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asperger et deuil
Posté : 16 déc. 2012, 14:50
par nonie
Bonjour,
Je cherche des informations sur la manière des la aspergers vivent le deuil d'un être très proche.
C'est une situation que je vais connaître très prochainement, et je panique. J'ai besoin d'informations concrètes sur le vécu d'un neuroatypique, pour comparer avec le mien.
MErci d'avance.
Re: asperger et deuil
Posté : 16 déc. 2012, 18:45
par thevenet_jean
un proche familial est mort ça m'a rien fait.. c'était déjà un adulte depuis longtemps.. le deuil était fait depuis des annés.
mais un ami avec qui j'ai passé 51 heures en 1 an et demi a été pleuré 1 an et demi.. ça peut paraître extrême.. mais lui il est encore plus mort: son corps est vivant mais pour moi son esprit est perdu..
peut être que cet "ami" qui m'a juste pris dans ses bras pour me consoler et a qui j'ai ouvert mon coeur d'enfant était le plus proche..
il a fermé son coeur et m'a abandonné par ce qu'il a dénié sa personalité d'enfant pour "être un homme" et cela a été la même chose que sa mort.. (il a perdu son âme)
(je suis asperger)
Re: asperger et deuil
Posté : 16 déc. 2012, 19:56
par yoyo
J'ai vécu ça il y a 1 an quand mon père est décédé, j'ai mis 3 mois pour m'en remettre, pourtant les relations avec mon père n'étaient pas fusionnelles, mais j'étais là à ses côté avant qu'il meurt, la dernière image que j'ai eu "vivant" m'a pas mal hantée, maintenant ça va mieux. Je ne pensais vraiment pas que la mort de quelqu'un pouvait m'ébranler autant. Heureusement que j'étais pas seul, ma femme m'a beaucoup aidé. Donc surtout j'espère que tu n'es pas seule dans cette épreuve.
Enfin bon courage si tu as besoin d'aide n'hésites pas.
Pour l'instant tu n'es pas encore confrontée à ce problème, tu attend juste que l'heure arrive, c'est après que ça va commencer, un conseil, fixes toi une image de la personne en bonne santé et heureuse.
Voilà pour ma propre expérience, le deuil et la manière d'agir est personnelle, là il n'y pas d'autiste, c'est juste personnel ne cherche pas la manière standard y'en a pas.
Re: asperger et deuil
Posté : 17 déc. 2012, 10:27
par nonie
merci beaucoup pour vos réponses
j'ai perdu mon père il y a un an et demi, mais si j'ai pleuré très fort au moment de 'lincinération (parce qu'il y avait de la musique, et que le musique me rend émotionnelle), j'ai digéré le fait comme ça : bon, il n'est plus là, voilà. Pour lui, c'est mieux (cancer). Pour moi, c'est pareil (je ne le voyais que très très rarement).
Mais là, c'est ma mère, et c'est elle qui m'a élevé, je vais être seule après. Je veux dire, je suis mariée, et mon mari est très présent, mais la place de ma mère dans ma vie était globalement centrale. Elle a toujourts tout fait pour que je paraisse normale, donc je suis en suradaptation permanente. Et j'a il'impression que quand elle va mourir, et ça peut arriver dans les trois mois, je vais perdre comme un exosquelette...
Sinon, l'autre truc qui me perturbe, c'est que je ne pense qu'à moi, et pas à elle. Et c'est pas correct, ça, non ?
Sinon, je crois que je comprend très bien ce que tu veux dire, en comparant quelqu'un qui est mort pour toi, mais j'ai très peu d'attaches émotionnelles, à part mon mari et mes enfants. Je veux dire, j'ai déjà eu le sentiment très fort d'avoir été trahie parce que la vraie nature de quelqu'un m'est apparue sur le tard. Je comprends toujours les trucs au pied de la lettre, moi. Ce que je vois, je le crois, mais c'est si c'est du mensonge.
en tout cas, merci encore de m'avoir répondu
edit : yoyo, c'est une bonne idée, car les images s'incrustent dans ma tête, donc il faut que je sélectionne.
Re: asperger et deuil
Posté : 19 déc. 2012, 14:46
par Urban Shaman
Pareil, presque toute le semblant de famille que j'avais est mort, en tout cas la personne qui m'a élevé, et la dernière fois ça ne m'a pas fait grand chose.
Bon débaras me suis je dis, je n'en ai plus rien à attendre, alors bof
Ce qui peut être peu évident c'est qu'en me disant cela je sais que je ne colle pas à la société et à voir la réaction des autres ça me renvoie une image qui me
rappelle à quel point je suis isolé dans la société.
Re: asperger et deuil
Posté : 31 déc. 2012, 23:09
par nana
J'aimerais témoigner mais c'est trop bizarre (pour moi) de le faire directement, dans ce cadre.
Je peux seulement dire ce qui fut le plus difficile à supporter:
- la mise en bière et la descente du cercueil contenant le corps de mon frère en terre.
- le jour où j'ai eu réalisé que ma mère était morte (3 semaines à 1 mois après son décès effectif).
[ je passe sous silence la mort de mon feu compagnon, je préfère ]
En général, ce fut le sentiment d'un manque qui fut tenace et cruel, dans un autre cas ce fut un sentiment de culpabilité, dans un troisième cas ce fut la peine de constater que tellement d'opportunité de vivre ne sera plus vécu par la personne.
En comparant les situations, j'ai trouvé que vivre le deuil m'avait aidée c'est-à-dire suivre les rituels qui ensuivent un décès. Par exemple, la cérémonie de la mise en bière ou de l'enterrement, être présente auprès de mon père pour recevoir la famille, accepter leurs condoléances, laisser des proches s'occuper des détails pratiques et administratifs, participer (ou seulement être présente) aux réunions familiales à hauteur de ma fatigue, de mes capacités (et pas plus).
Bref, je te recommande de
- lire sur les rituels liés au deuil selon tes croyances ou celle de la personne concernée (votre religion) ou de te les faire expliquer par un grand-père ou grand-mère que tu tu côtoierais. En effet, comprendre aide beaucoup.
- d'accepter le fait que ce qui se passera en toi est la réaction à avoir (qu'il n'y en a pas d'autre plus valable) tout en observant et acceptant celles de ton entourage.
- d'en parler quand tu en éprouveras le besoin. Ici, tu es le bien venu, par exemple, si tu ne trouves personne à qui parler.
Amicalement.
Nana.