Merci à tous de rendre ce sujet passionnant ET utile.
0z0ne, tu as commencé en disant:
"Une expression imagée n'est pas une image à proprement parler."
Donc on s'attend à ce que tu définisses la différence entre une image (l'inconnu A) et une expression imagée (l'inconnu B), a fortiori ce que signifie "expression imagée"
Apparemment, tu as choisi de montrer pour définir, tu as dit:
Si je prends cette partie d'un texte de Baudelaire : « Mer odorante et vagabonde aux flots bleus et bruns » comment veux-tu savoir qu'il parle d'une chevelure ?
A ce stade, tu introduits une 3ème inconnue C qui est une phrase relative à la mer et tu "forces" une équation en
1/ disant, en substance, que C est = à une chevelure
2/disant, de surcroit, que ce rapport est questionable, en effet tu questionnes: comment voulez vous SAVOIR qu'il parle d'une chevelure?
A ce stade, l'énoncé des paramètres à prendre en compte a été si complexe (=multiple) que je ne sais plus ce que tu veux expliquer.
Ce qui est certain c'est que tu na pas exposé de lien directement explicatif entre soit ce qu'est une image, soit ce qu'est une expression imagée soit le rapport (ici, la différence supposée par toi au départ) entre les 2.
Puis tu ajoutes:
"Hé bien voic le texte complet :
LE SERPENT QUI DANSE
Que j'aime voir, chère indolente, De ton corps si beau, Comme une étoffe vacillante, Miroiter la peau!
Sur ta chevelure profonde Aux acres parfums, Mer odorante et vagabonde Aux flots bleus et bruns,
Comme un navire qui s'éveille Au vent du matin, Mon âme rêveuse appareille Pour un ciel lointain.
..."
ET tu conclues:
"C'est très imagé, plein d'expressions imagées. Il parle d'un serpent, de mer, d'un navire, tout ça pour décrire une femme."
0z0ne, à l'encontre de ce que tu dis là:
"J'ai voulu montrer ce qu'était une expression imagée et j'y suis arrivé grâce à l'expression très imagée de Baudelaire.
Bien-sûr, j'ai caché une partie du texte, il n'en reste pas moins que c'était une expression et qu'elle était imagée."
tu n'as pas DEMONTRE ce qu'était une expression imagée; en revanche ce que tu as montré d'une manière génialement visible/explicite c'est ce qu'a repéré Samoju83. Je cite:
"... prendre une partie d un ensemble donc un détail peut induire en erreur sur la compréhension de l ensemble ...?"
Ce qu'a vu Samoju83 ou ce que je montre, à mon tour, c'est que comme tu dis "Bien-sûr, j'ai caché une partie du texte"; en agissant ainsi tu obliges tes lecteurs à répondre à ta question "comment voulez vous SAVOIR qu'il parle d'une chevelure?" par "non, on ne peut pas savoir!"
On ne peut pas savoir que Mer odorante etc. décrit Chevelure parce que tu as coupé la phrase en omettant sa 1ère partie qui était le sujet(Chevelure). a cause de ton acte arbitraire et non pas parce que Beaudelaire s'exprime de manière imagée!

Ce qui est intéressant, ici, c'est qu'en commettant un acte a-grammatical (en omettant le début de la phrase), tu as altéré définitivement le sens (sémantique) de la phrase. Cet acte prédomine (par son importance hiérarchique dans l'usage de la langue) sur l'autre acte que tu visais et qui était de montrer comment Baudelaire s'était exprimé de manière imagée.
C'est fort le langage, non?
N'est-ce-pas amusant?
L'autre raison pour laquelle j'ai voulu faire cet aparté est que j'ai remarqué que certains avaient l'habitude de citer d'autres *forumistes en découpant les phrases qu' *ils avaient prononcé en petits tronçons ce qui altérait définitivement le sens d''origine. Souvent, ça rendait l'idée premièrement énoncée inintelligible.
Conclusion: Faire très attention comment on découpe les éléments d'une phrase dans le but d'en comprendre le sens. Découper en altérant la grammaire déforme le sens.
Voir 1+1 arbre n'égale pas à voir 1 foret.

Nana.