Lire et ressentir l'autisme d'un autre
Posté : 07 févr. 2020, 06:31
Bonjour,
Quand je lisais l'autobiographie de T. Grandin, je me demandais comment sa mère parlerait de l'autisme de sa fille.
A vrai dire, il y a plusieurs passages dans la bio de Temple où on le découvre. Mais j'aurais aimé un temoignage direct.
Lorsque des années plus tard je lisais le livre de H. Horiot sur son enfance, j'ai été passionnée par ce récit de 1ère source sur le silence, l'enfant qui refuse de parler, de certaines de ses peurs qui bloquent son fonctionnement métabolique.
Et je me disais, j’aimerais beaucoup savoir comment sa mère l'a vécu.
Je suis comblée. Dernièrement j'ai décidé d'acheter le livre de sa mère (Françoise Lefèbvre). Elle y parle d'elle, de ce fils et d'un personnage fictif (?) féminin.
Le style littéraire du fils dans ce petit livre autobiographique m'avait ravie. Bref, concis, percutants. Même les paragraphes étaient courts. L'histoire fluide.
Le style de la mère m'a d'abord destabilisée: indescriptible, poétique, cru. Par la suite, les passages qui parlent de ce fils et du comportement des gens non autistes envers eux sont édifiants, parfaitement exprimé. On reconnait tout de suite de quoi, de qui elle parle. Cette indifférence. Cette absence de curiosité humaine. Ce pseudo-devoir d'éducation envers l'enfant qui lorsqu'il s'exprime détruit en même temps qu'il #rouleau-compresse les êtres faibles en apparence qui tombent sous sa coupe. On lit, on sait. Tant le langage, le descriptif est puissant, clair, déterminé, graphique.
Bref, je ferai lire ces passages à des personnes non autistes et leur demanderai ce qu'elles pensent de la perception de cette mère.
A la fin de la lecture du livre, j'étais conquise par cette femme-nature. D'aucun s'extasient devant la nature décrite par Waldo Emerson. Je les invite à lire ces passages écrits par cette dame.
Dans un autre registre, je poursuivais mes lectures en autisme avec J. Schovanec.
Hier déjà en lisant, relisant et re-relisant son livre sur les amours autistes je comprenais enfin Josef: il est un conteur. Puis en lisant un livre qu'il a écrit sur un thème qui me passionne mais qui a aussi sonné mon glas, je comprenais autre chose: il y a Josef en conférence et un autre, Josef dans ses écrits. Au fil de la plume, les années passants, Josef se dévoile de plus en plus, s'entretient avec lui-meme profondément, expose des idées, souvent jusqu'à me perdre en un style proustien ou josefien. Qu'importe, il peut dialoguer ainsi avec d'autres pairs érudits, je présume.
Ce, pendant que Josef en conférence, est un miroir neutre. A moins que là aussi il ne change...
Suffit, les personnalités. Pour 1 personne autiste connue je lirai au moins 1 personne non connue autiste. C'est ma manière de rétablir l'équité de parole. Et de sortir indemne des effets débilitants de la médiatisation, du prisme public rétrécissant.
J'avais commencé avec Christopher Evrard et sa saga, il y a 1 an. Comme un merveilleux cadeau de Noel. Je vais pouvoir continuer la semaine prochaine à courir les contrées apocalyptiques mais "biodiverses" puisqu'il a sorti le tome 2 : "Le Feu des Vivants". Quelle chance de savoir qu'on va avoir plaisir à lire et découvrir un univers complet, neuf, distrayant. Christopher ne va surement pas apprécier la comparaison -modeste comme il est- mais j'avoue que la dernière fois que j'ai eu autant de plaisir à me plonger dans un univers alter c'était avec Isaac Asimov.
Nana
conjuguer biodiversité, est une formulation empruntée à Josef S.
Quand je lisais l'autobiographie de T. Grandin, je me demandais comment sa mère parlerait de l'autisme de sa fille.
A vrai dire, il y a plusieurs passages dans la bio de Temple où on le découvre. Mais j'aurais aimé un temoignage direct.
Lorsque des années plus tard je lisais le livre de H. Horiot sur son enfance, j'ai été passionnée par ce récit de 1ère source sur le silence, l'enfant qui refuse de parler, de certaines de ses peurs qui bloquent son fonctionnement métabolique.
Et je me disais, j’aimerais beaucoup savoir comment sa mère l'a vécu.
Je suis comblée. Dernièrement j'ai décidé d'acheter le livre de sa mère (Françoise Lefèbvre). Elle y parle d'elle, de ce fils et d'un personnage fictif (?) féminin.
Le style littéraire du fils dans ce petit livre autobiographique m'avait ravie. Bref, concis, percutants. Même les paragraphes étaient courts. L'histoire fluide.
Le style de la mère m'a d'abord destabilisée: indescriptible, poétique, cru. Par la suite, les passages qui parlent de ce fils et du comportement des gens non autistes envers eux sont édifiants, parfaitement exprimé. On reconnait tout de suite de quoi, de qui elle parle. Cette indifférence. Cette absence de curiosité humaine. Ce pseudo-devoir d'éducation envers l'enfant qui lorsqu'il s'exprime détruit en même temps qu'il #rouleau-compresse les êtres faibles en apparence qui tombent sous sa coupe. On lit, on sait. Tant le langage, le descriptif est puissant, clair, déterminé, graphique.
Bref, je ferai lire ces passages à des personnes non autistes et leur demanderai ce qu'elles pensent de la perception de cette mère.
A la fin de la lecture du livre, j'étais conquise par cette femme-nature. D'aucun s'extasient devant la nature décrite par Waldo Emerson. Je les invite à lire ces passages écrits par cette dame.
Dans un autre registre, je poursuivais mes lectures en autisme avec J. Schovanec.
Hier déjà en lisant, relisant et re-relisant son livre sur les amours autistes je comprenais enfin Josef: il est un conteur. Puis en lisant un livre qu'il a écrit sur un thème qui me passionne mais qui a aussi sonné mon glas, je comprenais autre chose: il y a Josef en conférence et un autre, Josef dans ses écrits. Au fil de la plume, les années passants, Josef se dévoile de plus en plus, s'entretient avec lui-meme profondément, expose des idées, souvent jusqu'à me perdre en un style proustien ou josefien. Qu'importe, il peut dialoguer ainsi avec d'autres pairs érudits, je présume.
Ce, pendant que Josef en conférence, est un miroir neutre. A moins que là aussi il ne change...
Suffit, les personnalités. Pour 1 personne autiste connue je lirai au moins 1 personne non connue autiste. C'est ma manière de rétablir l'équité de parole. Et de sortir indemne des effets débilitants de la médiatisation, du prisme public rétrécissant.
J'avais commencé avec Christopher Evrard et sa saga, il y a 1 an. Comme un merveilleux cadeau de Noel. Je vais pouvoir continuer la semaine prochaine à courir les contrées apocalyptiques mais "biodiverses" puisqu'il a sorti le tome 2 : "Le Feu des Vivants". Quelle chance de savoir qu'on va avoir plaisir à lire et découvrir un univers complet, neuf, distrayant. Christopher ne va surement pas apprécier la comparaison -modeste comme il est- mais j'avoue que la dernière fois que j'ai eu autant de plaisir à me plonger dans un univers alter c'était avec Isaac Asimov.
Nana
conjuguer biodiversité, est une formulation empruntée à Josef S.