SAtedI

Bientôt 20 ans, et je suis dans une situation fort triste. La solitude. Quand je vais à la fac, que je vois (presque) tout le monde entouré, avec des amis, à faire des sorties, alors que moi je reste seul dans mon coin, seul chez moi en dehors des cours et des sorties au cinéma... Vous comprenez. Certes, je suis (au moins en grande partie) responsable de cette solitude, j'en ai conscience. J'ose parfois aller vers les gens, me frotter à eux, mais je n'ose que rarement imposer ma parole lors de leurs discussions, et surtout, jamais ô grand jamais leur montrer mon désir, leur faire passer le message que je souhaite les voir à l'extérieur. D'ailleurs est-ce que je le veux vraiment ? Je passe la plupart de mon temps sur l'ordinateur. Et après, me plains de ma solitude... Néanmoins je reste seul. Et cette solitude me pèse.

Y a t'il d'autres Asperger dans cette situation ? (évidemment que oui, mais je cherche avant tout des témoignages) Comment vivez-vous votre solitude ? Avez-vous des conseils à apporter ? Merci

Bonjour,

La solitude c'est toute une histoire. Je sais que quand j'étais jeune c'était vraiment très très très dur et souffrant. Mais avec les années j'ai appris à gérer la solitude.

J'ai remarqué que je n'ai pas les mêmes besoin de rapports sociaux que tout le monde. Pour moi ça demande pas mal d'énergie et je fait donc toujours un effort pour aller vers les autres. Cet effort je le fais parce que j'ai vraiment très envie de me faire des ami-es. Donc je consacre un jour par semaine à une activité sociale. Parfois, il m'arrive aussi de simplement rester seule toute une semaine parce que j'aime bien et je cesse de me poser des questions là-dessus.

Personnellement je privilégie des rencontres où les gens ne se connaissent pas et où il est possible de parler sans prendre de risque - car évidement ont prend plus de risque dans un groupe ou tout le monde se connaît. Et puis je préfère un tête à tête à un groupe biensûr. Donc il faut avoir des acitivités plutôt tranquille qui permette des têtes à têtes pour se faire ami-es et si possible qui ont des mêmes intérêts que toi.

En résumé

1) ne pas culpabiliser parce que c'est difficile à supporter et à se faire des ami-es... ça s'arrange en faisant des efforts mais bien ciblés
2) ne pas vouloir aller dans des groupes déjà constitué
3) aller plutôt dans des milieux qui parlent de choses qui t'intéressent
4) viser des têtes à tête càd si tu vois des personnes plutôt tranquille comme toi et isolées tu vas vers elles avant d'aller vers des groupes
5) préparer un jour dans la semaine où tu le consacre qu'à faire un effort de socialisation et quand tu as envie de rester seul ben reste seul
Mais l'effort viendra toujours de toi donc vaut mieux bien planifier tes besoins

matho a écrit :Bientôt 20 ans, et je suis dans une situation fort triste. La solitude. Quand je vais à la fac, que je vois (presque) tout le monde entouré, avec des amis, à faire des sorties, alors que moi je reste seul dans mon coin, seul chez moi en dehors des cours et des sorties au cinéma... Vous comprenez. Certes, je suis (au moins en grande partie) responsable de cette solitude, j'en ai conscience. J'ose parfois aller vers les gens, me frotter à eux, mais je n'ose que rarement imposer ma parole lors de leurs discussions, et surtout, jamais ô grand jamais leur montrer mon désir, leur faire passer le message que je souhaite les voir à l'extérieur. D'ailleurs est-ce que je le veux vraiment ? Je passe la plupart de mon temps sur l'ordinateur. Et après, me plains de ma solitude... Néanmoins je reste seul. Et cette solitude me pèse.

Y a t'il d'autres Asperger dans cette situation ? (évidemment que oui, mais je cherche avant tout des témoignages) Comment vivez-vous votre solitude ? Avez-vous des conseils à apporter ? Merci

Bonsoir et bienvenue .

Je suis dans la même situation que toi .

J'ai 23 ans , je suis en L3 Sciences Sanitaires et Sociales comme toi je suis Aspie et je rencontre les m^mes difficultés .

Je suis bien entourée à la Fac mais quand j'en sors plus rien .

Personne ne veux initier des choses avec moi ou rarement .

Quand on le fait c'est par intérêt et profit .

Je n'ai que très peu d'amis et récemment ma meilleure amie a rompu notre amitié sans raisons .

Donc à chercher je préfère être " seul " ou avec peux d'amis que ce genre de choses .

Faire des sorties seul ne me gêne plus car j'en ai marre de m'adapter aux autres .

Je ne suis moi même qu'avec des personnes compréhensives et j'en connais peux .

Je serais donc du même avis que Nouvelle .

D'autre part , la fac c'est sollicitant donc profite de ton temps libre pour toi après je sais que cela peut -être frustrant d'être seul mais ....

A défaut tu peux essayer d'intégrer un groupe de socialisation pour adultes asperger . moi ça m'aide beaucoup .

Dis moi ou tu habites et je verrais si je peux t'aider ( répond par MP )

Nouvelle a écrit :Bonjour,

La solitude c'est toute une histoire. Je sais que quand j'étais jeune c'était vraiment très très très dur et souffrant. Mais avec les années j'ai appris à gérer la solitude.

J'ai remarqué que je n'ai pas les mêmes besoin de rapports sociaux que tout le monde. Pour moi ça demande pas mal d'énergie et je fait donc toujours un effort pour aller vers les autres. Cet effort je le fais parce que j'ai vraiment très envie de me faire des ami-es. Donc je consacre un jour par semaine à une activité sociale. Parfois, il m'arrive aussi de simplement rester seule toute une semaine parce que j'aime bien et je cesse de me poser des questions là-dessus.

Personnellement je privilégie des rencontres où les gens ne se connaissent pas et où il est possible de parler sans prendre de risque - car évidement ont prend plus de risque dans un groupe ou tout le monde se connaît. Et puis je préfère un tête à tête à un groupe biensûr. Donc il faut avoir des acitivités plutôt tranquille qui permette des têtes à têtes pour se faire ami-es et si possible qui ont des mêmes intérêts que toi.

En résumé

1) ne pas culpabiliser parce que c'est difficile à supporter et à se faire des ami-es... ça s'arrange en faisant des efforts mais bien ciblés
2) ne pas vouloir aller dans des groupes déjà constitué
3) aller plutôt dans des milieux qui parlent de choses qui t'intéressent
4) viser des têtes à tête càd si tu vois des personnes plutôt tranquille comme toi et isolées tu vas vers elles avant d'aller vers des groupes
5) préparer un jour dans la semaine où tu le consacre qu'à faire un effort de socialisation et quand tu as envie de rester seul ben reste seul
Mais l'effort viendra toujours de toi donc vaut mieux bien planifier tes besoins

Bonjour

tu le conseilles une activité sociale... hors ces activités me font peur. J'allais dans une association de cinéma une fois par semaine il y a peu, mais comme j'étais mis sur le côté et très mal à l'aise, j'ai du la quitter. je peux pas faire de sport, je détestes ça pour plusieurs raisons. Je sais pas ce que je peux faire d'autres...

je vise souvent les personnes tranquilles et isolées, mais actuellement, ça a marché qu'une fois, et il m'a laissé tomber, comme je l'ai raconté. je trouve personne d'autre

Idéfix : nous sommes dans la même situation alors... Je t'envoie le lieu où j'habite par mp

J'ai lu ton commentaire, Matho.

• Oui, contact Idéfix, elle est très bien ; - )

Je relève ceci:

tu le conseilles une activité sociale... hors ces activités me font peur. J'allais dans une association de cinéma une fois par semaine il y a peu, mais comme j'étais mis sur le côté et très mal à l'aise, j'ai du la quitter.

VOICI le SCHEMA

Oui, tu décris là un cercle vicieux que nous vivons tous un jour et qui parait être sans issue:

Avoir peur porte à échouer
Or, comment ne pas avoir peur de quelque chose qui est complexe -en apparence- et qui nous est étranger?
De surcroît, il faut expérimenter pour se familiariser à établir des liens sociaux
Mais expérimenter peut signifier souffrir à cause d'échecs prévisibles
Echouer, être face à des gens qui sanctionnent déclenche le besoin de s'auto-protéger
D'où la tentation de cesser, d'éviter ce genre de situations -> ce qui alimente le sentiment de peur.
Plus on a peur, moins on tente, plus on perd des occasions de s'améliorer, on entre dans une solitude qu'on ne souhaite pas, ou alors on s'isole (=évolue loin de toute vie sociétale).

Pour rompre avec le cercle vicieux:
l'1 des éléments est que malgré le sentiment de peur, il faut tenter une sortie, une activité avec un autre
MAIS de manière CADREE & choisir une sortie/activité qui a lieu dans un ESPRIT BIENVEILLANT.

=> Tu as compris que pour s'y mettre l'AIDE D UNE AUTRE PERSONNE (gentille ou neutre) EST NECESSAIRE.
Certains demandent: Mais comment trouver 1 personne déjà?

=> Des malins ont une astuce: ils ont compris qu'en utilisant le vecteur de leur passion/intérêt majeur, ils pouvaient
trouver ce cadre bienveillant ou neutre.
Ils joignent un club, un groupement de personnes qui ont la même passion.
Souvent dans ce genre de milieu, c'est l'objet de la passion qui rapproche les gens. On s'en fou de savoir si tu es ceci ou cela si tu as quelque chose a apporter d'intéressant en rapport avec l'objet de la passion.

_______ Au cas où tu es intéressé :

- Proposition -> Si tu es sur Créteil , sache qu'il y a moyen de faire une sortie encadrée et bienveillante et de te faire introduire.

Nana.

Bonjour

tu le conseilles une activité sociale... hors ces activités me font peur. J'allais dans une association de cinéma une fois par semaine il y a peu, mais comme j'étais mis sur le côté et très mal à l'aise, j'ai du la quitter. je peux pas faire de sport, je détestes ça pour plusieurs raisons. Je sais pas ce que je peux faire d'autres...

je vise souvent les personnes tranquilles et isolées, mais actuellement, ça a marché qu'une fois, et il m'a laissé tomber, comme je l'ai raconté. je trouve personne d'autre

Idéfix : nous sommes dans la même situation alors... Je t'envoie le lieu où j'habite par mp[/quote]

Ok.
Je ne suis pas une personne en quête de socialisation exponentielle mais j'aimerai bien avoir une ou deux personnes qui m'apprécient un peu... j'ai plus de 30 ans et ce n'est pas facile. Je fais des efforts c'est tout.

Lis le journal de satedi et l'histoire de Donald. Dans les fait il faut trouver et montrer notre talent particulier qui sera apprécié par quelqu'un.

Peut-être pourrais-tu trouver un groupe d'aspie et aussi un psychologue spécialiste qui peut te montrer pour commencer les particularité des interactions sociales.

Moi j'aime beaucoup ce que tu écris même si je ne te connais pas .

Pour revenir au sujet je trouve tes remarques Nana assez pertinentes .

L'idée d'intégré une activité c'est bien mais à la fac quand on te délaisse pas facile .

Cependant à la fac il y a normalement un espace culturel et pas mal de choses , je serais toi matho vu que tu n'aimes pas le sport ( surement parce que tu as peur d'être jugé , j'ai ce problème et me suis fais dispensé . Sauf que mes parents ont demandé à retirer ma dispense du coups je fais de la danse à la fac ) .

Moi je te conseillerai d'essayer d'intégré un groupe qui a le même intérêt que toi sinon démarque toi par ton travail .

Moi à la fac je fais ça . Au début on c'est servi de moi et maintennat je suis devenu l'ami de tous et la représentante de ma promos et donc de ma fac .

J'ai encore peux d'amis mais bon ....

Essai aussi de pratiquer un loisir en dehors c'est vitale et aide à socialiser .

On m'a obligé petit et depuis je continue : danse et natation ; du coups j'apprends à socialiser .

Comme je te l'ai dis les Groupes de socialisation aides aussi ainsi que les thérapies cognitivo comportementales mais si tu as une reconnaissance MDPH tu peux avoir de l'aide même si elle couvre pas tout .

Je t'ai envoyé un lien .

Peut-être que je pourrais vous donner un p'tit truc pour au moins que ça soit moins pire, déja essayer de fréquenter d'autres autistes avec lesquels t'as des passions en commun ?? C'est pas les meilleures relations mais ça rend les choses plus faciles dans un certain sens...

Le probleme dans mon cas c'est que ceux que je connais ont tous une job, mais pas moi, a cause de ça, je suis souvent coincé chez moi a me morfondre completement, c'est problématique mais ça peut conduire n'importe qui a avoir une dépression, pas simple, il semble qu'on a tous besoin d'un peu d'attention, qu'on le veuille ou non...

En tk, j'étais moi même le genre de gars completement rejetté et isolé pendant tres longtemps, même aujourd'hui c'est encore comme ça, c'est aussi souvent causé par un manque de financement de mon côté, autrement je passerais beaucoup plus de temps a sortir et faire d'autres choses...

Le pire la-dedans c'est surtout quand on vit une tragédie, dans une situation pareille, on a besoin d'attention et rapidement, ou du moins quelqu'un a qui en parler, mais une question qui semble devenir importante c'est de savoir a qui on peut faire confiance....

Disons que j'ai beaucoup de difficultés a faire confiance a quelqu'un, j'ai juste connu trop de trahisons de la part de ceux que je croyais qui avaient des bonnes intentions, ou d'autres m'ont abandonné simplement, depuis ça, il faut vraiment qu'on me prouve être digne de ma confiance, et c'est pas facile maintenant, apres tout, comment fait on pour savoir la différence entre la sincérité ou simplement quelqu'un qui essaye de t'avoir a la bonne pendant un certain temps parce qu'ils esperent obtenir quelques choses de toi ??

Être un Aspie est peut être un don, mais il peut aussi devenir une malédiction...

En tk, pour se sortir de ce probleme la, le truc c'est que le statu-quo ne changera rien a la situation, la question est plus dans le genre, une fois que tu fais face a un probleme, qu'est-ce que tu vas faire pour y mettre fin ?? Si tu ne fais pas d'effort pour en finir avec un de tes problemes, qui va le faire ??

Pareil que toi, sauf que moi je reviens à la fac et ça me remets en contact avec une activité, ça me donne un cadre. Ceci dit il est difficil de trouver des gens avec qui faire quoi que ce soit. J'essaye de m'immiscer dans quelques conversations ici et la, dir eun truc drôle si je peux, mais pas évident. Un groupe de ma classe se sont vu au restaurant un soir, et j'ai été invité car une personne ne pouvait venir. Ca s'est bien passé, on a même bu un verre ensemble après. Par la suite pas trop de suite justement, même si je sais qu'ils se voient.
Du côté de l'activité social je dirais qu'il faut s'y mettre, c'est un effort surtout quand on a des goûts solitaires. Essaye OVS par exemple, quand je suis arrivé sur ce forum j'avais fait des sorties avec ici et la, et ça m'a bien aidé. J'ai eu le défis d'apprendre une danse, et depuis je sors beaucoup. C'est un savoir technique qui me permet superficiellement de combler mes lacunes sociales. Vu que je me débrouille bien je suis une personne au contact plutôt apprécié. Après le soucis, toujours le même, est que ça ne débouche sur pas grand chose. On peut donner l'apparence sociale mais sans plus.

Merci pour vos réponses

si j'ai bien comprit, on a tous les mêmes difficultés... Moi en tout cas, j'arrive pas à gagner l'amitié des gens qui ne sont pas au minimum un peu "originaux". c'est pourquoi je retourne en clinique, là j'arrive à me faire des amis et à être intégré dans des groupes. Mais au milieu des gens normaux, impossible. peut être que justement, le fait qu'ils soient normaux me fait tellement peur que j'ai un mal fou à essayer de me rapprocher d'eux.

je sias pas quoi dire... vos conseils sont pertinents, mais je ne peux les appliquer...

et oui, je dois être bête, défaitiste, où irai-je comme ça ?