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Pourquoi je me suis cru autiste.

Posté : 22 févr. 2016, 13:19
par manu
Je commence par la réponse :
Je viens de témoigner ici, et de découvrir dans ce cours à destination des futurs psychiatres en quoi mon passé de "bébé secoué" explique pelle mêle mes difficultés dans (page 4) :
•Identification et attribution des émotions d’autrui
•Théorie de l’esprit
•Cognition sociale: Capacités contribuant à une interaction normale avec les pairs (...)Ces enfants ont peu d’amis

Il y à d'autre liens troublant, mais tout cela étant assez typique du syndrome d'asperger, je me sent plus à l'aise pour expliquer....



Comment je me suis cru autiste :
En 2004 ou 5, j'ai eu une révélation en partant du mot geek sur wikipédia qui renvoyait au syndrome d'asperger.

C'était magnifique, ma vie, avec tous ces éléments foireux, pouvait se réorganiser en toute logique.
La notion d'asperger agissait comme une clé de déchiffrement qui donnait un sens, qui organisait mon vécu.
C'était tellement efficace que c'est tout de suite devenue une évidence : j’étais touché par le syndrome d'asperger.

De là j'ai commencé a explorer le sujet, sans parler, j'ai emmagasiné plein d'info, j'avais une histoire de vie entière a réorganiser.
Jusqu'au jours ou j'ai vu dans un forum des propos supposant une supériorité des asperger, ça m'a fait exploser au point de répondre.
Mes premiers mots sur asperger aide ont été : non, non et non! et j'ai rencontré tout de suite cette autiste avec qui je suis toujours très proche.

On se comprenait entre nous dans des domaines qui semblait incompréhensible au monde extérieur, donc c'était pas du délire, mais une singularité de perception des choses qui était partageable!

La suite je l'ai déjà posé dans ma présentation, mais en ce qui concerne le sujet ça a été la confrontation à des psy pour avoir la certitude qu'on se faisait pas un délire a deux (seule autre éventualité).
Il a fallut 10 ans pour que cette personne soit reconnue autiste et pour que moi je mette à jours le fait que je suis incontestablement un traumatisé crânien de la prime enfance.



Mais c'est quoi le cadre de l'autisme?
Je suis donc de ces catégories, comme les personnes atteinte du syndrome de Rett par exemple, qui ont les caractéristiques de l'autisme mais qu'on ne peux pas dire autiste en raison de la précision des classements : trouble qui ne peuvent pas être expliqué par une autre "case" du classement.
Je me trouve donc dans la situation extraordinaire d'avoir des symptômes autistiques, des traits autistiques, mais d'être en toute logique et selon les classement internationaux (DSM et CIM) absolument pas autiste puisque mes troubles ont une explication ailleurs dans le classement.

#-o
On fait une catégorie bleu ... mais on y met pas les schtroumpfs par ce qu'ils sont déjà dans la catégorie schtroumpfs ...
Quel est alors le sens de cette catégorie?
:roll:

Là c'est pareil, par définition "catégoriel" l'autisme est donc de cause inconnue, c'est ce qu'il reste une fois qu'on a exclus tout ce qui est déjà classé, et on pense l'autisme comme un objet théorique complet et unis.
Et ce alors même que cet objet théorique exclue une partie de ceux qui entrent en les critères de définition, qui je le rappelles, n'ont jamais été autre chose que des unités dans le comportement observés.
Unités amputé donc de tous les cas où une origines est connues. Ceux qui sont bleu mais pas tous ceux qui sont bleu, non, seulement ceux qui restent une fois qu'on a exclue ceux qu'on avait déjà classés.

En fait on agit dans ces classement pour isoler une maladie encore inconnue, c'est la logique implicite de ce principe de classement.

D'un coté je comprends, on essayer d'isoler un objet d'étude précis.
Moi, avec le plein d’énergie, j'ai des capacités proche de la norme, mais elles chutent vite et c'est la moyenne sur le fils d'une journée qui fait que globalement j'entre assez allégrement dans les critères des traits autistiques, enfin selon moi, mais c'est différent.
Je me retrouve un peu dans la situation des handicapés moteurs qui peuvent se lever de leur fauteuil roulant, ça semble insultant qu'il se disent handicapé comme ceux qui ne peuvent pas se lever, mais comment s'expliquer autrement? là aussi c'est différent.

D'un autre coté je n'approuve pas, on ne connais pas mieux le bleu si on exclue le bleu marine et le bleu ciel (et le schtroumpfs :) )
Pas que je veuille me dire autiste, ça fait 5 ans que je laisse ça a ceux qui veulent faire des classements en case et que je le précise sur les forums (asperansa en l’occurrence) contrairement a d'autres qui ne s'encombre pas de cette précision et se décrètent asperger, point.
Il y a bien une majorité de parents sur certaines zone d'échange soi-disant entre autistes, qu'on ne considère pas comme illégitime, alors pourquoi il n'y aurait pas des personnes comme moi, qui n'entrent pas dans les cases mais vivent le sujet à la marge des critères d’acceptabilité.
Je me suis cru autiste, et je me reconnaît encore dans bien critères après avoir étudier dans les moindre détail les définitions officielles, qui soit dit en passant on drôlement évolué au cours du temps. La catégorie elle même et ces limites sont fluctuante, évolutive.



De toute façon je déborde du cadre.
Alors je cause tout seul, comme je le faisais sur aspérensa à la fin, par ce que le fait d'envisager être lu m'organise dans une pensée qui de toute évidence n'est pas facile à partager. :|
Ayant moi même des difficultés a intégrer des textes de la longueur de ceux que j'écris je comprends. Sans compter que je divague volontiers comme le fait précisément cette phase.

C'est ça qui me différencie le plus de l'autisme je n'ai pas la capacité a rester dans un sujet dit "restreint", mais est-ce un trouble en plus ou un trouble en moins ?
Mes connexions neuronales ayant été esquinté tout petit, ma pensée s'est faite, ou refaite, transversale, entre les cases, avec les connexions qui fonctionnait encore.
Je n'ai plus la capacité de rester dans le sujet, comme ces livres dont vous êtes le héro le fils de ma pensée, comme celui de la lecture, ne peux qu'être transversale.
N’empêche, vous allez rire ou me maudire, mais la qualité de traitement transversale qui en résulte je ne la comprends que comme un domaine d'hyper compétence autistique.
Comme si la transversalité entre les domaines restreint était en elle même un domaine restreint, alors même que c'est rigoureusement le contraire ... enfin je crois ...

Mais je connais une autiste, toujours la même, qui arrive à me suivre.
Son domaine d'hyper compétence dans l'intégration de donné (comme beaucoup) l'autorise elle a sortir d'un sujet pour ne pas être "abandonnée", "laissé de coté", exclue de la compréhension, c'est une urgence viscérale de survie pour elle qui prime sur tout le reste.



De l'autisme hors cadre ... c'est possible?
Bref, je comprends que mon fonctionnement, y compris dans l'expression ici est plutôt aux antipode de l'autisme, de la pensée autistique, par ce qu'il passe par un envahissement des sujets connexes, un truc très cerveau droit, alors que l'autisme correspond plutôt a une attitude cérébrale très cerveaux gauche qui traite les sujets en case, dans des enclos "sécure" pour éviter de croiser ce qui éveil le malaise.
Je me traite avec edgar morin qui explique comment inintelligence naît du fait de passer d'un cerveau a l'autre, d'un type de pensée a l'autre, des cases aux globales et des globales aux case, de la rigueur scientifique a l'intuition, et de l'intuition a la rigueur scientifique, et ainsi de suite, chaque penser permettant de dépasser les limites de l'autre.


Je termine ce message et je comprends, ou je crois comprendre, que si je me suis longtemps cru autiste, je peux aussi me considérer comme une sorte d'anti-autiste, au sens ou j'ai aussi un fonctionnement contraire ... peut-être complémentaire ... une incapacité a restreindre mon domaine d'intérêt.
Mon cerveau fuis, je ne peut penser un domaine, sérieusement, qu'en passant par les autres, quant un l'autisme est plutôt typique d'une hyper capacité a traiter a fond un domaine sans jamais en sortir.

Je sais juste que je me suis cru autiste, même si je n'arrive pas à savoir dans quel mesure c'était légitime ou pas, malgré un traitement poussé du sujet.
Et je reste incapable d'affirmer que je ne suis pas autiste, sauf pour les classements où une autre explication exclue de la case.
Mais au fond ça me vas pas mal d'être hors case, c'est assez représentatif de ce que je suis.


:wink:


:)

Re: Pourquoi je me suis cru autiste.

Posté : 22 févr. 2016, 20:06
par slowbrain
Bonjour.
Je suis actuellement dans une intense phase de réflexion sur moi même pour savoir «qui je suis», recueillant méthodiquement les fait sur mes aspects atypiques. Le syndrome d'asperger raisonnant en moi de façon toute particulière (sinon je ne laisserais pas trainer mes octets par ici), mais étant loin d'être l'unique possibilité.

Mais quel importance cela as il de savoir si oui ou non je suis autiste ?
Quelle importance il y as il a savoir dans quelle case je me trouve ?

Chaque personne est unique, différente, singulière. L'important pour moi est d'arriver a être en accord avec soi même.
Arriver à exclure ce que la société voudrais faire de nous, a ne pas se fier a la norme dans la quelle on demande à tous de correspondre.
Et arriver à comprendre, accepter et dompter son propre fonctionnement, celui que les «originaux», qu'ils soient autistes ou tout autre, ont de si éloigné de cette «norme» qui veux définir notre monde.

En quelques mots soit et apprend à être toi même.

Pour conclure ma tirade je dirais que c'est pour moi dans les personnes «hors de la norme» que l'on trouve les choses les plus intéressantes.

Re: Pourquoi je me suis cru autiste.

Posté : 23 févr. 2016, 12:10
par manu
Je suis bien d'accord avec ça, c'est le sujet de la neurodiversité, sujet créé par des autistes et qui comme la biodiversité défend l'importance que la préservation de la diversité à pour l'organisme globale, "l'organisme humanité" ou "l'organisme terre" (gaïa quoi).
slowbrain a écrit :Mais quel importance cela as il de savoir si oui ou non je suis autiste ?
Quelle importance il y as il a savoir dans quelle case je me trouve ?
Je peux répondre pour moi.
Assimilé à la norme j'étais un incompétent dans plein de domaine, un faignant qui ne faisait jamais assez d'effort, qui prenait de engagements qu'il ne respectait pas, bref, avec plein de singularité qui était apprécié, jugé, définie relativement a ce qu'elle serrait si j'étais comme tout le monde.

Bonjours l'image de soi. :oops: :cry:

Pourtant je vie les efforts qu'on ne m'accorde pas, je m'épuise sans le savoir, en m'attelant a des tâches comme la réhabilitation d'une maison, a un rythme pourtant risible pour les autres, je me suis détruis le dos, épuisé, j'ai bâclés des taches dans lesquelles je ne suis pourtant pas mauvais au début, sans comprendre pourquoi.
J'ai fini par comprendre avoir dépensé une énergie folle, voir auto-destructrice, dans ce qui apparaît aux autre comme le fait de s'être laisser aller a un rythme désabusé.


Il me semble que ces exemple typique du handicap invisible du trauma crânien peuvent raisonner avec le sujet de l'autisme, handicap souvent invisible aussi.
"Connais-toi toi-même" est une règle qui me semble toujours aussi pertinente, et d’identifier ces impossibilités permet de réalisé ces capacités et ces moyens.

les efforts de liens sociaux demandé aux autiste, fait un effort pour sortir, pour dire bonjours, pour toucher et faire la bise, pour ne pas paraître désintéressé ou désagréable, tous ces commandements finissent pas laisser croire que c'est des choses contrôlables, gérable, dépassable avec un minimum d'efforts.

"Il faut avoir le courage d'agir sur ce que l'on peu changer, la sagesse d'accepter ce que l'on ne peux pas changer, et le discernement de différencier l'un de l'autre." C'est une règle magnifique que l'on ne peux suivre si l'on ne connaît pas ces propre limites et donc capacité d'agir ou pas sur un problème donné.

[ Je réclame un "post compte triple" aux autorités du forum pour avoir cité Socrate et Confucius dans le même message 8) :lol: :lol: ]

Re: Pourquoi je me suis cru autiste.

Posté : 01 sept. 2016, 11:51
par manu
Le "traumatime invisible" à été le sujet d'une émission de santé sur France 5 le 30 août 2016
Visible en replay une semaine ici

Enfin! C'est devenu un sujet médiatique (du moins ça commence)

Donc la cause de mes troubles est de cet ordre là ...
Mais il est bien précisé que chez les jeunes enfants la priorité est donné a le reconstitutions des capacité motrices et langagière, au dépend d'autres fonctions, comme la cognition sociale et les capacité d'attention.

Moi j'ai des problèmes moteurs et langagiers qui arrivent avec la fatigue, ce qui me dis que pour la cognition social et l'attention il ne devait pas rester grand chose.

Le rapport a l'autisme est alors évident pour moi : un défaut de cognition social dès le plus jeune age.
il suffit d'ajouter des intérêts restreints pour rejoindre le cadre de définition du DSM V...
Le TDA touchant la moitié des autistes a achevé de permettre de me reconnaître dans ce trouble.


Donc, ce que je vais dire peux en choquer certains : ça ne prouve pas que je me soit trompé en me croyant autiste !
Pour moi ça confirme que mon intuition a été bonne, et que autiste ou pas, j'ai des trouble au moins parent des TSA, au plus qui peuvent être inclus dans les TSA.

Mais comme je préfère faire sans le mot autisme, sans fixer de frontière au spectre autistique, j'en reste a me réjouir de pouvoir présenter la nature profonde de ce qui fait mes différences, différences vis a vis des neurotypiques, et différences vis a vis des autistes diagnostiqués.

Quel que soit la nature de mon fonctionnement neurologique, il n'est comparable a aucun autre puisque le fruit de déconnexions aléatoires et de reconnexion en fonctions des urgences des moments qui ont suivit.


Enfin, et surtout, j'ai sûrement une capacité de "traitement intellectuelle" de la cognition social. Je peux refaire le film d'une situation vécu et décrypter le pourquoi du comment, là où une personne normale le vie sans avoir besoin de se poser de question. Je crois que beaucoup d'autistes dit de haut niveau le peuvent.
Je crois aussi que j'ai accès, quand j'ai toute mon énergie, a un fonctionnement qui paraîtra parfaitement neurotypique, mais qui ne tiens pas longtemps face a l’énergie dépensé pour faire face au stress.


En espérant que ça soit utile a certains qui seraient dans le même cas, je me sent au moins soulagé de pouvoir présenter un point d'appuis fiable et logique a qui tente de comprendre ce qui motive mes interventions sur ce forum.

[édité le 02/09/2016 à 9h20]