Page 1 sur 1

Re: Faire des projets / Se projeter dans l'avenir

Posté : 08 déc. 2016, 18:47
par manu
Pas mieux.

J'ai passé un temps fou dans les CIO (centre d'information et d'orientation en France, sorte de bibliothèque de métier) a me demander ce qui pourait bien me convenir et puis .... et puis rien, j'ai jamais trouvé un truc dans lequel je puisse me voir, et c'est pas faute d'avoir essayé.

Autisme ou pas je sais pas et je suis mal placé pour répondre. Mais dans l'ensemble je dirais que c'est (pour moi en tout cas) l'incertitude qui s'y oppose.
N'étant jamais sur de rien, aucune logique toute faite ne s'appliquant jamais correctement a moi, tout projet ressemble a un plongeons vers l’inconnu.
Alors quitte a plonger autant réfléchir le moins possible. J'ai fait un tout petit peu de chute libre, et objectivement quant je me bouge dans la vie c'est pareil.

Re: Faire des projets / Se projeter dans l'avenir

Posté : 09 déc. 2016, 04:44
par nana
Nouvelle a écrit :La question est dans le titre de ce sujet.
Savez-vous vous projetez, faire des projets, mieux encore : savez-vous ce que vous voulez faire dans votre vie ?
Moi je ne sais pas.
Et il semble que je n'ai jamais su.
Cela est-il à cause de l'autisme, de la vie, du caractère, de la personnalité, de l'environnement ? Je ne sais pas.
Si vous avez des réponses ça m'intéresse.
- - - -
VERSION COURTE: Oui, j'en ai 2: l'amour vrai (puissant moteur) & l'humain (rencontre, échanges)

VERSION LONGUE:
Il y a ceux qui peuvent se projeter dans l'avenir et qui le savent.
Il y a ceux qui peuvent se projeter dans l'avenir mais qui ne le savent pas.
  • Par exemple, une personne qui a un appartement depuis des mois ou des années, a nécessairement su se projeter dans l'avenir; pareillement, pour quelqu'un qui pratique une activité régulièrement ou qui est dans une relation stable.
Je ne peux parler pour toi, Nouvelle.

Sinon, Temple Grandin parle très bien de cela dans sa bio Ma vie d'autiste. (si ça intéresse je mettrai les numéros de page, les chapitres).

Moi, je commence à constater que je me dirige vers ce qui me correspond depuis 2 ans et j'ai bientôt la 50aine.

Si j'avais désespéré avant, ou si j'avais couru après mon désir, je n'aurais pas atteint ce croisement et changement de vent favorable.

Pour moi, cela a commencé quand j'ai tenu à ne pas faire une activité, ou être dans un lieu que mon organisme et mon âme auraient rejetés (comme une greffe impropre). Depuis les années 2004?
Non pas parce qu'il ne le faut pas mais parce que si je travaille sans coeur, si j'agis mécaniquement, je meurs spirituellement.

Cela a continué quand j'ai eu l'intelligence (et que j'ai pris les moyens) de quitter de tels endroits lorsqu'avec le temps, ils m'ont eu vampirisée.

Donc je me suis toujours questionnée sur ce que j'aimais et pas afin d'en tenir compte. Mais c'est en vieillissant que la force m'est venue de garder un cap dans mes choix.

Sans l'autre, je n'aurais pas vu clair en moi, en mon parcours. Cet autre qui s'est montré neutre et qui a su décrire, parallèlement, ce que je faisais de bien et ce qui m'était difficile aussi. Il/elle fut de la famille, une connaissance, une rencontre, un(e) ami(e), 1 thérapeute, 2 pédagogues.

Et le plus surprenant pour moi quand j'y pense c'est qu'à chaque fois que l'on m'a aidée à voir l'échec pour ce qu'il est: un tremplin et une piste vers une autre histoire ou vers la même histoire mais à vivre différemment, j'ai appris et mieux réussi par la suite.

Quoi qu'il en soit, accepter de sortir de la norme pour se comprendre, et ne pas chercher à y correspondre pour faire, agir (en bien -je veux dire). Je n'encouragerais pas un tueur en série à poursuivre sa voie, vous comprenez.
  • Exemple, si pour vous, travailler bénévolement est une source de libération, d'accomplissement libre, faite-le et vous façonnerez votre voie. Etre rémunéré ou pas pour travailler , c'est travailler. Donc vous apportez quelque chose. Se le dire, permet de voir ce qu'on a été capable d'accomplir au final.
Quand la peur nous retient de nous lancer: dire à soi-même "j'ai peur" .
-> En disant c'est la faute de l'autre, de la société, etc. vous perdez l'occasion de vous étudier et d'apprendre sur vous-même (j'ai peur ainsi, j'ai peur parce que...) .

Quand on refuse d'entreprendre parce qu'on croit qu'on y arrivera pas, qu'on n'est pas capable: se dire "je n'ai pas confiance en mes ressources".
-> Ne pas le faire c'est oublier de se voir dans ses limites.

CONCLUSION:
Souvent, quand on regarde ce vers quoi on est allé, en esprit ou en vrai, on a une trame de ce qui nous anime. C'est le point de départ...Certes, le plus dur c'est de commencer car se projeter s'est parier sur de l'incertain. En clair, c'est un acte existentiel (faire confiance en ce qu'on ignore).

Concrètement?
Les projets sont nés sur SAtedI: ils s'appellent
-Elisons le meilleur Avatar! -> initié par la beauté et la diversité des A. sur le forum
-Sortie (franco-belge) à Tervuren au Musée de l'Afrique Centrale -> initié par l'amour pour les rhinocéros et suite à un échange avec Kasper,
-Visite de Saint-Germain des Prés (Paris) raconté par ses cafés -> initié par une rencontre avec Idéfix,
-Se rencontrer au café 1x/mois (le CRAC) à Bruxelles et une fois à Liège -> le fruit de tout ce qui me meut, de mon expérience à SAtedI notamment inspirée par la noblesse des rencontres faites par Slim à Grenoble,
-Visites aux musées: Arts & Marge [proposé par 0z0ne], Le MIMA (Bruxelles) -> trouvé sur internet,
- Et bientôt: soirée [franco-belge] au théâtre à Bruxelles pour voir Is there life on Mars? -> l'aboutissement de mon être et de ma vocation d'accompagnante sociétale, de ma volonté tardive de porter la rencontre entre personnes autistes et pas autistes sur le terrain résolument culturel, artistique (et non plus médical strictement).
-J'espère -un jour- que nous voyagerons à Québec et Tadoussac -> inspiré par le désir, à l'époque, de rencontrer Lotus (forumiste québéquois) & inspiré par le souhait de Nouvelle pour rencontrer les baleines ; - )

Nana

Re: Faire des projets / Se projeter dans l'avenir

Posté : 27 févr. 2017, 11:54
par manu
Intéressante réponse nana, et j'aurais aimer en lire plus de la part de nouvelle, sur le principe de savoir se projeter ou pas, je m'explique.

Pour ça je rebondis sur la notion de peur et de limite traité par nana :
Moi j'ai toujours eut une incapacité a trouver un "sillon" que je sente adapté, mais en fait j'ai toujours fait des projet qui ne tenait ps compte de certaines de mes limites.
Donc a chaque fois c'est de l'énergie dépensé dans le vent pour aller nul part, jusqu'à finir en faillite personnel puis a aller voir un psy en CMP pour tenté de comprendre.

Donc je dois séparer 2 choses :
_ Je peux envisager pleins de choses, projeter dans un cadre imaginaire riche mais qui s'avère lacunaire une vois appliqué à la réalité concrète. Voilà pour ce qui est de faire des projets.
_ Mais je ne peux pas prévoir comment ce que je suis sera dans un avenir prévisible, une rencontre, une sortie, c'est pleins de zones d'ombre. Voilà pour l'aspect se projeter dans l'avenir.


De là j'ai une réponse complémentaire sur la possibilité de connaître ces propres limites quant elle sont autres que celles de la norme, je vais la présenter relativement a mon vécu :

J'ai passé beaucoup de temps a tenter de me comprendre, par l’intermédiaire des forums entre autre, et j'ai compris certaines de mes singularités complètement atypique : je ne suis pas égal a moi même!
Non pas que je soit maniaco-dépressif, non, je suis globalement d'une humeur plutôt égale en général (bien que l'épuisement me rende colérique parfois) mais j'ai des facultés qui jouent au yoyo, sans déconner.

Je viens de relire un message écrit hier, comme je fait souvent, et j'ai constaté, comme souvent, qu'il était a peu prés illisible. Pourtant en l'écrivant j'ai été inapte a écrire les bons mots, alors même que j'avais les moyens du raisonnement... pire il arrive que mon raisonnement soit d'autant plus aboutis que mes capacité a le rendre en mot soient lacunaire.

Mais au moment ou j'écris je ne le sais pas, je le découvre après.
Les présentes lignes, je suppose les écrire en étant claire, mais je ne sais pas si demain je ne vais pas découvrir que la encore j'ai oublié des mots, si j'en ai substitué d'autres, etc, etc.

De là vous comprendrez mieux mon amour pour ce site qui autorise une éternel évolutions, wikipédia. J'y ai découvert mes jours a force de retours sur les mêmes choses l'ampleur des mes incapacités, mais aussi la facultés que j'avais améliorer encore et encore, une phrase, un article, une présentation, comme un peintre ajouter des couches et des couches, dans mon cas pour combler les lacunes intermittentes.

Je je sais maintenant, entre trauma crânien au effets invisibles mais lié a l'état de fatigue, et cycle migraineux qui affecte les facultés cérébrales, je suis inconstant en matière de capacité, très inconstant, donc toute projection nécessiterais de savoir aussi dans quel état je serais ... C'est comme de demander a un épileptique s'il peu faire au volant un Paris/Lyon dans 3 semaines sans savoir l'heure ; or ça peu dépendre de l'état du moment, des événement de vie préalable, du risque d'avoir a affronter les phares en face ou pas, de la météo qui a son effet aussi, etc, etc, etc

Mais le neurotypique qui demande ajoute volontiers, " c'est quant même facile de répondre, c'est oui ou non, tu dois quand même savoir si tu peut ou pas. "
Mais non, je ne peux pas savoir, et il m'a fallu un travail introspectif et "extraspectif" intense et rigoureux pour comprendre et accepter que je ne puisse pas savoir alors même que tout mon univers nie cette possibilité a l'inconstance. D'ailleurs si je ne sais pas si je peux et puis qu'on me voir faire sans aucun problème on me servira un "tu vois que tu peux". Sous entendu si tu a pu une fois tu pourra toujours. Hé bien non.

Pourtant je peux écrire clairement et sans faute, mais aussi pondre un texte abscons s'il n'est pas repris.

J'apprends aujourd'hui a ménager un espace intellectuel dédié au regard sur moi même et qui me permette de savoir si a tel moment je suis en capacité ou pas, mais c'est très dur, difficile a automatiser, et jamais l'entourage n'est un point d'appuis dans ce travail, bien au contraire.



Mais j'aboutis a envisager des projets qui en tiennent compte, comme essayer de produire quelque chose sans contrainte de temps, pour le faire quand je peux, et ça j'y arrive pas mal.
J'aboutis aussi a projeter différentes possibilités dans l'avenir : envisager un éventement avec un "moi en pleine possession de mes moyens", et puis avec un "moi lacunaire" comme je sais pouvoir l'être. Ca me donne déjà un espace des possible plus pensable.