au voleur !

[nana]

Hier en faisant ma promenade de fin de journée j'ai entendu des hurlements.

Effrayée, je me suis retournée et suis allée en direction du vacarme.

Soudain, je vis un homme courir dans ma direction sur la route (j'étais sur le trottoir).
Il tenait un sac à main.

Des cris le poursuivaient.

J'ai compris. J'ai couru de toutes mes jambes vers lui sur la route.

C'est allé très vite: il a brusquement fait demi-tour, des affaires se sont renversées du sac. Il courrait, à présent, en grandes enjambées dans la direction opposée à moi.

Dans ma tête les pensées sont allées très vites, du coin de l’œil j'aperçus un homme qui déboulait derrière moi -j'ai supposé qu'il venait à la rescousse.

Je me suis demandée "courrai-je assez vite pour le rattraper, et après?"

Simultanément, la dame au sac à main criait toujours après le voleur.

Soudain, j'ai douté de parvenir à rattraper ce sprinter ; puis j'ai crié "lâche le sac!", "lâche le sac!"

Le sac est tombé sur la chaussée pendant que le voleur disparaissait.

L'homme qui avait couru derrière moi, m'avait rattrapée. Il m'a dit "j'ai eu très peur en entendant les cris". Je lui ai répondu "moi, aussi". Au même moment, je sentis que j'en tremblais encore. Nous avons ramassé le sac à main. La dame nous a rejoints.
Elle n'arrêtait pas de parler, de répéter des choses.

Elle a pris le sac en parlant. Elle a embrassé le Monsieur après l'avoir remercié. Le Monsieur a dit "ce n'est rien", "c'est naturel". Puis il a commencé à partir.

Moi, je m'étais dirigée vers l'endroit où des affaires étaient tombées du sac pour les ramasser.
En les donnant à la dame, je lui dis "je suis contente, Madame, vous avez récupéré votre sac", "vous avez fait ce qu'il fallait: crié à l'aide et ça a marché".

La suite? brièvement. Nous avons vérifié plusieurs fois que rien ne manquait du sac. Avec l'aide du Monsieur qui revenait.
Durant cette opération, en levant la tête j'aperçus des gens à leur balcon. Ils donnaient des instructions: "quelque chose est tombé là, puis là". Je ne les avais même pas remarqués. Plus tard, une fois rentrée à la maison je méditais sur ces gens au balcon. Je compris qu'ils avaient assisté à toute la scène sans que je ne sache...L'idée me rendit bizarre.

Nous avons parlé la dame et moi, et un peu avec le monsieur qui revenait et repartait.
Il a pensé à demander ce qui c'était passé exactement.
A la dame de décrire:
- "je descendais du bus juste en bas, et je venais de raccrocher mon téléphone portable que je tenais dans la main -le sac à main dans l'autre. Quand un homme a arraché mon sac et est parti avec. J'ai crié de tout mon souffle et je lui ai couru après. Je ne comprends pas comment c'est possible en plein jour, dans ce quartier que je fréquente depuis 3 ans, etc."

Je lui ai répondu que je connaissais une autre dame qui s'était fait arracher son sac à main dans le même quartier deux ans auparavant, que des jeunes qui étaient en voiture avaient poursuivi le voleur et récupéré le sac pour le rendre à la dame. Puis j'ai conclu: apparemment dans ce quartier les gens réagissent.

A ce moment la dame m'a remerciée encore et encore. J'ai répondu que c'était normal et qu'elle avait très bien réagi en criant, que ça m'avait alertée ainsi que le Monsieur; que j'étais sûre qu'elle aurait agi de même si j'avais été à sa place.

Dix minutes plus tard, la dame me parlait... Je lui dis, pour conclure, ceci : "là où vous allez, Madame y-a-t-il des toilettes? Elle a dit"oui". "S'il-vous-plaît, ai-je ajouté "allez-y de suite car cela va aider à réguler le choc que vous avez eu". Elle m'a dit qu'elle voyait de quoi je parlais et qu'elle le ferait.

Puis elle m'a prise dans ses bras. On s'est quittées en se souhaitant une bonne soirée.
J'ai été chamboulée toute la soirée et le lendemain y compris au théâtre.

FIn

Morale de l'histoire, s'il y en a une:
- Quand on est victime d'un vol, crier de toutes ses forces contre le voleur et sans relâche de sorte à ameuter les passants. Par chance, une ou deux personnes courront après lui, le voleur se sachant en danger lâchera, peut-être, le sac avant de s'enfuir.
- Arrivé à l'intérieur (chez soi ou ailleurs) aller aux toilettes de suite pour uriner: cela fera retomber quelque peu la peur.