Bonjour
Posté : 28 févr. 2014, 11:58
Bonjour,
Je me suis inscrit sur ce forum, car je me soupçonne fortement d’être un « aspi » par auto-diagnostic, en me reconnaissant dans beaucoup de témoignages, mais aussi par des réflexions que l’on a pu me faire. J’ai 30ans, (de Lyon) et cela fait quelques années que j’ai ça en tête et je cherche donc vers qui me tourner pour un éventuel diagnostic « officiel », car ma situation actuelle n’est vraiment pas évidente.
Donc ma petite biblio :
Ce par quoi je me définirais le plus ? Je suis un mime : je ne fais preuve d’aucune créativité dans quelques domaines que ce soit et me contente de retransposer bêtement des méthodes ou des situations déjà vécues, ce qui demande un effort épuisant notamment en société. Situations nouvelles ou imprévues : sources de stress, angoisses. Si l'on devait me définir (on me l’a souvent dit) je suis totalement neutre : inexpressif (expressions faciales) sans émotion apparente et m’exprime toujours sur le même ton.
Au niveau des études :
élève très moyen ou bon selon les années, alternant le meilleur comme le pire en fonction de mes intérêts, j’arrive difficilement jusqu’au bac par manque de travail (redoublement en 1ere). Après ça m’intéresse un peu plus, j’obtiens un master 2 en microbiologie, un master 2 (et un DU) en gestion (en double compétence) 2009 ainsi qu’un mastère spécialisé en environnement (normes environnementales) (lors de ma reprise d’étude 2012).
Bon il faut savoir aussi que jamais je n’ai travaillé mes cours et ai toujours révisé au max 2 jours ou la veille des examens. Pour compenser, j’ai une bonne mémoire, mais uniquement pour les matières d’intérêt. Encore une fois, je ne fais que transposer méthodes et exemples des cours, aux évaluations.
Tout ça pour avoir au final très peu travaillé (sauf stages obligatoires et job alimentaire minable, là où j’avais un job étudiant donc en territoire connu)… « bac+6, 2bac+5, 1DU et pas de travail ? Tu es donc un fainéant ! » En effet au niveau bac+5 l’emploi c’est 75% de réseau : du réseau ? Des relations sociales ? Ben voilà le problème…
Relations sociales :
Je me suis toujours perçu à part/solitaire (dans mon monde de livres, lego, fossiles puis internet, informatique…) bien qu’intégré « par obligation », quelques fois à des « groupes » (primaire, collège, lycée) sur de petites périodes et ou j’avais à chaque fois un « meilleur ami » auquel me rattacher. En étant toujours en retrait de ces groupes, forcément on finit toujours par s’en détacher (et sans regrets particuliers).
En vrac,
Quasiment muet en groupe 90% du temps (famille, connaissances, collègues), si je maîtrise un sujet intéressant je peux le développer jusqu’à en perdre rapidement la notion du temps (ex : soutenances, présentations) et avoir du mal à laisser la parole aux autres et pire si c’est pour me contredire (jurés, recruteurs par ex….). De plus, je suis incapable « d’arrondir les angles » et dit spontanément ce que je pense ce qui m’oblige à avoir souvent un petit délai de réflexions avant de l’ouvrir (d’autant plus que très souvent je ne parviens pas directement à mettre des mots sur mes idées). Parler en public ou tenir une conversation avec temps de parole équilibrée au téléphone est donc très difficile avec souvent des blancs.
Pour la compréhension orale ce qui me pose problème ce sont les bruits de fond/répétitifs ou pire, entendre une discussion en parallèle. Là, le français se transforme littéralement en chinois si je ne me concentre pas intensément sur ce qu’on me dit. Ce n’est pas très marqué donc pas vraiment handicapant sauf pour les langues étrangères (anglais).
Le plus problématique (et de loin) est d’intégrer les « normes sociales » ce qui est véritablement épuisant physiquement et mentalement, et ce, dans toutes les situations de la vie en société. Aller boire un coup avec des gens (collègues par ex.) ? Une expédition pour moi... Voir du monde autour d’une activité définie (cinéma, travail) peut s’envisager sur de courtes périodes, par contre, je ne vois absolument aucun intérêt pour ce qui est purement relationnel (restaurant, boîte, bars …). Bref, j’ai le sentiment d’évoluer perpétuellement dans une sorte de scène de théâtre ou chacun joue un rôle en fonction de ses intérêts ; chose dont je suis incapable. Je rentre chez moi réellement épuisé.
Je n’ai aussi vraiment aucune notion des « non-dits », du feeling, du second degré dans une conversation (me demandant souvent si c’est de l’ironie, une blague ou une réflexion agressive ?). Je n’arrive pas à décrypter ces attitudes, et en retour ben, moi aussi je n’en exprime aucune et c’est souvent mal pris, je pense.
Autre chose réellement embêtante, j’ai souvent l’esprit ailleurs et le regard perdu ou fixe « houhou, t’es dans la lune ? » et étant distrait j’ai une très très mauvaise reconnaissance des gens/visages ce qui m’a joué plusieurs fois des tours. (Personnes croisées hors du contexte « normal » (boulot/sport/famille) que je ne reconnais alors pas) J’ai aussi une aversion très forte, quasi instinctive pour les contacts physiques non voulus.
Voilà, voilà, pour résumer mes relations actuellement se résument à quasiment un seul ami, plus un collègue avec qui je cours et la famille proche (père, mère) et évidemment mon chat. J’ai bien conscience que les autres me perçoivent différemment et qu’il y a une pression énorme de la société pour rentrer dans ces normes (notamment par rapport à l’emploi).
Quelques autres particularités :
Lorsqu’un sujet m’intéresse (informatique, environnement, chats…) je m’y consacre à fond sans possibilité de faire plusieurs choses à la fois : un livre, une série m’intéressent ? Je peux le lire/regarder durant 12h d’affilé quasiment. Lorsque j’ai un achat à faire (VTT, casque audio, cadeau) je me renseigne au-delà du raisonnable pour sélectionner le meilleur choix (toujours en hésitant et stressant ; de véritables débats dans ma tête sur plusieurs jours).
Assez maladroit j’ai vraiment du mal avec la coordination de mes gestes : difficulté à passer le permis de conduire (5 fois…), car du mal à coordonner mes 4 membres en même temps… par ailleurs je suis assez bon en sport (course à pied, VTT, ou avant foot). Il m’est par contre totalement impossible de danser, d’intégrer un rythme et j'ai donc peu d’intérêt pour les musiques sans paroles.
Je suis extrêmement méticuleux et par exemple remarque immédiatement si mes affaires ont bougé, je tiens aussi des listes (excel) et tableaux de bord ultras normés (films, musiques, comptes, recherche d’emplois…). Je planifie à l’extrême la plupart de mes trajets en voiture (google map en amont + gps + mémorisation mentale) et n’aime pas les imprévus. Imprévus ? Synonyme de transports en commun, et si l’on rajoute la foule sur les quais ou dans les rames/bus/tram, c’est simplement l’enfer au point que je dois me concentrer énormément pour ne pas sortir (ce qui arrive souvent, sueurs froides). L’antidote c’est le casque audio sur les oreilles et le « 20 minutes » sans relever le nez. Bon si l’on rajoute à ça le soleil (bus et tram) qui vient me taper sur la tête, là, j’abandonne…
Bref pour conclure c’est une situation où la plupart des éléments pris individuellement ne sont peut-être pas insurmontables, mais l’ensemble contribue à me sentir extérieur à la société, notamment au niveau des relations sociales. (professionnelles et personnelles).
Merci d’avoir lu ce pavé écrit à la « va vite » non structuré et m’excuse d’avance pour l’orthographe.
Je me suis inscrit sur ce forum, car je me soupçonne fortement d’être un « aspi » par auto-diagnostic, en me reconnaissant dans beaucoup de témoignages, mais aussi par des réflexions que l’on a pu me faire. J’ai 30ans, (de Lyon) et cela fait quelques années que j’ai ça en tête et je cherche donc vers qui me tourner pour un éventuel diagnostic « officiel », car ma situation actuelle n’est vraiment pas évidente.
Donc ma petite biblio :
Ce par quoi je me définirais le plus ? Je suis un mime : je ne fais preuve d’aucune créativité dans quelques domaines que ce soit et me contente de retransposer bêtement des méthodes ou des situations déjà vécues, ce qui demande un effort épuisant notamment en société. Situations nouvelles ou imprévues : sources de stress, angoisses. Si l'on devait me définir (on me l’a souvent dit) je suis totalement neutre : inexpressif (expressions faciales) sans émotion apparente et m’exprime toujours sur le même ton.
Au niveau des études :
élève très moyen ou bon selon les années, alternant le meilleur comme le pire en fonction de mes intérêts, j’arrive difficilement jusqu’au bac par manque de travail (redoublement en 1ere). Après ça m’intéresse un peu plus, j’obtiens un master 2 en microbiologie, un master 2 (et un DU) en gestion (en double compétence) 2009 ainsi qu’un mastère spécialisé en environnement (normes environnementales) (lors de ma reprise d’étude 2012).
Bon il faut savoir aussi que jamais je n’ai travaillé mes cours et ai toujours révisé au max 2 jours ou la veille des examens. Pour compenser, j’ai une bonne mémoire, mais uniquement pour les matières d’intérêt. Encore une fois, je ne fais que transposer méthodes et exemples des cours, aux évaluations.
Tout ça pour avoir au final très peu travaillé (sauf stages obligatoires et job alimentaire minable, là où j’avais un job étudiant donc en territoire connu)… « bac+6, 2bac+5, 1DU et pas de travail ? Tu es donc un fainéant ! » En effet au niveau bac+5 l’emploi c’est 75% de réseau : du réseau ? Des relations sociales ? Ben voilà le problème…
Relations sociales :
Je me suis toujours perçu à part/solitaire (dans mon monde de livres, lego, fossiles puis internet, informatique…) bien qu’intégré « par obligation », quelques fois à des « groupes » (primaire, collège, lycée) sur de petites périodes et ou j’avais à chaque fois un « meilleur ami » auquel me rattacher. En étant toujours en retrait de ces groupes, forcément on finit toujours par s’en détacher (et sans regrets particuliers).
En vrac,
Quasiment muet en groupe 90% du temps (famille, connaissances, collègues), si je maîtrise un sujet intéressant je peux le développer jusqu’à en perdre rapidement la notion du temps (ex : soutenances, présentations) et avoir du mal à laisser la parole aux autres et pire si c’est pour me contredire (jurés, recruteurs par ex….). De plus, je suis incapable « d’arrondir les angles » et dit spontanément ce que je pense ce qui m’oblige à avoir souvent un petit délai de réflexions avant de l’ouvrir (d’autant plus que très souvent je ne parviens pas directement à mettre des mots sur mes idées). Parler en public ou tenir une conversation avec temps de parole équilibrée au téléphone est donc très difficile avec souvent des blancs.
Pour la compréhension orale ce qui me pose problème ce sont les bruits de fond/répétitifs ou pire, entendre une discussion en parallèle. Là, le français se transforme littéralement en chinois si je ne me concentre pas intensément sur ce qu’on me dit. Ce n’est pas très marqué donc pas vraiment handicapant sauf pour les langues étrangères (anglais).
Le plus problématique (et de loin) est d’intégrer les « normes sociales » ce qui est véritablement épuisant physiquement et mentalement, et ce, dans toutes les situations de la vie en société. Aller boire un coup avec des gens (collègues par ex.) ? Une expédition pour moi... Voir du monde autour d’une activité définie (cinéma, travail) peut s’envisager sur de courtes périodes, par contre, je ne vois absolument aucun intérêt pour ce qui est purement relationnel (restaurant, boîte, bars …). Bref, j’ai le sentiment d’évoluer perpétuellement dans une sorte de scène de théâtre ou chacun joue un rôle en fonction de ses intérêts ; chose dont je suis incapable. Je rentre chez moi réellement épuisé.
Je n’ai aussi vraiment aucune notion des « non-dits », du feeling, du second degré dans une conversation (me demandant souvent si c’est de l’ironie, une blague ou une réflexion agressive ?). Je n’arrive pas à décrypter ces attitudes, et en retour ben, moi aussi je n’en exprime aucune et c’est souvent mal pris, je pense.
Autre chose réellement embêtante, j’ai souvent l’esprit ailleurs et le regard perdu ou fixe « houhou, t’es dans la lune ? » et étant distrait j’ai une très très mauvaise reconnaissance des gens/visages ce qui m’a joué plusieurs fois des tours. (Personnes croisées hors du contexte « normal » (boulot/sport/famille) que je ne reconnais alors pas) J’ai aussi une aversion très forte, quasi instinctive pour les contacts physiques non voulus.
Voilà, voilà, pour résumer mes relations actuellement se résument à quasiment un seul ami, plus un collègue avec qui je cours et la famille proche (père, mère) et évidemment mon chat. J’ai bien conscience que les autres me perçoivent différemment et qu’il y a une pression énorme de la société pour rentrer dans ces normes (notamment par rapport à l’emploi).
Quelques autres particularités :
Lorsqu’un sujet m’intéresse (informatique, environnement, chats…) je m’y consacre à fond sans possibilité de faire plusieurs choses à la fois : un livre, une série m’intéressent ? Je peux le lire/regarder durant 12h d’affilé quasiment. Lorsque j’ai un achat à faire (VTT, casque audio, cadeau) je me renseigne au-delà du raisonnable pour sélectionner le meilleur choix (toujours en hésitant et stressant ; de véritables débats dans ma tête sur plusieurs jours).
Assez maladroit j’ai vraiment du mal avec la coordination de mes gestes : difficulté à passer le permis de conduire (5 fois…), car du mal à coordonner mes 4 membres en même temps… par ailleurs je suis assez bon en sport (course à pied, VTT, ou avant foot). Il m’est par contre totalement impossible de danser, d’intégrer un rythme et j'ai donc peu d’intérêt pour les musiques sans paroles.
Je suis extrêmement méticuleux et par exemple remarque immédiatement si mes affaires ont bougé, je tiens aussi des listes (excel) et tableaux de bord ultras normés (films, musiques, comptes, recherche d’emplois…). Je planifie à l’extrême la plupart de mes trajets en voiture (google map en amont + gps + mémorisation mentale) et n’aime pas les imprévus. Imprévus ? Synonyme de transports en commun, et si l’on rajoute la foule sur les quais ou dans les rames/bus/tram, c’est simplement l’enfer au point que je dois me concentrer énormément pour ne pas sortir (ce qui arrive souvent, sueurs froides). L’antidote c’est le casque audio sur les oreilles et le « 20 minutes » sans relever le nez. Bon si l’on rajoute à ça le soleil (bus et tram) qui vient me taper sur la tête, là, j’abandonne…
Bref pour conclure c’est une situation où la plupart des éléments pris individuellement ne sont peut-être pas insurmontables, mais l’ensemble contribue à me sentir extérieur à la société, notamment au niveau des relations sociales. (professionnelles et personnelles).
Merci d’avoir lu ce pavé écrit à la « va vite » non structuré et m’excuse d’avance pour l’orthographe.