Cher monsieur, c'est très aimable à vous et à l'Ad*** d'avoir sélectionné mon message.
Celui ci a été envoyé avant la semaine de l'emploi des personnes handicapées et montrait mon enthousiasme car je croyais que l'AD*** connaît l'autisme et donc les contraintes techniques d'adaptation de poste qui en découlent.
Sans aller dans des débats passionnels et insipides, je voudrais savoir si les équipes de l'AD*** ont reçu une quelconque information au sujet du trouble envahissant du développement aussi appelé "autisme léger" ou "asperger" durant la période de préparation de votre événement? Car je n'en ai pas eu l'impression au final.
En effet, il me paraît important de sensibiliser les employeurs et, surtout, de leur ôter de la tête que d'avoir un syndrome d'asperger serait synonyme de déficience mentale ou encore de fainéantise voire de problème psychologique.
Pour bien leur faire comprendre qu'il s'agit d'hyper-sensibilité sensorielle consécutive à une forme ciblée de malvoyance et de malentendance d'origine neurologique. (une interview d'une chercheuse en neurologie qui résume très bien la chose : http://www.larecherche.fr/actu...-10-2004-70194)
L'action de l'AD*** a donc été un échec total pour moi : pire une humiliation permanente vu les préjugés rétrogrades et handiphobes qui m'ont été assénés à cette occasion.
Alors même que la large discrimination et les préjugés handiphobes sur l'autisme font encore que les étudiants et diplômés autistes de l'enseignement supérieur sont rares et bien plus pugnaces et motivées que la moyenne même des autres handicapés. Ce ne sont pas des préjugés d'un autre âge qui auraient dû prévaloir à cette semaine de l'emploi mais l'exploit que j'ai accompli sans aide, sans compensation de mon handicap, malgré le harcèlement moral permanent dû à ces préjugés ignobles.
Depuis, j'ai trouvé moi même, donc sans l'aide de l'AD***, le contrat d'alternance que je recherchais pour la poursuite de mes études.
Cependant, afin de permettre à l'AD*** d'améliorer le "traitement" du cas des autres autistes qui pourraient tomber sur eux, je vous communique les mesures simples qui ont permis mon intégration sur mon nouveau lieu de travail:
1° La sensibilisation de mon médecin du travail à ce qu'est le syndrome d'asperger. On peut trouver des ouvrages très complets notamment celui édité par Bernadette ROGER sur l'état des connaissances américaines, anglaises et canadiennes.
2° Le pragmatisme auprès de mon futur employeur. C'est à dire insister sur le savoir faire notamment mes capacités plus développées que la moyenne en analyse financière et sur la recherche du détail (donc démarche qualité...). Et le rassurer sur la question des relations avec les autres.
3° Aller voir directement le poste du travail et les collègues de travail et poser des questions sur les usages du personnel : comment se communiquent les informations, comment l'opérationnel gère ses équipes. Comment se passent les pauses.
Ainsi on peut alors appliquer de manière concrète le respect et l'intégration de mon handicap et non des préjugés humiliants et contre productifs car empêchant tout les aménagements de poste concrets.
Une autre piste de travail que je suggère à l'AD*** pour faire cesser les préjugés et l'absence d'intégration professionnelle adaptée qui en découle, est de cesser de classer l'autisme en handicap mental, cognitif voire psychiatrique, pour le placer dans la catégorie "handicap sensoriel"... Ce qu'il est !
Toute autre classification relevant de fait de l'handiphobie (un a priori de tels déficits sans même d'évaluation) sauf si existence d'un poly-handicap (à évaluer avant toute classification).
Je vous remercie encore de votre souhait de me citer, j'en suis sincèrement très flatté, mais vous comprendrez que cela ne me parait pas possible et que j'attendrais pour vous donner la moindre autorisation en ce sens d'avoir la preuve incontestable que vous avez préalablement réformées vos pratiques rétrogrades et handiphobes vis à vis des personnes autistes.
Bon selon vous comment faire cesser la myopie qu'ont les entreprises et les personnes "chargés " de nous réinserrer?PS: je vous incite à lire l'interview de Josef SCHOVANEC transcrite et commentée sur le site du réseau des Diplômés ou Étudiants de l'Enseignement Supérieur et Cadres Aspergers ou Autistes, http://deescaa.free.fr/blog/po...c-et-le-travail
PS:j'ai rédité le message,pour éviter des ennuis.Vous me direz ils ont le bras long,on est jamais trop prudent.