée à mon classement "psychotique".
A mon réveil après chirurgie, j'ai eu la peur de ma vie: je ne savais plus si mes yeux étaient ouverts ou non et je ne voyais que des petits triangles dorés qui défilaient sur un fond sombre façon kaléïdoscope.
Alors pour la première fois en 5 ans de vie, j'ai adressé ma parole aux autres .
J'ai crié.
Et ils m'ont compris et accepté.
Respecté qui je suis.
Et je suis Bruno Jean, en devenir...
Selon les registres de l'état-civil de ma ville de naissance pour l'année 1963, mon prénom est "Bruno Jean".
Je me reconnais dans ce prénom respectivement composé de celui d'un des fondateurs de l'ordre semi-érémitique des Chartreux et de celui d'un apôtre selon un certain évangile.
Jusqu'à mes 5 ans environ je n'ai pas adressé ma parole à quiconque, même sachant lire depuis 3 ans en ayant appris tout seul - je mémorisais les textes entiers que ma grand-mère me lisait, sauts de lignes et de pages compris - aux dires de mon entourage social (médecins psychiatres, psychologues, enseignants, etc. ) et familial de l'époque.
Toujours aux dires de ce même entourage socio-familial et à la même époque, je fus classé "psychotique", ce que j'ai aussitôt confirmé notamment en me détruisant la cornée de l’œil gauche avec mes ongles et des Lego.
Je me souviens très bien de ma jubilation d'alors d'avoir pu "leur" échapper aussi simplement et facilement qu'en me cachant dans un placard en pleine nuit pour m'automutiler afin de ressentir à nouveau la paix rassurante que mes balancements, flappings et trichotillomanie sévère (jusqu'au sang et dès 18 mois paraît-il) me procuraient avant que des professionnels de santé ne décident soudainement de tenter de les empêcher en m'imposant le port d'une brassière de contention une semaine auparavant .
Comme je riais encore beaucoup et très nerveusement lors de l'examen de mon oeil avant chirurgie ophtalmo, j'ai été mis sous contention et la mention "avec pronostic certain d'évolution vers la schizophrénie" a été rajoutée à mon classement "psychotique".
A mon réveil après chirurgie, j'ai eu la peur de ma vie: je ne savais plus si mes yeux étaient ouverts ou non et je ne voyais que des petits triangles dorés qui défilaient sur un fond sombre façon kaléïdoscope.
Alors pour la première fois en 5 ans de vie, j'ai adressé ma parole aux autres .
J'ai crié.
Et ils m'ont compris et accepté.
Respecté qui je suis.
Et je suis Bruno Jean, en devenir...